Figure iconique et incontournable de cette fin d’année, le petit papa Noël, qu’on y croit ou non, est le héros des derniers jours du mois de décembre, mais aussi de quelques jeux vidéo plus ou moins connus, et plus ou moins qualitatifs. Pour les fêtes, petit passage en revue de quelques participations du barbu le plus célèbre du monde à l’univers du jeu vidéo.
Un article rédigé par Nico Prat.
Commençons par une définition. Le terme anglais shovelware, contraction de shovel software, donc des logiciels fournis à la pelle, est un néologisme péjoratif qui désigne une série de jeux dont la quantité importe bien davantage que la qualité, des jeux édités ou modifiés à la va vite, destinés à combler l’espace vacant sur un CD Rom par exemple, ou plus simplement, à attirer le chaland peu regardant. Sans surprise aucune, héros bien identifié des plus jeunes, le Père Noël fut la star de quantité de ces jeux, absolument aucun n’étant particulièrement bon : Le Père Noël sauve la terre, Le père Noël arrive en ville, Elf Bowling… Petits succès, infime intérêt.
Mais ces mésaventures nous apprennent deux choses. La première : Santa Claus dans le jeu vidéo, cela ne date pas d’hier. Deuxième chose : Papa Noël n’a que très très rarement été le héros d’un jeu le mettant en scène au premier degré. Trier les cadeaux, parcourir le monde… Triste et fade. Les créateurs ont en revanche pris un malin plaisir, au fil des décennies, à utiliser la figure familière, réconfortante et enfantine du gros bonhomme, pour la pervertir, pour s’amuser avec. L’un des exemples les plus anciens et les plus flagrants est à ce titre Clayfighter 63 ⅓, jeu de baston sorti en 1997 pour la Nintendo 64. Celui-ci présente de nombreux personnages célèbres, comme Earthworm Jim, Boogerman, mais aussi le génial Sumo Santa, double maléfique du Père Noël. De même, dix années plus tard, le premier épisode de la deuxième saison des aventures de Sam et Max (Telltale) met à l’honneur un Père Noël qui a perdu la tête et s'est barricadé dans son bureau avec une mitrailleuse. Deux exemples parlant, auxquels nous pouvons ajouter Saints Row IV qui propose une extension DLC dans laquelle le protagoniste doit sauver le Père Noël d’une simulation, ce dernier ne comprenant pas vraiment l’urgence de la situation.
Dans le jeu vidéo, le Père Noël est souvent à la ramasse, triste, ou même violent. Mais ce n’est pas toujours le cas. Et oui, il est possible de mettre en scène un honorable papi désireux de faire plaisir aux enfants tout en accouchant d’un jeu vidéo qui ne soit pas pensé et livré à la truelle (les fameux shovelware dont nous vous parlions au début de cet article). Ainsi, dans le fantastique Secret of Mana (qu’on ne présente plus), Rudolph le renne au nez rouge vous charge de sauver le Père Noël d'une malédiction. Récompense : une rencontre avec Santa Claus en personne. De même, dans Kingdom Hearts 2, vous êtes accompagné de Jack Skellington (L’étrange Noël de Monsieur Jack) et vous partez à la rencontre du Père Noël à Christmas Town.
Mais le meilleur jeu mettant en scène le Père Noël est malheureusement depuis longtemps aux oubliettes de l’histoire. Il mériterait cependant d’être redécouvert. Daze Before Christmas, c’est son petit nom, est un jeu de plateforme développé par la société norvégienne Funcom pour Mega Drive et publié par Sunsoft en 1994 exclusivement en Australie. Par la suite, il fut disponible pour la Super Nintendo, en Australie et en Europe uniquement. Une sortie nord-américaine était également prévue mais fut finalement annulée, mettant un terme aux espoirs de rayonnement mondial de ces aventures pourtant plutôt réjouissantes, dans lesquelles vous devez collecter un certain nombre de cadeaux. Simple, efficace, tendre, coloré. Un jeu de Noël à l’image de Noël donc.