Avec la sortie de Vaiana 2, on va (peut-être) avoir l’occasion de retrouver Maui, demi-dieu de la culture polynésienne. Presque tatoué de la tête aux pieds, il a probablement boosté la fréquentation de quelques shops. Et pourtant, foncer sur un tattoo Māori, ce n’est pas forcément la meilleure idée au monde.
Les tatouages Māori existent depuis de très longues années, c’est bien simple, le mot “tattoo” vient du tahitien “Tatau”. Depuis les années 90, ils ont pris d’assaut les bras et les épaules de pas mal de monde autour de la planète, et ce n’est pas la vague Vaiana qui va ralentir ce phénomène.
Pourtant, même si Maui a un style incroyable et que les Tā moko, les tatouages Māori, sont objectivement très stylés, on a quelques arguments à présenter à ta fille de 16 ans, ou à ton oncle de 52 ans, c’est selon.
Ça fait mal, très mal
Aujourd’hui, une bonne portion de la population a de l’encre sur la peau. Et de fait, pas mal de gens sont bien prompts à dispenser commentaires et conseils. Bon, déjà, on aimerait gentiment dire à ceux qui ont 2 centimètres de tatouages sur le corps qu’il y a tatouage et tatouage. On sait, t’es un bonhomme, tu n’as pas eu mal quand tu t’es fait une date de naissance en chiffres romains dans le gras du bras, mais 2 heures d’une pièce de couleur, c’est déjà une autre affaire. Et surtout, puisqu'il est question de tatouages Māori, aussi appelés Tā Moko, ceux-ci ne sont traditionnellement pas faits avec un pistolet moderne. À l'origine, et encore aujourd’hui dans certains cas, l’encre est insérée sous la peau via un petit marteau qui se termine par une sorte de petit hachoir en métal. En gros, le procédé est un délicieux combo entre incision et insertion d’encre, le tout de manière répétée pendant plusieurs heures… Le défi, pour des guerriers qui s’entretuaient à la lance, était de ne pas pleurer… ça donne un ordre d’idée du degré de souffrance.
Ça ne va pas forcément à tout le monde
Au départ, les Tā Moko sont un véritable portrait de la personne qu’elle porte sur sa peau. Ils permettent de connaître ses origines, son statut social, et même sa vocation. Certains motifs représentent par exemple le courage, et étaient réservés aux guerriers. Du coup, avoir un tattoo Māori, ça peut faire le même effet que d’enfiler le maillot de Victor Wembanyama. On n’a pas tous la taille ou les bras pour le porter.
Il y a moyen de passer à côté de la signification
Comme n’importe quel tattoo dans un style/un alphabet/une langue étrangère, il vaut mieux faire ses recherches. Comme on le disait au-dessus, aucun motif n’est là pour simplement “faire joli”, donc on a vite fait de se retrouver avec un dessin qui signifie qu’on parle couramment le Māori, quand bien même on n’aurait jamais quitté l’Hexagone. Heureusement, vu que les tatouages sont imagés, le pourcentage de chances de se retrouver avec “litière de chat” écrit en gigantesque sur l'épaule est assez faible, mais quand même.
Bonne chance pour trouver un spécialiste
Cet art, cette culture, se transmet dans le plus grand respect des traditions. Du coup, il y a très peu de “vrais” Tohunga ta moko, les spécialistes des tattoos Māori. La meilleure option, si tu veux t’en faire un, ce sera d’aller sur place, en Nouvelle-Zélande. Coup de bol, pour convaincre ta moitié de t’accompagner, tu peux toujours lui vendre l’idée d’un voyage sur les traces du tournage du Seigneur des Anneaux, ça marche à tous les coups.
Ça coûte la peau, littéralement
Dernier argument mais pas des moindres, du fait de l’énorme charge de travail nécessaire pour effectuer un tatouage de ce type, les coûts sont assez élevés. Et si on ajoute à ça le prix du billet, du logement, de la nourriture… et le fait que les techniques traditionnelles laissent des sillons dans la peau, ça fait cher le dessin de tortue…
Finalement, la meilleure option, c’est peut-être juste d’aller voir Vaiana 2, ou de se renseigner sur les différentes légendes de Maui (qui a effectivement les mêmes Tā Moko dans la tradition polynésienne et les films de Disney).