Avec le retour de Sniper Elite et la sortie de Resistance, on va pouvoir à nouveau se glisser dans la peau d’un tireur d’élite en pleine Seconde Guerre mondiale. Mais surtout, si le cœur nous en dit, on va aussi pouvoir envahir (et se défendre contre) les autres joueurs. L’occasion de revenir sur un mode génial.
Sniper Elite propose toujours un condensé de fun à la Hitman, les ralentis et les rayons X de testishots en plus. En plus de ces ajouts qui représentent toujours un plaisir coupable pour pas mal de joueurs (nous compris), la franchise de Rebellion a un autre point fort : le mode invasion. À la manière d’autres softs géniaux, il est possible d’envahir d’autres joueurs (ou de se faire envahir) au beau milieu des missions de la campagne, une alternative de gameplay qui modifie drastiquement l’expérience de jeu.
Et en même temps, quel autre jeu pourrait mieux se prêter à ce type de choses ? Il suffit de penser au film Stalingrad et aux duels de snipers pour faire saliver tous les joueurs. Et ceux qui n’ont pas eu l’occasion de voir le long métrage se souviennent forcément de parties sur Battlefield, CoD, CS ou n’importe quel autre FPS. Affronter un joueur, à fortiori dans un jeu qui fait la part belle à l’infiltration, c’est une idée parfaite, qui a d’ailleurs trop peu été transposée à d’autres softs.
La naissance d’un mode génial
Le mode Invasion n’a rien de nouveau. Il nous vient des malades mentaux de FromSoftware qui, en 2009, ont sorti Demon’s Souls. Si tu n’as pas la ref, il s’agit ni plus ni moins du premier né de la gigantesque famille des souls-like. Petit funfact : théoriquement, cette mécanique aurait pu (dû ?) voir le jour encore plus tôt, deux ans avant. En l’an de grâce 2007, les Français d’Arkane (Dishonored, Dark Messiah of Might and Magic, Deathloop) bossent sur un jeu appelé The Crossing. Basé dans deux versions de Paris (l’une actuelle, et l’autre en 1307), le FPS devait permettre aux joueurs de s’incruster dans les parties des autres pour les démarrer. D’ailleurs, le sous-titre du jeu était : “Fusing SinglePlayer with MultiPlayer”, littéralement mélanger solo et multi.
Un développement timide
Au fil des années, le mode s’est (un peu) répandu, surtout grâce à From Software qui en a fait l’un de ses arguments. En même temps, déjà qu’on se fait exploser la bouche par des bosses, pourquoi ne pas donner aux joueurs l’occasion d’en faire de même entre eux ? Surtout, cela a permis de mettre face à face des builds divers et variés, l’un des aspects les plus sympa des jeux de l’entreprise japonaise.
Dans un style assez différent, Watch Dogs s’est prêté au jeu sur le premier soft de la licence en 2014, et le hacking, en plus du fait que l’envahisseur pouvait potentiellement être n’importe lequel des PNJ dans une zone déterminée rendait le tout assez savoureux.
Même Hideo Kojima, habituellement hyper centré sur le scénario et l’écriture, a adoubé la feature dans Metal Gear Solid V: The Phantom Pain. Sur MGS V, on peut customiser sa base d’opérations. Et plus celle-ci est développée, et plus les joueurs auront envie de tenter de s’infiltrer dessus pour vous voler certaines de vos denrées (ressources, véhicules, personnel militaire). Généralement, on n’a malheureusement pas le droit à des combats entre deux cartons se déplaçant discrètement, mais ça reste un ajout plus que bienvenu qui vient étoffer le late game.
Le dernier à venir boucler cette boucle est, comme un symbole, un jeu développé par Arkane. Deathloop, comme son nom l’indique, est un jeu qui tourne autour d’une boucle temporelle. Tu dois la briser, et Julianna doit la protéger. Elle peut être incarnée par une IA comme par un joueur. Et dans un jeu marqué par la liberté de gameplay qu’il offre (ainsi que plein de pouvoir très cool et un level design aux petits oignons), cela donne lieu à des affrontements plus qu’électriques.
Le revers de la médaille
Mais alors, si c’est si fun, pourquoi est-ce que peu de jeux proposent ce système ? Il semblerait que pas mal de joueurs soient un peu courroucés à force de se faire casser le visage par d’autres joueurs belliqueux. Le truc, c’est que pas mal d’entre eux ne semblent pas réaliser que cette feature est généralement totalement optionnelle, et qu’elle peut être désactivée en deux clics. On te le dit, en long en large et en travers, le mode Invasion, c’est la vie. Et quand on veut profiter des cinématiques et du scénario au calme, il suffit de le désactiver.
On te donne donc rendez-vous dans la France de 1944, lunette x8 bien logée devant l’œil façon monocle.
Sniper Elite Resistance est disponible sur PS5 et Xbox Series X.