Quand on pense aux développeurs français, Ubisoft et ses open worlds est la première chose qui nous vient à l’esprit. Et pourtant, dans l’Hexagone, on est capable de créer d’excellents softs de tous types, et notamment des titres qui font un peu claquer des dents.
Alone in The Dark - Infogrames
Texte
On t’en a parlé en long, en large et en travers, Alone in The Dark a débarqué en 1992 et a tout chamboulé dans le monde vidéoludique. Grâce à sa réalisation et a tout un tas d’autres choses, il a établi de nouveaux standards et est vu (à raison) comme le père du survival horror. En même temps, ce cher Frédérick Raynard nous a pondu un jeu dans lequel on doit explorer un manoir de fond en comble, aller chercher divers objets pour débloquer des sections entières, le tout en faisant face à pas mal d’ennemis bien récalcitrants (en temps réel). On n’ira pas jusqu’à dire que Capcom serait un développeur de jeux pour téléphone si le pays du jambon beurre n’avait pas existé, mais le jeu édité par Infogrames a énormément influencé Shinji Mikami (ses mots, pas les nôtres).
En tout cas, que tu aies joué au premier du nom ou à ce nouvel opus, il y a de quoi stresser entre les ennemis invincibles, les angles de caméra qui laissent place au doute et la vieille bâtisse installée dans les tréfonds du Bayou et son parquet qui craque.
Heavy Rain - Quantic Dream
Sorti en 2010, le jeu de Quantic Dream n’est pas (du tout) dans la case survival horror, on est ici plus proche du récit interactif. Mais comme nos compatriotes ont eu la charmante idée de se baser sur un thriller comptant bon nombre de moments assez stressants, l’angoisse est bien présente.
Si tu es allergique aux QTE (quick time actions), ce jeu n’est probablement pas pour toi. Mais si tu aimes les enquêtes, les narrations portées par plusieurs personnages et points de vue, tu peux foncer sur le produit de David Cage.
Prey - Arkane
Arkane est surtout connu pour la franchise Dishonored. Gameplay hyper léché et agréable à prendre en main, game design tout simplement incroyable (coucou les niveaux du Manoir mécanique et de La Déchirure), les lyonnais ont réussi à se créer une patte appréciée à l’international. En 2017, ils se sont attaqués à la suite de Prey (un jeu sorti sur Xbox en 2006).
On retrouve les ingrédients qui font tout le sel de leurs jeux, à savoir une liberté totale dans l’approche, des pouvoirs extrêmement satisfaisants et des combats intenses. Sauf que cette fois, aventure spatiale et ennemis aliens oblige, le facteur goutte de sueur est bien plus présent. Si tu ne me crois pas, je veux bien voir ton visage la première fois que tu croises un « nightmare ».
A Plague Tale - Asobo Studio
Généralement, les jeux qui font flipper tablent sur la vue à la troisième personne, il faut dire que ça fonctionne toujours assez bien d’avoir de l’espace dans le dos sans jamais savoir si un ennemi approche ou pas. Après avoir développé un paquet de jeux tirés des films Pixar (WALL-E, Là-haut, Toy Story 3), des jeux de course (Fuel, The Crew) et Zoo Tycoon, les bordelais ont pris tout le monde par surprise avec A Plague Tale. Sorti en 2019, A Plague Tale: Innocence a ramassé un paquet de prix, et notamment celui du meilleur jeu de l’année lors de la cérémonie des Pégases.
Quelques années plus tard, avec Requiem, Asobo Studio a récidivé. Une nouvelle fois, les récompenses affluent. Mais surtout, les développeurs poussent un peu plus loin certaines phases du jeu qui, déjà émouvantes et oppressantes dans le premier jeu, deviennent ici parfois carrément flippantes. Et pour le coup, il n’y a pas besoin de ne pas apprécier les rongeurs pour paniquer manette en main. Entre le nombre, le fourmillement constant et les notes bien sympa de bande son qui leurs sont dédiées, les meutes font bien flipper.
Dix ans avant de sortir Innocence, les bordelais bossaient sur Ratatouille. Pas sûr que ce soit ce qui ait inspiré les équipes, mais le résultat est là (en même temps, c’est dans les vieux pots qu’ont fait les meilleures ratatouilles).
Life is Strange - Dontnod Entertainment
À l’image de Heavy Rain, la série des jeux Life is Strange tient plus du film interactif que du jeu vidéo à proprement parler. On suit une trame qui repose principalement sur des cinématiques et on prend des décisions qui altèrent (énormément) l’histoire. Ces jeux sont une excellente porte d’entrée pour toute personne découvrant petit à petit le gaming. Par contre, il est quand même conseillé d’être bien accroché. Comme il s’agit d’une enquête et de choix qui peuvent changer la face du monde (enfin, surtout le monde du protagoniste), on hésite assez régulièrement à prendre tel ou tel chemin. Dans tous les cas, on est sur une vraie pépite, qui a accessoirement permis de sauver le studio (le même qui a récemment travaillé sur Banishers: Ghosts of New Eden dont on vous parlait ici).
Heureusement pour les plus frileux, nos développeurs sont aussi capables de faire d’excellents jeux beaucoup moins aptes à nous faire sursauter, comme Dotemu qui s’est spécialisé dans le remake de jeux old school.
Alone in The Dark est disponible sur PC, PS5 et Xbox Series X.