Game design, graphismes, 3D… Lors de sa sortie, Metroid Prime est une petite révolution dans l’industrie du jeu vidéo. Alors que sort, 20 ans après, son remaster sur Nintendo Switch, penchons-nous sur ce qui a permis au jeu d’être autant en avance sur son temps.
Parler de Metroid, c’est parler d’un jeu qui, dès sa sortie, s’est démarqué des autres et a complètement chamboulé l’écosystème du jeu vidéo. Comment ? En proposant un game design de haute volée, bien au-dessus des standards de l’époque.
Révolution en trois dimensions
Nous sommes à la fin des années 1990. À cette époque, le tournant à ne pas louper pour les développeurs de jeux vidéo, c’est définitivement la 3D. Les premiers à véritablement le réussir, c’est Nintendo, qui sort Mario 64 en 1996. Avec ce titre, le géant japonais pose les fondements du jeu en 3D. Vue à la troisième personne, déplacement dans l’espace, possibilité d’aller dans tous les sens (et pas que devant-derrière ou gauche-droite)... Tout y est. Tout ça donne des idées aux gars de Retro Studio qui décident de lancer la production de Metroid Prime en 3D après trois premiers opus en 2D.
Si l’usage de la trois dimensions est tout de suite accepté entre Nintendo et le studio, les discussions tournent principalement autour du choix de la vue. D’un côté, les officiels de Nintendo sont plus chauds sur la vue à la troisième personne quand, de l’autre, Retro Studio opte pour un jeu à la première. Finalement, les parties arrivent à un accord et accouchent de Metroid Prime. À l’époque, cette décision surprend un grand nombre de joueurs qui ne voient pas l’intérêt de faire un jeu d’action à la première personne… Pourtant, ce choix s’avérera payant et placera le jeu comme un précurseur, inventant même un genre à part entière.
First Person Adventure
En choisissant de faire de Metroid Prime un “shooter”, Nintendo prend un risque assumé et détourne les codes. Car oui, Metroid Prime, ce n’est pas uniquement un FPS dans lequel on dézingue des aliens et des Pirates de l’Espace en visant à l’aide d’un réticule… C’est aussi un vrai jeu d’aventure. On y alterne des grosses phases bien bourrines et d’autres d’exploration et de réflexion au milieu de couloirs étroits et oppressants. Ce petit mix va d’ailleurs donner naissance à un sous-sous-genre : le “FPA”, pour “First Person Adventure”.
Clairement, les développeurs, en choisissant d’allier 3D et vue à la première personne, réussissent un coup de maître. L’immersion dans les labyrinthes et les différents biomes du jeu est totale et les différentes itérations de la map rendent l’expérience encore plus impressionnante. Pour rappel, nous ne sommes “qu’en” 2002.
Un remaster, vraiment ?
Nous voilà 20 ans plus tard. Alors que les fans de la série attendent depuis plusieurs années la sortie de Metroid Prime 4, Nintendo annonce le 8 février 2023 lors du Nintendo Direct la sortie de Metroid Prime… Remastered (désolé, le 4, c’est pas pour tout de suite).
Si la news a de quoi faire lever le sourcil (ou diable est donc passé le 4 ???), voir l’un des jeux les plus influents de sa génération et icône d’une console mythique (la GameCube) bénéficier d’un remaster, cela ne se refuse pas. D’autant plus que les développeurs n’ont pas souhaité tout chambouler : pour eux, pas question de changer entièrement le jeu. Non, eux, ce qu’ils veulent, c’est garder le jeu intact tout en améliorant ce qui peut l’être. On est donc sur un vrai “remaster” au sens propre du terme. Un peu comme un album que l’on remixerait et dont on garderait évidemment la substantifique moelle : la musique. Eh oui, tu imagines si, en remasterisant un album des Beatles, on changeait les paroles ou la construction des morceaux ?
Sublimer un chef d'œuvre
Bref, ce remaster se situe donc entre le portage (fait de transposer un jeu sur une console next-gen) et le remake (fait de réadapter une œuvre en y changeant la forme, mais aussi le fond). Tout en gardant les mécaniques originelles (déjà très poussées pour l’époque), les développeurs ont amélioré toutes les textures, les effets de lumière, les designs des ennemis… Tout est plus fluide et plus beau. Par exemple, l’affichage dans le casque de Samus est beaucoup plus clair et lisible, les effets de fumée encore plus réalistes, les couleurs plus chatoyantes que jamais et les combats plus prenants.
Ajoute à cela une OST (“Original SoundTrack”, pour les nuls en anglais) retravaillée et des bruitages plus réalistes que jamais et tu obtiens un véritable hit, comme l’avait été son grand frère.
En fait, ce remaster a deux véritables effets : sublimer le jeu original et nous faire prendre conscience que, oui, Metroid Prime avait vraiment des décennies d’avance sur les autres.
Joue à Metroid Prime Remastered