Comme le cinéma, le jeu vidéo a ses trilogies. Et les deux médias partagent leur difficulté à réussir à les rendre vraiment intéressantes et impactantes.
Pour faire une bonne trilogie cinématographique, il est nécessaire de réunir quelques ingrédients. D’une part, un bon premier film, justifiant la mise en route des suivants (pour cela, un honorable résultat au box office est nettement suffisant). Ensuite, des choses à raconter, justifiant notre retour, à nous, cinéphiles, dans les salles obscures, année après année. Et voilà, le tour est joué ! Vous avez une trilogie ! Mais qu’en est-il en matière de jeux vidéo ? Les règles sont elles les mêmes ? Oui. La preuve par trois, à l’occasion de la sortie le 25 septembre de la trilogie Mafia Definitive Edition.
Savoir où on va (et prendre son temps)
En entamant le tournage de sa trilogie du Seigneur des Anneaux, Peter Jackson sait ce qu’il fait : les trois films sont tournés à la suite, les trois scénarios sont donc prêts. Et après des années de travail, et plusieurs décennies après la parution de l’oeuvre de Tolkien, le temps est venu ! En matière de jeu vidéo justement, force est de constater que si les trilogies ne sont jamais prévues en temps que tel dès le départ, le résultat est bien meilleur quand les créateurs ont le temps de penser le début, le milieu et la fin de leur oeuvre. C’est le cas par exemple de Max Payne, dont le troisième volet, sorti en 2012, arrive près de dix années après le précédent. Ou encore de la trilogie The Witcher, dont les premiers volets sont tous espacés de quatre années. Avec dans le premier cas, une utilisation intelligente des avancées technologiques (valable également pour la saga Metroid et son époustouflant troisième épisode, reprenant le même gameplay que les précédents mais transposé dans un univers en trois dimensions), et dans l’autre, la mise à contribution d’un univers d’une folle richesse.
Savoir s’arrêter (et surtout bien finir)
Les fans de Matrix, de Pirates des Caraïbes ou encore du Parrain ont ceci en commun : ils savent qu’il est de bon ton de s’avoir s’arrêter, et de ne pas faire les choses pour de mauvaises raisons (comme Le Parrain 3, purement destiné à renflouer les caisses de Coppola). Savoir s’arrêter donc, ou tout du moins savoir offrir une conclusion est primordial : deux choses que n’ont donc pas faites la saga de Johnny Depp (cinq épisodes) et Matrix (un quatrième est en préparation), dont les derniers volets n’ont pourtant pas convaincu autant que les premiers. Plus dure sera la chute ? C’est également le cas des sagas Dead Space, Mass Effect et Dino Crisis, dont les ultimes sorties souffrent toutes des mêmes maux : un trop plein d’idées bancales (des dinosaures dans l’espace ?) et un cruel manque d’inspiration au moment des adieux (face à la fronde, Bioware mettra à la disposition des joueurs un nouveau contenu téléchargeable visant à améliorer la fin de Mass Effect 3). Ouch !
Opter pour l’univers étendu
La force de l’univers étendu Marvel réside aussi là-dedans : chaque film, bon ou mauvais, est aussi le teaser du suivant, sans être nécessairement la suite du précédent. Au sein d’un univers étendu, il est possible de suivre d’autres personnages, de mélanger les héros, de raccorder les évènements… Captain America croise le chemin de Thor, qui sort d’une rencontre avec Docteur Strange… Et les trilogies de ne plus réellement en être (Captain America : Civil War ressemblant moins à un Cap 3 qu’à un Avengers 2.5). Et dans le jeu vidéo ? Final Fantasy, Far Cry, Assassin’s Creed, Destiny, et bien évidemment, Star Wars… Les Univers étendus ne manquent pas, et là encore, le souvenir d’un mauvais opus est bien rapidement chassé par l’annonce d’une suite, et donc la promesse de rattraper le coup. Les héros changent, les lieux aussi, mais comptez sur les développeurs pour planquer ici et là quelques easter eggs en référence à un autre jeu de la license. Parce que ça fait toujours plaisir !
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