S’il revient en force ces derniers temps, le slip est pendant longtemps resté un symbole de ringardise… Et une pièce maîtresse des costumes de nos super-héros préférés. Mais pourquoi, au juste ? On a couvert le sujet.
Superman, Batman, Robin, Wolverine ou encore Black Panther… Les costumes de ces justiciers masqués sont indissociables du slip. Alors, prêt pour ta petite (ca)leçon d’histoire ?
Des slips, des collants, mais c’est quoi tout ce cirque ?
Pour comprendre d’où vient le match assez étrange entre super-héros et slips, il faut remonter un peu dans le temps… À moins d’avoir vécu dans une caverne depuis ta naissance (dans ce cas-là, il faut peut-être songer à appeler la police), tu sais que les films et autres dessins animés de super-héros sont des adaptations de comics books. Ces BD périodiques apparues dans les années 1930 aux États-Unis, ont été les premières à mettre en avant des super-héros… Et à les représenter avec la fameuse combinaison “cape-collant-slip”, qui deviendra un standard dans les années qui suivent. Le choix de cet ensemble vestimentaire est loin d’être un hasard : il vient tout droit de l’imagerie du cirque, très présente dans les années 1930 au pays de l’Oncle Sam notamment. Dans les nombreuses troupes qui sillonnent le pays, on retrouve toujours un personnage un peu spécial : “l’homme fort”, souvent habillé, on te le donne en mille… D’une cape, d’un collant et d’un slip. Soit la définition parfaite de ton costume de zorro lors du spectacle de fin d’année en primaire (épée en mousse non-inclue).
Un slip, vraiment ?
D’ailleurs, spoiler, le mot “slip” n’est pas vraiment le terme le plus approprié. En effet, la culotte portée par ces “hommes forts” du cirque se rapproche en fait plus d’un mix entre un maillot de bain rétro, un peu comme celui magistralement bien porté par Hubert Bonisseur de la Bath dans la scène de la plage d’OSS 117 (“C’est la piquette, Jack!”) et un grand caleçon. Pas étonnant, donc, que “trunks”, le terme anglais, se traduise par “maillot de bain”, “caleçon” ou “tronc” (mais ça n’a rien à voir, du coup). Pour s’en rendre compte, il suffit juste de regarder les premiers dessins de Superman, le super-héros le plus connu du monde (sorry Batou). La culotte rouge portée par Clark Kent descend en effet assez bas le long des jambes et s’accompagne même d’une petite ceinture dorée, histoire de bien tout tenir en place. Parce que finalement, les hommes ont tous la même kryptonite.
Les culottes à l’épreuve du temps et du grand écran
Cependant, au fur et à mesure des décennies, le “trunks” se fait de plus en plus discret, notamment au cinéma. Si on l'aperçoit dans le Batman de 1966 - un film qui a très, très mal vieilli mais que tu dois absolument voir - et dans le Superman de 1978, les années 1990 le mettent définitivement au placard (ou dans un tiroir, au choix). Le premier à s’en séparer, c’est Michael Keaton, dans le Batman de Tim Burton (1992). Précurseur, le beau Bruce troque la culotte contre une combinaison beaucoup plus moderne, munie d’une coque protectrice (pour ne pas avoir froid, sûrement). En 1992, Tim Burton fait un choix culotté (VOUS L’AVEZ ?) et lance clairement une mode… Dont le cinéma de super-héros ne tarde pas à s’emparer. De Superman à Daredevil, en passant par Black Panther (dont le film Wakanda Forever est en salles depuis mercredi 9 novembre), les années qui suivent voient la révolution des “sans culottes” (VOUS L’AVEZ (bis) ?) prendre une vraie ampleur. Paradoxalement, la disparition du slip chez les supers coïncide avec son regain de popularité chez la gent masculine, persuadée qu’elle peut le porter de manière aussi sexy que ce bon vieux David Beckham (désolé les gars, ce n’est pas le cas).
Et du côté des filles ? Eh bien la donne est un peu différente. Exceptée Wonder Woman et son iconique shorty / trunks flanqué des étoiles du drapeau américain, les femmes, qu’elles soient de Marvel, DC ou autre, ont plus souvent opté pour un body ou une combinaison moulante (et hypersexualisante, coucou Michelle Pfeiffer dans le Batman de 1992). Heureusement, cela tend à changer avec des héroïnes à la tenue plus sobre et moins suggestive (comme Shuri dans le dernier Black Panther, par exemple).
Aujourd’hui disparu chez les super-héros, le slip aura tout de même été un accessoire important durant plusieurs décennies. De là à devenir cul(te) ? Seul le temps nous le dira.
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