Partenariats d’envergure, gros classiques, styles éclectiques : si elle domine le secteur du jeu vidéo de basketball, la franchise NBA 2K brille aussi bien pour son gameplay que pour la qualité de ses bandes-son. Parce qu’il faut le dire, du côté de 2k il y a de l’idée.
En se penchant sur le mariage du jeu vidéo et du sport, voyez par-là les titres qui en proviennent, on ne retient que très rarement les bandes-sons qui en sont issues. PES nous a bien fait kiffer l'électro-pop japonaise, mais, il faut l’avouer, c’était plus par matraquage que pour leurs qualités. En ce qui concerne FIFA, si on a aimé le petit passage de Soprano avec Victory et Au Sommet, on doit dire que les choix musicaux sont généralement très plats. Mais NBA 2K a un avantage certain sur ses concurrents : la proximité entre le basketball et le mouvement hip-hop qui va de pair.
Ce lien, les équipes de 2k Sports l’a cultivé de la meilleure des manières : en se rapprochant et en impliquant directement les acteurs concernés. Là où la concurrence se réunit dans un bureau pour pondre une playlist qui convient à tout le monde, 2K tranche, réalise des choix forts, n’hésite pas à déléguer pour buzzer ou à débourser pour briller. On pense forcément à son itération de 2013, dont la playlist a été créée de toutes pièces par un petit mec pas trop connu qui n’est autre que Jay Z. On imagine que 2k Sports a dû faire fonctionner la machine à billet pour un tel partenariat, mais Hova leur a bien rendu. La légende nous a servi de gros classiques hip-hop, avec notamment Shook Ones, Pt. II de Mobb Deep, The World Is Yours de Nas ou quelques-unes des pépites de sa propre discographie comme On To The Next One ou Pump It Up. Une atmosphère hip-hop très prononcée, toutefois nuancée par une touche de U2, Justice, Coldplay ou encore Daft Punk. 2K a trouvé la bonne formule pour proposer une bande-son authentique, plutôt que de pondre des playlists complètement génériques.
Evolution constante
Ce mécanisme, 2K l’a réutilisé plus tard. L’année suivante (2014), c’est le GOAT qui s’y est collé. On parle évidemment de LeBron James et non de la fraude de l’Illinois. Cette fois, on a eu le droit à un concentré de la musique en vigueur dans toutes les boîtes (All of The Lights, Blurred Lines, Started from the bottom ou Can’t Hold Us) avec la même petite nuance apportée par Radioactive d’Imagine Dragons, du Phil Collins, Gorillaz et autre Coldplay. En 2016, c’est le trio DJ Premier, DJ Khaled et DJ Mustard qui s’est chargé du boulot, tout en allant pondre six nouvelles chansons produites exclusivement pour la sortie du jeu. Parce que, oui, il n’est pas question de rester figé sur un même modèle éternellement.
S’il a été déployé une dernière fois en 2019 via Travis Scott, la nouvelle mode pour le géant américain est d’apporter une alternance concrète à ses playlists. Ces dernières années, de nouvelles pistes ont été ajoutées régulièrement pendant toute la durée de vie des jeux. Et 2K22 va pousser la mécanique plus loin encore, avec une rotation de la playlist tous les vendredi grâce à un partenariat avec différents labels. Et pas des moindres, jugez plutôt : Warner Records, Low Profile Records, Casual Records Music, Def Jam Recordings, Columbia Records, Ninja Tune. Du beau monde qui devrait abreuver les joueurs de titres en vue tout au long de la saison. Finalement, en piochant dans le répertoire d’artistes plus ou moins connus, 2K réussit à contenter les joueurs tout en mettant la lumière sur certains chanteurs moins connus. Par exemple, tous les amateurs de rap ne connaissent pas forcément la rappeuse montante de Boston, Vintage Lee, ou sa chanson "Hennythings Possible". Mais le commentaire le plus aimé sur la vidéo YouTube officielle de la chanson est le suivant : "NBA 2k18 m'a amené ici". Une vidéo qui culmine à 250 000 vues et qui constitue le record de l’artiste sur la plateforme.
NBA 2K est peut-être l’un des seuls jeux que vous pourriez laisser tourner en soirée juste pour sa bande-son, mêlant titres récents ou plus vieux, carrément hip-hop ou plus ouverts. Le plus beau étant que cette prouesse profite à tout le monde : les joueurs et les artistes comme les petites mains qui nous font profiter de la simulation. Et s’il fallait finir de vous convaincre, sachez qu’en 2020 on a eu le droit à un titre de… Mister V. Ouais, on parle bien du moins mauvais des Youtubers-rappeurs. On est un peu vache, au fond on l’aime ce Yvick.
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