On les écrase, les piétine, les envoie valdinguer depuis des temps immémoriaux. Aujourd’hui, il est temps de rendre hommage à ces petites têtes que l’on oublie trop facilement.
Puisque les jeux de plateformes reviennent en force ces derniers temps, il était temps pour nous de mettre en avant les plus grands oubliés de l’histoire : ces ennemis qui ne sont pas vraiment nos ennemis. Ces petites choses que l’on éclate sans même y réfléchir, qui ne sont pas même un défi pour nos petits-frères et petites-sœurs à travers le monde auxquels on file une manette qui n’est pas même connectée à la console. Il est temps d’en placer une pour les ennemis les plus faibles des jeux de plateformes.
Le Goomba, qui était juste là
S’il y a bien un petit gars qui s’en prend plein la tête depuis le début des jeux vidéo, c’est le Goomba de Mario. Pourtant, le petit mec a franchement jamais rien demandé dans sa vie : il est là, se trimballe tranquille, ne nous poursuit même pas. Son seul défaut ? C’est d’avoir une tête qui donne quand même vraiment envie de se faire écraser. Mais je vous le dis : y succomber fait de vous une brute épaisse, du genre qui s’amusait à mettre des chassés aux gens dans les couloirs du collège. Et ne me donnez pas l’excuse du fait qu’il a des petites dents qui sortent et un air tout pataud : c’est le cas aussi des bulldog, et ça reste des créatures absolument adorables. Le Goomba mérite des excuses qu’il n’aura jamais. Le Front de Libération des Goombas Incompris se lève depuis des générations pour qu’on arrête d’écraser ce petit champi qui n’a jamais voulu que de l’amour.
Le crabe, qui voulait juste chill
Crash Bandicoot n’a jamais aussi bien porté son nom que durant le tout premier niveau du tout premier jeu. On récupère le contrôle du perso alors qu’il est sur une île, tranquillement, à se la couler douce sur la plage… et le premier truc que l’on fait est d’envoyer dans le décor des crabes. DES CRABES ! Nos amis les crustacés décapodes n’ont pourtant absolument rien demandé dans l’affaire : ils sont dans leur élément, pas nous, et sont juste en train de chill sur la route sans représenter la moindre menace pour personne. Vous savez qui est le vrai ennemi ici ? C’est Crash, qui vient crasher (on vous avait dit qu’il portait bien son nom) l’ambiance en foutant des baffes à tout le monde sur une plage. Vous aimeriez vous que quelqu’un vienne vous sauter sur le bide pendant que vous bronzez à la plage ? Alors pourquoi le faire subir à ce pauvre crabe qui n’a rien demandé.
Le singe, qui avait juste faim
Vous voulez une véritée troublante ? De tous les héros de jeux de plateformes, Sonic est probablement le moins pire de tous sur ce point. Après tout, il ne fait que stopper des machines qui ont remplacé les animaux de la forêt afin de libérer lesdits animaux au bout de son parcours. Big up à lui… mais on oublie pas non plus que les machines ne sont pas forcément toutes néfastes. Regardez ce pauvre singe mécanique dans Green Hill Zone. Tout ce qu’il fait, c’est aller récupérer des noix de coco en haut des arbres. Il est loin de représenter une menace imminente : il remplit une fonction primaire, importante même pour qui aime les noix de coco du moins. Et pourtant, il se prend immédiatement un saut éliminatoire dans la tronche. Pour tout ce qui peut vous tuer dans cette zone, le singe est très clairement l’élément le plus pacifique de tous. Il aurait même pu être un ami. Et quand on voit tous les “amis” de Sonic à travers les âges, on se dit qu’un petit singe électronique aurait pu en remplacer un ou deux quand même. Ce manque d’ouverture d’esprit est navrant.
Le poisson, qui barbote
Respecter la faune et la flore, un principe qui est loin d’être suivi par les héros des jeux de plateformes. Le pire dans tout ça ? C’est que cette envie de mettre des mandales continue même sous l’eau ! Alex Kidd, dès sa première aventure dans Miracle World sur Master System, plonge dans l’eau et va immédiatement mettre sa grosse patate à… des poissons qui barbotent. Et c’est tout. Nos amis les amphibiens ont clairement une tronche d’ahuri et ne savent absolument pas ce que vient foutre là un petit enfant sans branchies, mais ça ne les stoppe pas pour autant de manger une bonne salade de phalanges. Sérieusement, osez me dire qu’ils l’ont mérité ? Essayez de trouver la moindre excuse à cet acte barbare et nous saurons d’emblée que vous faites partie du problème.
Le rat, qui se balade
Les rats ont mauvaise réputation partout dans le monde. Une petite peste bubonique et plus personne n’ose approcher ces petits rongeurs, c’est tout de même dommage. Le fait qu’il n’en reste pas moins un élément important (et franchement mignon) de l’écosystème. Aussi, lorsqu’on lui roule dessus dans Donkey Kong Country, peut-on vraiment se dire qu’on est un héros ? Le rat ne fait que se balader. Il n’a pas demandé, pas plus que nous d’ailleurs, d’être au milieu de soldats reptiliens qui bombent le torse et cherche la violence. Non : il fait son bonhomme de chemin dans la vie. Et voici comment on le traite : on lui saute dessus, on lui roule dessus, et on ne l’aide pas le moins du monde. Si Donkey Kong veut vraiment être respecté dans sa forêt, il faut qu’il traite tout le monde de manière équitable. Ce pauvre rat ne mérite pas qu’on le traite ainsi.
Pensez à ces pauvres créatures qui n’ont rien demandé lorsque vous lancerez pour la première fois Crash Bandicoot 4 It’s About Time. Il ne tient qu’à vous de les laisser en paix pour faire de ce monde un monde meilleur.
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