La magie dans le jeu vidéo, un secteur sous-exploité (par les joueurs)
Dossier
PUBLIÉ LE 14 oct. 2024

La magie dans le jeu vidéo,
un secteur sous-exploité
(par les joueurs)

Crédit : Bandai Namco
PUBLIÉ LE 14 oct. 2024

Dans Unknown9: Awakening, le joueur a une grande liberté d’approche à chaque combat. Mais comme d’habitude, on a comme l’impression que tout le monde va jouer de la même manière… On a donc décidé d’étudier pourquoi, à chaque fois, les mages sont délaissés.

Avec la sortie de Unknown9: Awakening, les joueurs vont pouvoir se glisser dans la peau d’Haroona, une Quaestor capable d’évoluer entre plusieurs dimensions pour attaquer les ennemis. Elle peut par exemple prendre le contrôle de l’un d’eux et le forcer à tirer sur un baril de poudre, se faufiler dans le dos des adversaires et utiliser une myriade d’autres sorts plus stylés les uns que les autres. Le souci, c’est qu’à chaque fois que les gamers se retrouvent devant de telles possibilités, à la manière d’un menu gigantesque au restaurant, on a l’impression qu’ils finissent toujours par choisir le steak frites. Pourquoi ? C’est quoi le souci avec la magie dans les jeux ?

Le mode facile

Dans pas mal de jeux (oui FromSoftware, c’est bien de vous dont on parle), choisir de se spécialiser dans la magie est l’équivalent du niveau de difficulté facile. C’est un peu comme ces joueurs chelous qui avaient pris Carapuce dans Pokémon Rouge et Bleu… Quelle histoire ça aussi. Mais pour résumer, et c’est très bien de donner le choix aux joueurs, envoyer de gros sorts peut réduire à néant la jauge de difficulté et le sentiment d’accomplissement que l’on retire de certaines victoires. Est-ce que ça demande du skill de s’enquiller dix-huits potions en 20 secondes ? Un peu. Mais comparativement à des esquives bien senties pendant 5 minutes, la prise de décision impeccable entre coup porté ou roulade effectuée, on n’est pas du tout sur le même plan.

Sneaky sneaky

Dans Dishonored (qui ressemble d’ailleurs beaucoup à Unknown 9: Awakening) ou les jeux The Elder Scrolls, le joueur peut employer toute sorte d’approche parmi les 3000 options qu’il a sous la main : discrétion, attaques à distance, magie, bourrinage, combat au corps à corps, utilisation de l’environnement. Et malheureusement, souvent, la plupart des joueurs se jettent à corps perdu dans le cassage de crâne à coup de marteau à deux mains ou l’infiltration. Pourquoi ? La réponse est assez vaste… Premièrement : dans la plupart des softs, on peut rarement être un mage dès le début du jeu. Il faudra atteindre tel niveau, ou rencontrer tel personnage, avant de se découvrir des pouvoirs et de pouvoir les utiliser.

De deux : une fois arrivé à ce moment-là, on a déjà pris de bonnes (ou mauvaises) vieilles habitudes, et c’est compliqué de repartir plus ou moins de zéro pour changer radicalement de façon de jouer. Du côté des TES, c’est encore pire, on ramasse de temps à autre des parchemins de sorts qui ont l’air super, mais pour les utiliser, il faut avoir 260 000 points de mana. Oui, le mana, ça n’a rien à voir ici avec le BAFA, Le Loup-garou, les sarouels ou La Pachamama, on parle évidemment de la ressource préférée des développeur pour envoyer des sorts. Et malheureusement, elle a tendance à se mettre en travers de notre bon plaisir et nous empêche d’être le mage de nos rêves. Dommage, pas le temps d’accumuler de l’expérience pendant des dizaines d’heures jusqu’au niveau 260 pour lancer un glaçon avec la paume de ma main, le Fus Ro Dah fera l’affaire.

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Crédit : Bethesda

Si l’on reparle des jeux du studio Arkane Lyon, la magie a un second inconvénient, c’est qu’elle se met parfois en travers de la “bonne fin”. Dans Unknown 9: Awakening comme Dishonored, on peut se faufiler à peu près partout, et avoir des fins de missions alternatives (et beaucoup plus stylées) en étant discret. Du coup, là où tu aurais pu prendre 2 heures à assommer ou esquiver tout le monde, si tu libères ton potentiel magique, tu roules sur la mission en 5 minutes. Après, soyons honnête, le chaos élevé, ça donne aussi du gameplay de malade (en ayant évidemment quelques heures de jeu au compteur).

Au petit jeu de l’équilibrage et du guide clef en main pour permettre aux joueurs de tester toute sorte de gameplays, c’est peut-être Dragon’s Dogma 2 qui tient la palme. En quelques clics, on peut changer de classe et découvrir des façons de jouer diamétralement opposées. Et pour le coup, il ne faudra pas grind pendant des heures avant de se transformer en lance-flammes ambulant capable de flotter dans les airs !

Sinon, il y a aussi l’option Unknown9: Awakening, et si tu finis par choisir une approche non-létale avec peu ou pas de magie, promis, on ne t’en voudra pas.

Unknown9: Awakening est disponible sur PS5, Xbox Series et PS4.

Unknown9: Awakening