C’est l’histoire d’un jeu incroyablement attendu mais finalement incapable de tenir ses folles promesses, qui depuis plusieurs années bataille pour redorer son blason. C’est l’histoire de No Man's Sky.
Vous êtes un pilote de vaisseau spatial parcourant l’univers, découvrant des planètes, affrontant des créatures, perçant les plus grands mystères de l’univers. La promesse est belle, mais surtout, juré, No Man’s Sky, grâce à son contenu généré de façon procédurale, vous assure des milliers d’heures de jeu, des mondes à l’infini, une quête sans fin… Tel était en tout cas le pitch de départ, celui annoncé par le développeur Hello Games en 2012, et répété en boucle jusqu’à la sortie du jeu, quatre ans plus tard. Forcément, l’attente était immense. Mais quand il arrive sur PlayStation 4 et PC en août 2016, c’est la débandade. Le gameplay est catastrophique, on s’ennuie, le multijoueur promis est aux abonnés absents. En interne, on avait vu la chose venir : le jeu n’est tout simplement pas prêt, et la petite équipe de treize personne a manqué de tout (mais pas d’ambition). Une situation malheureusement connue, si ce n’est commune (coucou Cyberpunk 2077). Les utilisateurs se barrent, Steam est noyé sous les demandes de remboursements, et une enquête est même menée par l’Advertising Standards Authority (ASA) pour publicité mensongère. Pire : Hello Games ne communique plus, laissant les joueurs furieux, tristes, aigris.
Retournement de situation
En 2021, pourtant, No Man’s Sky est incroyablement populaire, alors qu’il aurait dû tomber dans l’oubli. L’année dernière, le studio communiquait encore sur ses très bons chiffres de vente, “dignes d’un lancement réussi”, quand bien même le jeu est paru il y a une éternité à l’échelle du monde vidéoludique, il y a presque une demi-décennie. Pourquoi ? Comment expliquer ce retournement de situation ? Hello Games n'a tout simplement pas abandonné. Là où la plupart des éditeurs épongent leurs pertes en passant immédiatement au jeu suivant, assumant la honte, la compagnie de Sean Murray a décidé de prendre le temps de tenir ses promesses. En 2021, No Man’s Sky en est à sa version 3.2, et chaque update améliore sans cesse l’expérience. En 2018, No Man’s Sky Next, la première mise à jour majeure, permettait enfin de comprendre ce que le studio voulait créer : un monde d’une richesse inouïe, qu’il est possible d’explorer à plusieurs, sans contrainte, sans bug. Et depuis, avec une régularité qui les honore, les employés de Hello Games mettent à jour, innovent, réparent, développent, imaginent toujours plus grand, plus beau, allant même jusqu’à proposer une version VR du jeu (la meilleure).
Et les joueurs reviennent, un à un. Pour finalement, l’année dernière, ouvrir une cagnotte en ligne afin de remercier le studio avec une banderole publicitaire, sur laquelle est simplement inscrite “Thank You Hello Games”. Oui, ces mêmes joueurs qui étaient hier furieux, envoyaient des menaces de mort à Sean Murray et demandaient réparation, ont investi de leur poche pour remercier un studio hier décevant, mais qui a su regagner la confiance sans jamais rien lâcher. L’histoire est belle, et malheureusement, presque unique.