Avec la sortie de Little Big Adventure Twinsen’s Quest, le remake du soft de 1994, les vieux de la vieille vont pouvoir redécouvrir un des jeux les plus originaux des années 90. Et comme ça sent bon la nostalgie, on revient sur ce qui fait du soft d’Adeline Software une authentique pépite.
Les coprésidents de la Commission “Écrans” l’ont annoncé dans un rapport de 125 pages : il est conseillé aux enfants de moins de 6 ans de rester très, très loin des écrans. Pas de pot, pour les bouts de choux nés dans les années 90 et avant, une bonne partie d’entre eux a été biberonnée à des Pokémon, Atlantis, Oddworld, Tomb Raider et bien sûr : Little Big Adventure. Direction la planète Twinsun !
Chacun a eu une expérience différente, mais on a tous commencé les jeux vidéo un jour ou l’autre, et cette étape, qu’on s’en souvienne ou pas, a été formatrice. Aider papa et maman sur du point’n’click, c’est plutôt tranquille, mais passer à un monde semi-ouvert avec des dialogues, des combats, des postures pour pouvoir sprinter ou se faire discret, ça devient tout de suite plus compliqué. Si à l’époque, DOOM brillait par sa simplicité et sa vitesse, Little Big Adventure était sur un tout autre segment.
C’est d’ailleurs exactement ce que dira Frédérick Raynal, le game director, quelques années après la sortie du jeu : “On allait prendre le contre-pied. Au lieu de faire du métal rouillé et des monstres, on allait faire un truc tout rond, tout mignon.” Les équipes se sont rencontrées sur le développement d’Alone in the Dark, une autre pépite du JV français (et le père du survival-horror LIEN). Lassés de faire dans le sombre, ils ont fait un énorme virage, mais sans oublier d’injecter une petit dose de faschisme dans la trame de leur nouveau bébé. Rond, mignon, mais toujours tortueux.
Lâché dans le grand bain
Quand on est petit, tout a beau être visuellement sympa (et doublé en français), on se retrouve rapidement bloqué au premier obstacle (d’autant que les mouvements, il y a de ça quelques années, c’était un peu comme piloter le Titanic…). En plus, à l’époque, les jeux n’avaient pas pour habitude de nous prendre par la main avec un gros curseur nous indiquant où aller, donc quand on te dit : “Il faut que tu trouves un remède pour ton dino-fly, il vient de se blesser en se posant dans le jardin.” Tu ne t’attends pas spécialement à devoir faire le tour d’une île, à affronter un monstre dans une cave infestée de chauves-souris et autres joyeuseries. Attention, pour que ce soit bien marrant, LBA ne proposait pas de tuto, il fallait donc se brûler la rétine sur les magnifiques manuels qui accompagnaient la boîte du jeu.
Marqué au fer rouge dans la mémoire
Et pourtant, même si on a été totalement perdu pendant des dizaines d’heures (et ça tombe bien, les gosses adorent regarder un film 18 fois), ces jeux sont ceux qui nous marquent le plus. Il suffit de regarder un petit bout de let’s play pour se souvenir de presque tous les dialogues, des paysages, et croquer dans une madeleine de Proust gigantesque. Oui, on n’a jamais su se servir de la balle magique, on n’est peut-être même jamais passé en posture de combat, et on n’a très clairement pas atteint la fin du jeu. Il n’empêche que Little Big Adventure nous a façonné, et sans lui, on n’aurait probablement jamais plié un Alien: Isolation (oui, on les met sur le même niveau de difficulté/peur générée, rien que ça).
Little Big Adventure Twinsen’s Quest est disponible sur PS5 et Nintendo Switch.