Petits, si vous préfériez toujours être du bon côté de la barrière quand vous jouiez au flic et au voleur, alors Police Simulator: Patrol Officers a de grandes chances de vous plaire. Par contre, évitez d'y faire jouer votre enfant…
Ecrit par : Max Cagnard
Ah, les flics. Souvent, dans les jeux vidéo, on ne peut pas dire qu'ils jouissent d'une image étincelante et même qu'ils sont souvent les victimes d'un tas d'histoires de gangsters vidéoludiques, que l'on connaît bien. Police Simulator Patrol Officers se permet toutefois de corriger le tir : ici, on y incarne un policier et l'on se doit de faire respecter la loi avec tout un aspect réaliste. Le jeu est déjà sorti en 2021 mais revient dans une Édition Gold sur PlayStation 5 et 4, Xbox et PC avec une toute nouvelle extension, baptisée Highway Patrol et donnant accès aux autoroutes. C'est chouette, bizarrement addictif et surtout… DANGEREUX POUR MON ENVIRONNEMENT FAMILIAL.
Je ne vais pas vous mentir : je pensais bien faire en mettant mon fils de 8 ans devant Police Simulator. Plutôt que de le laisser tabasser des madames et fusiller le GIGN dans GTA, le glisser dans l'uniforme d'un gardien de la paix me semblait être une bonne idée. Avec ça, il allait apprendre le respect de la loi, de la citoyenneté, des règles et des bonnes mœurs. Il est juste devenu méga-relou.
C'est simple : au début, rien que pour l'amener à l'école, il hurlait dès que je franchissais la limite (insoutenable) de 30 km/h, soufflait dans son sifflet à rendre fou le Joker et me piquait même mes sous dans mon portefeuille en guise de contravention. Quand je m'arrêtais cinq secondes devant l'école, il me demandait mon parcmètre et croyez-moi, il n'avait pas la tronche du gamin qui faisait une blague. Sérieusement, c'est quoi ce bordel ?
Puis, le soir, quand je le récupérais, il faisait semblant de ne pas me reconnaître et procédait à un contrôle d'identité. J'étais obligé de sortir mon passeport, de mettre mes mains contre le mur et de le laisser me fouiller pour le persuader que oui, je suis bien son père. Au début, c'était marrant. Maintenant, c'est quand même un peu gênant.
Ce n'est pas tout : mon charmant fiston a tellement adoré Police Simulator qu'il ne sort plus sans être armé. Bien sûr, il n'a pas décidé d'être un policier municipal ou de l'ASVP, non, il fallait qu'il se la joue cowboy avec un pistolet fabriqué via notre imprimante 3D. À ce moment, je me suis demandé s'il n'était pas mieux capable de me protéger que je suis censé le protéger.
Et encore, je ne vous ai pas tout raconté. La semaine dernière, il a procédé à une descente chez le jeune Jimmy et lui a confisqué toute sa beuh. Je pensais sincèrement qu'il allait l'abriter dans le stock sensible qu'il a gentiment aménagé chez nous - du coup, on a plus de frigo… - mais non, il se sert allègrement dedans pour la revendre aux autres ados du quartier. Je me suis dit que quelque chose clochait.
La dernière fois, je l'ai quand même vu discuter de façon très louche avec sa prof de CM1. Et quand je vois ses notes quasiment parfaites, alors qu'il avait jusque-là du mal à épeler son propre prénom et compter jusqu'à 100, je me demande s'il n'est pas en train d'user de quelques pots-de-vin pour s'en sortir ni vu ni connu. Bon sang, je crois que mon fils est tout simplement en train de devenir un énorme ripou. Un gros ripou de 8 ans, mais quand même un ripou.
Je n'ose plus bouger. Je n'ose plus manger. Je n'ose plus boire. Mon gosse a parasité ma maison ; les chambres qui devaient soi-disant servir de cellules forment finalement une prison à ciel ouvert où les détenus qu'il accumule font la fête avec lui. Dès que j'essaie de m'extirper, la lumière de son gyrophare me ramène à la case départ ; dès que j'essaie d'appeler le 17, c'est lui qui répond.
Je n'ai plus qu'une seule solution : jouer à GTA et comprendre comment déjouer le système…
Police Simulator: Patrol Officers est disponible sur PS5, PS4 et Xbox Series.