Une toute nouvelle déclinaison du mythe de Peter Pan est désormais disponible sur Disney Plus à partir de ce 28 avril. Forcément, c'est une version destinée aux enfants, où certains aspects trop sombres de l'histoire d'origine sont passés sous silence.
Peter Pan et Wendy est le tout dernier d'une longue série d'adaptations autour du personnage de Peter Pan et son univers. Longs-métrages live et d'animation, séries, bande-dessinées ou encore comédies musicales, la légende a fait du chemin depuis sa première apparition en littérature qui date de... 1902. Heureusement qu'il ne vieillit pas.
Si la plupart des adaptations ont une tonalité plutôt légère dans le but de s'adresser à un très jeune public, l'œuvre d'origine signée James Matthew Barrie était bien plus sombre. Logique : selon certains spécialistes, l'histoire lui a en partie été inspirée par le décès de son grand frère et le désir d'inventer un monde où les enfants vivraient « éternellement ».
La haine des adultes
La figure de Peter Pan, y compris sur grand et petit écran, a conservé une partie de cette caractéristique. Mais en version très, très soft. On connaît tous la défiance de Peter pour le monde des adultes ; il l'évite à tout prix. Sauf qu'initialement, ça allait beaucoup plus loin. Le « héros » voue une haine pure et dure à tous les adultes par principe. Pour vous donner une idée, à Neverland, un proverbe dit qu'à chaque respiration, un adulte décède. C'est pourquoi Peter prend un malin plaisir à haleter plus que de raison, en espérant en tuer un maximum. Astucieux.
Meurtres en série
Dans la majorité des adaptations, les amis de Peter sont des enfants qu'il a recueillis au fil du temps. À l'origine, ce sont carrément des enfants morts pour certains, pas juste « abandonnés ». Peter Pan les récupère et les emmène au pays imaginaire pour en faire ses compagnons. Jusqu'ici c'est une métaphore plutôt mimi mais notre jeune ami est un égoïste psychopathe qui ne tolère aucune évolution chez ces enfants. Dès qu'ils grandissent, il les tue et va en chercher d'autres ; pour lui tout cela n'est qu'un jeu. C'est ainsi que le cycle se répète à l'infini. A un certain stade on peut même dire qu'il « remplace » symboliquement le Capitaine Crochet en tant que méchant…
Les enfants plus que perdus
Conséquence directe de ce qui est évoqué plus haut. Les enfants perdus sont plus des victimes de Pan qu'autre chose. Celui-ci les voit comme remplaçables, interchangeables. Il ne les aime pas, en tout cas pas plus qu'un petit garçon aime les jouets qu'il finit systématiquement par user et casser avec le temps. Pire encore, la notion d'oubli était à l'origine bien plus tragique. Peter ne se rappelle d'aucun des enfants, il oublie évidemment Clochette mais oublie aussi son propre passé, ce qui en fait un personnage sans véritable identité. Cerise sur le gâteau : il oublie aussi Wendy et lorsque celle-ci a vieilli, il revient... pour prendre sa fille Jane et l'emmener avec lui.
Un Neverland bien plus dangereux
Neverland n'était pas du tout un lieu idéal. Outre les pirates et les crocodiles, le « pays imaginaire » (traduction façon euphémisme puisque l'idée de base est plutôt « le pays où on ne veut jamais aller ») regorge de menaces. Tous les animaux sont agressifs tout comme les mercenaires, les fées mais aussi les sirènes qui sont clairement fourbes. Il y règne une sauvagerie sans nom, les enfants sont en danger perpétuel. C'est aussi un endroit en dehors de toute réalité, ce qui a un effet néfaste sur Peter. Ce dernier a en effet complètement perdu toute notion du temps et du réel au sens large, ce qui le rend encore plus obsessionnel.
Un Happy End malgré tout…
… mais dans la vraie vie uniquement. J.M. Barrie a fini par lui-même réécrire plusieurs fois sa propre œuvre pour la rendre moins triste. Les prises de liberté des adaptations ne sont donc pas autant des trahisons qu'on pourrait le croire. L'auteur a également cédé l'intégralité des droits de ses écrits au Great Ormond Street Hospital, un hôpital pour enfants malades. Classe.