Pourquoi les joueurs aiment tant souffrir ?
Dossier
PUBLIÉ LE 20 mars 2025

Pourquoi les joueurs
aiment tant souffrir ?

Crédit : Devolver Digital
PUBLIÉ LE 20 mars 2025

Le 21 mars, The Messenger débarque sur PS5 et Nintendo Switch. Le jeu de Sabotage Studio est un plateformer 2D bien hardcore comme on en voit trop peu, et il vient nous rappeler à quel point nous, les joueurs, on peut avoir une petite tendance masoschiste.

Oscillant avec aisance entre 8-bit et 16-bit, The Messenger est une véritable ôde aux softs de la fin des années 80 et du début des années 90. Le tout ressemble à un jeu de plateformes bâteau de la fin du siècle précédent, mais il incorpore un bon paquet de mécaniques originales qui font de lui une référence dans le monde féérique des jeux indés actuels. Par exemple, la mécanique classique du double saut est ici remplacée par un “Saut de Nuage” : chaque fois que l’on touche un ennemi, on peut sauter à nouveau. Du coup, on se retrouve à enchaîner les attaques et les sauts dans des espaces restreints, voire même en plein précipice. Au-delà de l’aspect gameplay le plus pur, le jeu brille aussi par son sens de l’humour, son game design et mix sonore, mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est sa difficulté, en plus de son aspect nostalgique.

Pour tout gamer, les premiers pas dans le monde du jeu vidéo sont compliqués. D’ailleurs, tu peux poser la question à n’importe quel couple qui tente l’aventure It Takes Two/Split Fiction. Il faut dire qu’en 1990, les développeurs étaient probablement influencés par les bornes d’arcade, et qui dit jeu plus difficile dit plus de pièces de monnaie tombant dans la machine. En tout cas, qu’on soit jeune ou vieux, on peut facilement se retrouver frustré face à des mécaniques qu’on ne maîtrise pas, à une difficulté trop élevée, ou carrément face à des bugs ou un game design pas forcément superbe. C’est bien simple, sans ces derniers points, le Joueur du Grenier n’en serait pas là. Et puisqu’on parle de lui, il y a de cela 15 ans, lui et son acolyte Seb postaient une vidéo concernant Tintin au Tibet sur leur chaîne.

Tintin au Tibet est l’exemple parfait de ces jeux de plateforme atroces, quand le travail des développeurs n’est pas à la hauteur. Attention, The Messenger ne fait absolument pas partie de cette catégorie, il suffit d’aller survoler quelques tests pour s’en rendre compte. Par contre, il est lui aussi assez difficile, mais pour les bonnes raisons.

En 15 ans, on a tous changé, pris de la bouteille, dans le monde vidéoludique comme ailleurs, et les jeux qui nous traumatisaient enfant ne sont peut-être plus aussi terribles (c’est généralement vrai, mais pas pour Tintin au Tibet). Aujourd’hui, hors développeurs indépendants, FromSoftware et quelques exceptions, on se retrouve rarement bloqué pendant des heures sur un même niveau, et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle, non ?

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Crédit : Devolver Digital

Apparemment pas, puisque encore et toujours, on se retrouve happé et attiré de manière inexplicable par des jeux qui ont tendance à, par moments, nous donner envie de nous arracher les cheveux.

Cuphead, Elden Ring, Getting Over it with Bennett Foddy, Sifu, Ninja Gaiden, Nioh, Lies of P, Enter the Gungeon, The Messenger… la liste est longue comme le bras, et encore, il s’agit là de jeux récents.

Depuis ce premier Noël au cours duquel on a essayé de se sortir de la jungle indienne dans Tomb Raider III et de survivre à un tigre, on est à la recherche de ce même sentiment d’accomplissement toujours plus grand. Bon, on dirait presque un poste LinkedIn qui parle de dépassement de soi, mais au final, c’est un peu ça. Tout un pan de la communauté gaming se concentre sur des jeux qui obligent à tout donner pour avoir une chance d’atteindre l’objectif fixé. Bon, à côté, il y a aussi les joueurs d’Animal Crossing, mais ce n’est pas le sujet. Venir à bout d’un boss qui nous a mis des pralines de l’espace pendant 5 heures, c’est toujours un événement inimitable, qu’il soit question d’un jeu de plateforme, d’un J-RPG, d’un jeu de combat ou d’un MMO. Surmonter des épreuves, c’est toujours plus gratifiant que de rouler sur un jeu dès la première fois qu’on le lance.

Alors même si on est certain de se faire déglinguer, on est prêt à prendre sur nous pour se régaler sur The Messenger. Après avoir affronté Malenia, ça ne peut de toute façon pas être pire.

The Messenger est disponible sur PS5 et Nintendo Switch.

The Messenger