Harry Potter a beau être le héros de sa série de livres et de films éponymes, ce n’est pas pour autant qu’il en est le personnage le plus intéressant. Jetons un œil à ceux qui font (vraiment) avancer l’histoire.
Être le grand héros d’une saga de 7 livres et 8 films, ce n’est jamais facile, même pour un gars comme Harry Potter. Il y a toujours un moment où ce héros finit par énerver le lecteur (ou le spectateur). C’est comme ça, c’est la dure loi de la fiction. Alors, évidemment, Harry n’a pas vraiment choisi de devenir un héros et, accessoirement, un type sur qui le destin de son monde repose… Mais cela ne nous fera pas changer d’avis pour autant : si la saga a connu le succès que l’on connaît, c’est en grande partie grâce à ses personnages secondaires.
La sobriété au service des autres
Bon, on ne va pas tirer gratuitement sur Harry (mais un peu quand même, c’est le but de cet article, hein), mais force est de constater que son écriture lui confère une personnalité assez… lisse. Constamment obligé de gérer des situations dramatiques, Harry devient malgré lui une personne très droite, la représentation du “bien”... Ce qui le rend tout de suite moins intéressant. Tout le contraire de la (très) grande majorité des autres personnages de la saga, en fait.
Et c’est ça qui fait la grande force de Harry Potter (la saga, du coup). Tout autour du héros principal, gravitent des personnages plus complexes qu’ils en ont l’air, qui évoluent et prennent de l’épaisseur au fil du récit. Un récit au cours duquel Harry, lui, se transforme et devient malgré lui en une figure presque intouchable et invulnérable. Cette “prise d’épaisseur” s’observe chez de nombreux personnages : Hermione, Rogue (évidemment), ou même Luna Lovegood… Revenons sur Hermione Granger. Elle est l’exemple parfait du personnage dont l’arc narratif évolue et s’épaissit au fil des livres et des films. D’abord première de la classe (un peu énervante il faut bien le reconnaître), elle se transforme en une femme forte ultra badass qui sauve les miches d’Harry un nombre incalculable de fois. Même constat (et peut-être encore plus, d’ailleurs) chez Rogue. Tu le sais mieux que moi, Severus n’est finalement pas le méchant professeur que l’on nous présente durant de nombreux films, mais un agent infiltré… Enfin bref, le fait qu’il soit constamment entre le bien et le mal fait de lui un personnage très intéressant. Pas étonnant qu’il soit l’un des préférés des fans (cœur sur toi, Alan Rickman <3).
Toujours là pour lui
Si ces personnages secondaires, principalement les “gentils”, sont aussi bien construits (en même temps, en 7 tomes, ils peuvent), c’est avant tout parce qu’ils viennent équilibrer l’arc narratif assez linéaire de notre cher Harry. Tous ont une fonction précise dans le récit : ils sont là pour aider le héros à avancer dans sa quête. Et pour que cela soit crédible, il faut bien évidemment que leurs personnalités, leurs intentions et leurs backstories soient claires et nettes. Les rôles des personnages secondaires sont d’ailleurs tellement bien mis en place que l’on a parfois l’impression qu’Harry ne fait pas grand-chose par lui-même. C’est criant dans chaque volet de la saga : les différents protagonistes de l’histoire viennent toujours à un moment ou un autre en aide au jeune sorcier… Ce qui enlève (oui, on a pas peur de le dire), un peu de crédit à ses exploits.
Il suffit de se repasser les différents épisodes pour s’en rendre compte. Harry a besoin d’accéder à la salle qui enferme la pierre philosophale ? Pas de soucis, Ron se sacrifie (et passe tout près de la mort) lors de la fameuse partie d’échecs géants. Harry est jugé pour utilisation non-autorisée de la magie en dehors de Poudlard ? C’est Albus Dumbledore en personne qui vient le défendre au tribunal. Harry veut jouer au Quidditch ? Pas de problème, Minerva McGonagall lui offre le meilleur balai qui existe : le Nimbus 2000… Bref, autant d’exemples qui montrent à quel point Harry dépend pas mal de ses amis… Mais reçoit quand même les hommages à la fin (et on ne parle même pas du jeu d'acteur de Daniel Radcliffe).
On a donc pas mal tiré sur ce pauvre Harry, mais, malheureusement, il n’est pas un cas isolé. Dans la littérature comme au cinéma, les autres cas de héros énervants sont légion (coucou Katniss Everdeen). Et comme dans Harry Potter, ce sont donc souvent les personnages secondaires qui en profitent. En bref : il ne fait pas (toujours) bon être le héros.
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