Fan service, c’est l’expression à la mode que l’on entend à chaque nouvelle production issues de grosses licences comme Star Wars, Le Seigneur des Anneaux, Game of Thrones etc. Ce terme, qui rime souvent avec critiques, ne fait pourtant pas toujours référence à quelque chose de négatif. Avec la sortie de Star Wars Outlaws, on fait le point sur la pratique.
Qui dit nouveau produit Star Wars dit forcément retour de personnages et de paysages bien connus. D’ailleurs, dans Outlaws, on retrouvera par exemple Jabba le Hutt et Tatooine, une planète qu’on a dû voir une dizaine de fois (au moins). Du coup, on s’est posé la question de l’impact que le fan service peut avoir et s’il est, comme le disent les fans, si négatif que ça.
De quoi parle-t-on ?
Au départ, le fan service viendrait, comme les love hôtels et les washlets (plus connues sous le nom de toilettes à jet d’eau) du Japon. Le terme a vu le jour au sein des communautés de fans d’anime et de manga, et désignait les productions qui abusaient de la nudité et du sexe pour vendre.
Aujourd’hui, en tout cas en occident, l’expression a un sens tout autre et fait référence au fait d’abuser des caméos, de faire des clins d’œil à des films et séries précédents pour satisfaire l’envie des fans qui veulent retrouver leurs héros d'antan. De fait, cela peut pousser les scénaristes dans une boucle assez nauséabonde, surtout lorsque (investissements colossaux ou non) l’on parle de création artistique. Car oui, tourner en rond, ce n’est pas passionnant.
Le hic, c’est que le fan service, c’est un peu comme les chasseurs, il y a les bons et les mauvais. Pour la sortie de Star Wars Outlaws, on revient sur cette mécanique, ses travers, mais aussi ses avantages.
Les principes à respecter
Voilà l'exemple d’un fan service absolument parfait : l’arrivée de Dark Vador à la fin de Rogue One : A Star Wars Story. Pourquoi ? Parce qu’il coche toutes les cases des bonnes pratiques pour un fan service de qualité.
Continuité de la trame narrative : voir Dark Vador, c’est toujours cool. Tant qu’il n’est pas en train de passer la serpillère en ronchonnant, il ne peut qu’être charismatique. Mais au-delà de ça, il ne faut pas qu’il sorte de nulle part. Dans Rogue One, il débarque à la toute fin du film pour ratatiner la bouche des rebelles, et surtout récupérer les plans de l’Étoile de la mort. Le voir n’a donc rien de surprenant, d’autant que le film qui suit Rogue One chronologiquement est Un Nouvel Espoir (l’épisode IV), dans lequel on apprend qu’il est assez impliqué dans les travaux de la station. L’arrivée d’un personnage connu doit être un élément moteur de la trame, et non un raccourci (parfois un peu facile) permettant de faire frissonner le public. Dans Star Wars Outlaws, tout cela se tient parfaitement, puisque si l’on retrouve un Jabba le Hutt bien connu, le voir apparaître dans un jeu centré sur les hors-la-loi est tout ce qu’il y a de plus normal.
Ne pas empiéter sur l’arc des personnages principaux : Un des (gros) défauts du fan service, c’est qu’il peut sortir les spectateurs du film et venir empiéter sur l’arc des personnages principaux. Qu’on parle de Finn, de Poe ou d’un autre des nouveaux personnages des derniers films SW (exceptés Rey et Kylo), ils se sont vus voler la vedette par les pérégrinations de Han ou de Leia. Qu’on aime les films ou pas, on l’a dit plus haut : le cinéma est un art, et il faut avancer. Recréer encore et encore la même histoire, tout en ramenant les personnages de la trilogie précédente n’a que peu d’intérêt, si ce n’est, encore une fois, de satisfaire les fans pendant quelques secondes. Est-ce qu’ils sont importants dans l’univers de Star Wars ? Assurément. Y a-t-il une myriade d’autres personnages à découvrir et à inventer ? Aussi. George Lucas a créé un univers d’une taille colossale, autant en tirer partie. On a découvert Cal Kestis, on va découvrir Kay Vess. Amener du sang neuf, surtout pour un jeu, c’est toujours une bonne idée puisqu’on ne se retrouve pas empêtré dans un arc narratif déjà existant.
Globalement, on a totalement confiance en Ubisoft. Oui, on va encore passer à Mos Eisley et probablement aller écouter du son à la cantina, mais avec le nombre de planètes disponibles, on ne manquera pas de variétés et de découvertes. Et en plus, qui dit licence Star Wars, dit bande-son et ambiance sonore de feu qui nous plonge instantanément dans l’univers.
Star Wars Outlaws est disponible sur PS5 et Xbox Series.