Après avoir rongé leur mât pendant des années, les fans ont enfin pu mettre les mains sur Skull and Bones, hisser la grand-voile et glisser sous le vent. Et vas y que ça s’envoie des boulets de canon dans tous les sens sans penser aux riverains… On a donc décidé de passer la journée avec Kirana Hidayat pour comprendre la douleur que les joueurs infligent au voisinage.
8 heures - la cassonade à la canonnade en guise de réveil
Quel enfer… Comme chaque nuit, les rats ont passé leur temps à couiner sous le « plancher » de la maison. Je dis plancher, mais il y a vraiment des trous partout. Le bois est si humide qu’on passe au travers à peu près une fois par semaine, au réveil c’est vraiment hyper sympa. Bon, heureusement, la maison n’est que quelques centimètres au-dessus du sol de l’île, donc ça permet de renforcer nos chevilles. Mais habiter dans ce qui ressemble à un gruyère suisse, c’est pas terrible. Et là, en plus de mes rongeurs, j’ai entendu des bruits de canons dans la baie. C’est ça tous les jours en ce moment… ça défouraille dans tous les sens à partir de 8 heures.
11 heures - Fast and Furious Indian ocean drift
Après ce réveil et ma tasse de café quotidienne, je suis montée sur les hauteurs de l’île pour vérifier l’état de mes champs de cacao. C’est un travail éreintant, mais je suis très fière du chocolat qu’on arrive à produire. En arrivant sur le pic, j’ai vu les trois tocards qui se mettaient des boulets au visage ce matin. Cette fois-ci, ils se tiraient la bourre en faisant des tours de l’île… Et vas y que ça prend des virages hyper serrés, que ça passe à côté des récifs, vraiment le n'importe quoi de la piraterie.
13 heures - un iceberg nommé récif
En plus du cacao, dans ma famille, on pêche un petit peu pour arrondir les fins de mois. Bon, on ne va pas dire qu’on est surpris, mais un des loser a planté son bateau au beau milieu de la crique qu’il y a devant la maison… Et bien sûr, tous les poissons se terrent dans les fonds marins. Nous, avec notre petite coque de noix, on ne peut pas aller bien loin, alors ce soir ce sera riz blanc à l’eau salée : merci les pirates du dimanche. Au moins, on a pu récupérer quelques pièces d’or qui traînaient dans la cale, avoir un bateau aussi décoré et ne pas savoir barrer, c’est vraiment le comble.
17 heures - quand ils arrivent en ville, tout le monde change de trottoir
Généralement, j’aime bien aller flâner avec les copines et parfois faire un petit plouf une fois que j’ai terminé de m’occuper de mes cacaoyers, mais là, c’est juste impossible. De nouveaux bateaux ont fait escale au port, et à chaque fois, c’est la même rengaine : le village se retrouve inondé d’européens pas rasés infestés par le scorbute. Ils hurlent sur tout le monde dans des langues incompréhensibles, renversent des litres de bières dans les rues, font des gestes bien grossiers. J’en ai même vu un se frotter sensuellement contre un rocher...
21 heures - pipe et jambes de bois : la comptine du soir
Avec des journées aussi fatigantes, j’ai tendance à me coucher assez tôt. À 20 heures, on fait une petite session d’ombres chinoises en famille, et au dodo. Mais même si la plupart des poivrots qui ont débarqué sont déjà en train de cuver leur vinasse, certains d’entre eux ont toujours la forme. On peut les entendre hurler, toutes les deux minutes il y en a un qui crie « ET UNE BOUTEILLE DE RHUM ! » et ils repartent pour trois minutes de chant en tapant du pied dans tous les sens. Heureusement, je pense que le second du capitaine a fini par arriver, parce que j’ai entendu quelqu’un dire quelque chose comme : « demain, on doit affronter Le Spectre » et le silence est vite revenu, bonne chance à eux (ou pas). Je suis pétrie de coups de soleil, ils ont fait s’écrouler un ponton, un deuxième est couvert de vomi, ils ont ruiné ma crique, m’ont empêché de me reposer… C’est vraiment pas un plaisir d’habiter dans un repère de pirates.
Skull and Bones est disponible sur PS5 et Xbox Series X.