Face aux 35 ans de The Legend of Zelda, n’oublions jamais une chose : malgré sa longévité, la licence ne nous a pas offert que du bon. Loin de là.
35 ans, c’est un peu l’âge de la maturité. Jusqu’à bien sûr que t’arrives à 45 piges et que tu te dises “mais qu’est-ce que j’étais con à 35 ans”. C’est un peu ça, le cycle de la vie : la répétition perpétuelle du “mais qu’est-ce que j’étais con”, jusqu’à ce que tu arrives à un âge où tout devient “qu’est-ce que j’aimerais pouvoir être con à nouveau”. Vous savez ce qui me rassure quand je pense à ça ? Le fait que même les plus grands peuvent se foirer lamentablement. C’est un petit plaisir de tous les instants de la vie : ça démarre à l’école quand le premier de la classe lève la main pour répondre complètement faux, jusqu’au moment où ton boss tyrannique se fait engueuler devant tes yeux. Dans le jeu vidéo, il y a The Legend of Zelda. L’une des plus vieilles séries du monde vidéoludique… qui s’est aussi foirée plus d’une fois. Parfois monumentalement. Et ça fait vraiment du bien de s’en rappeler.
Link: The Faces of Evil
Je crois qu’arrivé ici, on connaît tous l’histoire. Nintendo la met à l’envers à Sony et signe avec Philips, qui négocie de pouvoir utiliser les licences du constructeur japonais en contrepartie. Et pouf : Link The Faces of Evil sort sur Philips CD-i. Une console morte née dont la seule importance historique reste qu’elle a mis une honte monumentale à la licence la plus charismatique de Nintendo. Link The Faces of Evil, c’est prendre la licence pour ce qu’elle n’est pas, déjà : un jeu de plateforme. C’est aussi lui apposer des personnages de dessins animés claqués, des dialogues moisis, une histoire qui ne sert à rien et de l’humour qui tombe régulièrement à plat. C’est presque magique à quel point ils ont réussi à tomber à côté.
Zelda: The Wand of Gamelon
Le second épisode Philips CD-i a un goût encore plus sucré pour ceux qui aiment vraiment les foirages. Et pour cause : c’est le même jeu cuisiné dans le même fourneau, mais avec Zelda en personnage principal. Sur le papier, c’est pas bête : la même histoire que l’on peut suivre de deux points de vue différents. Problème étant que c’est aussi le même jeu catastrophique. Mais ce qui rend Zelda The Wand of Gamelon si spécial, c’est que c’est la première fois dans la série que l’on peut incarner Zelda. Et ça, de nombreux fans l’ont voulu au fil des ans… en étant loin de s’imaginer le fiasco que ce serait. Philips l’a tenté une seconde fois avec Zelda’s Adventure par la suite (tout aussi moisi), et Nintendo ne semble même plus vouloir en entendre parler depuis lors. L’avantage des trois épisodes Philips CD-i, c’est qu’ils sont autant une honte pour The Legend of Zelda que pour Nintendo : double ration bien salée pour ceux qui aiment voir les grands tomber.
Link's Crossbow Training
Vous vous souvenez de la Wii et de ses innombrables périphériques en plastique dans lesquels vous deviez clipser la Wiimote ? Disons-le maintenant : la majorité était bien naze quand même. Et notamment ce fameux clip Wii Zapper pour transformer ses Wiimotes en flingues. Mais alors le meilleur dans tout ça, c’est tout de même Link’s Crossbow Training. Une galette vendue plein pot qui ne contient qu’un genre de mini-jeu de tir à l'arbalète avec Link. Parce que c’est bien connu que quand Link veut lancer des flèches, il utilise avant toute chose… une arbalète. Et qu’un jeu de la sorte vaut bien plus que 99 centimes sur un mobile. Link’s Crossbow Training, c’est la plus grande douille qu’a jamais essayé de placer Nintendo, et potentiellement l’un des plus grands irrespects fait à la licence même par son propre éditeur. C’est tellement moche que c’en est beau.
La série animée
The Legend of Zelda a eu le droit à sa série animée, oui. Et par des pointures qui plus est : DIC Entertainment s’est chargé de l’Inspecteur Gadget, de la série Sonic ou encore de Sabrina à l’époque. Le produit final reste nauséabond au possible, mais surtout parce qu’il n’a presque pas de rapport avec la série dont il tire son nom. Entre toutes les adaptations faites, on note surtout un Link qui ouvre enfin sa gueule… pour être un petit merdeux de la pire espèce. Il se fait sauver les fesses plus qu’il ne sauve celles des autres, et reste pourtant incroyablement pédant et égocentrique. Mention spéciale aux innombrables “Excuuuuuse me princess” que je n’arrête pas de dire sans que personne n’ait la réf autour de moi.
Zelda II : The Adventure of Link
Je sais : ce jeu n’est pas si terrible. Et ces dernières années, les rétrogameurs y reviennent pour lui trouver de nombreuses qualités. Grand bien leur fasse. Mais remettons-le dans son contexte un petit coup : après le premier The Legend of Zelda qui nous a offert un monde gigantesque à explorer librement, Nintendo a fait un sacré grand écart. Zelda devient un jeu de plateforme et d’action, l’exploration a été bien calmée au profit d’une progression plus linéaire, les graphismes ne faisaient pas franchement rêver… Et juste, pourquoi ? Pourquoi un tel faux pas alors que tous les éléments étaient déjà là depuis le début ? Nintendo s’est bien loupé sur ce coup… mais est resté Nintendo bien sûr. On est loin des épisodes CD-i malgré tout.