La prélogie Star Wars a eu mauvaise presse auprès des fans hardcore de la licence. Il est grand temps d’admettre qu’elle est en vérité très bien.
Maintenant que la postlogie quelque peu controversée de Star Wars est bien installée dans le canon principal de l’histoire, nous sommes de retour à une sorte de status quo. Et cette période, particulièrement maintenant qu’un peu de temps est passé, est plus que propice au fait de nous retourner une nouvelle fois sur la prélogie Star Wars composée de La Menace Fantôme, L’Attaque des Clones et La Revanche des Sith. Pourquoi ? Parce que malgré tous ses défauts longuement analysés, la prélogie a offert énormément au lore Star Wars et devrait être respectée beaucoup plus.
Une histoire profonde et bien instruite
Lorsque l’on pense prélogie, on pense souvent à… Jar Jar Binks. Il faut dire que lorsque La Menace Fantôme est arrivé au cinéma, il s’agissait presque du personnage le plus marquant du long métrage du fait de ses nombreuses apparitions. Georges Lucas a un peu forcé avec sa nouvelle figure, il l’a lui-même reconnu en le faisant de plus en plus discret au fil des films. Cependant, il est loin d’être le cœur du scénario présenté sur cette prélogie, qui a une mission bien lourde devant elle : décrire la chute d’une République vers un Empire.
Et cela est fait… avec brio, difficilement de ne pas l’admettre. On comprend vite que le blocus de la Fédération du Commerce, organisé par les Sith, n’est qu’une pièce d’un large puzzle déployé par le sénateur Palpatine pour prendre doucement mais sûrement le contrôle du Sénat. Devenu chancelier suprême en manipulant la bonté de Padme Amidala à ses fins, il galvanise les élans patriotiques des divers systèmes présents pour transformer l’élan démocratique en un plein contrôle empirique.
Cela vous rappelle quelque chose dans la vraie vie ? Difficile auquel cas de nier que George Lucas a su créer un enchaînement de dominos vraiment impressionnant. La prélogie a donné énormément de matériaux premiers aux écrivains de tous bords qui ont construit toujours plus l’univers étendu. Nous devrions avoir un peu plus de révérence pour cette dernière.
Une réalisation… difficile, mais importante
On connaît tous les déboires de tournage de la prélogie Star Wars. A tel point que c’est devenu un mème au sein de la communauté de fan. Les acteurs eux-mêmes l’ont dit plus d’une fois : jouer devant autant de fonds bleus destinés à accueillir les effets spéciaux, c’est difficile. Très difficile. Cependant, cela ne dit pas tout de l’histoire. En effet, à l’écriture de la prélogie, George Lucas ne prévoyait pas forcément de réaliser ces films lui-même. Richard Marquand, qui a réalisé pour lui Le Retour du Jedi, s’était même positionné pour reprendre le flambeau. Mais hélas, le réalisateur est décédé avant que cela ne puisse devenir réalité. Du même temps, Steven Spielberg, grand ami de Lucas au demeurant, avait exprimé le souhait de réaliser un film Star Wars… mais n’a jamais pris les rennes, pour des raisons qu’on ignore. Il aidera malgré tout Lucas à la réalisation de quelques plans, et particulièrement sur l’épisode 3.
Ce qui a fait que George Lucas a tout réalisé lui-même a été un élan de la part du créateur. Il a fini par prendre les rennes pour s’assurer que sa vision, son univers et ses messages soient protégés sur tout le processus. Le vœu est noble face à un tel monstre de la pop culture. Et il a refusé de réaliser cette prélogie tant qu’il n’était pas sûr que la technologie disponible puisse véritablement réaliser sa vision. Comprenez bien : il s’agissait d’un pari créatif pour lui. Et ses erreurs ont été faites pour le bien de tous les réalisateurs.
Au-delà, on ne peut pas non plus nier la richesse des univers qu’il a créé. La beauté naturelle de Naboo, l’immensité de Coruscant… Et que dire du pur plaisir donné par la cours de pods du premier épisode ? Tout n’est pas à jeter dans la prélogie, loin de là. On peut très vite le voir en choisissant de ne pas se focaliser sur le négatif.
Des événements inoubliables
Pour pouvoir dire que la prélogie est inoubliable et ne devrait pas être mise de côté, on est aussi obligé de reconnaître… qu’il faut oublier quelques trucs. La relation Anakin/Padme par exemple, extrêmement mal écrite et borderline très dérangeante, est un élément que l’on va au contraire se forcer à oublier. Pourquoi ? Parce qu’il est grossier, agressif, irritant et s'insinue partout. Preuve s’il en est que savoir construire des univers complets avec une politique détaillée ne fait pas un écrivain romantique pour un sou.
Mais malgré ça, fermez les yeux et imaginez un combat de sabre. Surprise : vous avez plus que probablement une chorégraphie de Ray Park en tête, le chorégraphe qui joue également Dark Maul, et non les affrontements un peu mollassons de la première trilogie. Si l’on vous dit Dark Plagueis, vous imaginez une entité incroyable de puissance qui a donné une part de noblesse au Côté Obscur. Et diantre, on sait enfin comment Yoda combat ! Oublier la prélogie serait également renier l’Obi-Wan d’Ewan McGregor, le Mace Windu de Samuel L. Jackson ou même le comte Dooku de Christopher Lee. Autant de performances charismatiques au possible qui ont beaucoup apporté à l’univers Star Wars.
Passer à côté de la prélogie serait ainsi une grave erreur. Même si on l’a critiqué très fortement à sa sortie (ne me lancez pas sur les midichloriens), l’univers Star Wars en est ressorti plus riche et complexe encore. Et donc toujours plus inspirant pour une nouvelle génération de fans. N’est-ce pas là exactement ce qu’on lui demandait à l’origine ?