Faussaire, escroc, pharmacien, gérant d’hôtel et… tueur en série. La vie de H.H. Holmes, qui a inspiré l’histoire de The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me, est aussi incroyable qu’effroyable. Accroche-toi bien, on part faire un petit tour en enfer.
Dans le dernier bébe de Supermassive Games, une équipe de documentaristes est invitée dans une réplique du château des horreurs de H.H. Holmes. Mais qui est réellement celui que l’on considère souvent comme le premier tueur en série de l’histoire des États-Unis ? Spoiler : il n’a rien à voir avec Sherlock.
Fausse identité, polygamie et assurance-vie
Ouais, rien que dans le titre, ça commence mal. Herman Webster Mudgett (dit H. H. Holmes) naît en 1860 dans l'État du New Hampshire. Comme tout bon psychopathe qui se respecte (coucou Jeffrey), le petit Herman a une enfance chaotique : père alcoolique, mère un peu trop portée sur la Bible et amis pas très sympas. Après avoir été forcé par ses camarades de classe à toucher un squelette humain (ils étaient pas très sympas, on vous l’avait dit), il commence à développer une fascination pour la mort et se met à torturer les animaux. Bon.
Les choses, qui étaient déjà pas folles, se gâtent lorsque Herman devient adulte et qu’il se lance dans des études de pharmacie. Alors qu’il est à la base simple assistant, il se fabrique un faux diplôme universitaire pour exercer en tant que médecin. Son petit plan ? Voler des corps, les défigurer, prétendre qu’ils sont morts accidentellement et obtenir de l’argent des assurances (inutile de rentrer dans les détails, retiens juste que tout ça n’est pas très catholique). En 1878, il épouse une femme, Clara, avec qui il a un fils. Cet union est le premier d’une longue série durant laquelle il enchaîne pas moins de trois mariages et une relation extra-conjugale (pas bravo Herman). Ah oui, il change constamment d’identité en fonction des unions, ce qui lui permet de “disparaître” à chaque fois. Pas bête, hein ?
Hôtel mortel
Si ses arnaques à la morgue et ses autres petites combines un peu foireuses sont déjà répréhensibles, tout bascule en 1886. Il se fait alors embaucher par une pharmacienne de Chicago qui a besoin d’aide pour gérer son business, son mari étant malade. Lorsque ce dernier meurt, elle vend son affaire à H.H… Et disparaît mystérieusement sans laisser de traces. Bizarre… L’escroc, devenu meurtrier, achète ensuite un terrain près de la pharmacie et y construit un hôtel assez étrange, fait de couloirs alambiqués, de portes ne donnant sur rien, de chambres sans fenêtres et de trappes en tout genre (le CROUS quoi).
L’exposition universelle, qui se tient à Chicago en 1893, entraîne un afflux massif de touristes dans la ville. Une aubaine pour ce cher H.H. qui se fait une joie d’accueillir plein de gens dans son hôtel. Plein de gens que personne ne reverra plus, évidemment. La raison ? Holmes à la fâcheuse manie de brûler vif ses clients, de les asphyxier dans leur chambre ou encore de les enfermer dans des coffres-forts scellés jusqu’à mort par suffocation (oui, oui). Ayant quelques notions médicales, il s’assure de la disparition totale des corps en les enfournant dans des fours crématoires situés dans sa cave, en les disséquant pour revendre leurs organes (quitte à tuer, autant se faire du blé) ou en les écorchant pour ensuite revendre leurs squelettes à des universités. Bref, à côté, les enfers, c’est le Parc Astérix (sauf si tu y amènes ton neveu de 7 ans).
Arrêté, condamné, imité, mais jamais égalé
À l’inverse de son contemporain Jack L’Éventreur, H.H. Holmes finit par être arrêté par la police à Boston, le 17 novembre 1894 (soit il y a exactement 128 ans au moment où nous écrivons ces lignes !) C’est un ancien complice qui le dénonce : il n’a pas touché sa part dans une combine foireuse qui a poussé Holmes à tuer trois enfants… Il meurt pendu en 1896. Si la police lui attribue officiellement 27 meurtres (dont une bonne partie dans son hôtel), on estime que ce sont plus de 200 personnes qui sont mortes par sa faute.
On considère souvent H.H. Holmes comme le tout premier tueur en série américain et son ombre plane encore pas mal au-dessus de la culture populaire. Au hasard, l’un des films d’horreur les plus connus de l’histoire du cinéma est inspiré de l’affaire Holmes : Psychose, d’Alfred Hitchcock…
La sortie de The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me est prévue pour le 18 novembre.
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