Aujourd’hui, il n’est plus rare de voir une vieille licence être reprise en main pour revenir sur les devants de la scène. Et ça, on le doit en grande partie à un développeur français : Game Atelier.
Tout porte à croire qu’aujourd’hui, le jeu vidéo a enfin atteint une telle maturité qu’il est désormais facile de regarder vers le passé avec énormément de nostalgie. C’est la marque d’un mouvement culturel qui a réussi sa transformation dans le bien commun attendu de tous : quand on a le confort de regarder en arrière, c’est qu’on ressent que l’avenir est assuré. Chez les joueurs, cela s’est d’abord manifesté par une grande vague rétro, que de nombreux joueurs comme streameurs ont surfé au cours des années Xbox 360 et PS3. Tout naturel : les développeurs indés se tournant vers des concepts d’époque boudés par les gros éditeurs, la nostalgie a commencé à revenir sur le devant de la scène.
Mais ces dernières années, on a également vu une nouvelle vague se former. Mi-rétro, mi-moderne, une nouvelle génération a plutôt choisi de prendre les bases des univers de l’époque et les retravailler pour les faire intégrer le monde moderne. Une sorte de grand retour après des dizaines d’années d’absence, aussi bien sous la forme de remake que de suites directes. Streets of Rage 4, Battletoad, Shantae, Windjammers 2… Mais d’où vient cette vague ? A nos yeux, on doit remercier un petit développeur français : Game Atelier.
Petit studio au grand cœur
Les remakes sont légions dans ce milieu. Et là où Lizardcube a choisi de développer un remake de Wonder Boy III, qui a tracé la voie et est excellent au demeurant, lorsque Game Atelier a choisi de créer un jeu basé sur la série Wonder Boy… Il a eu l’audace de penser à un nouveau titre. Difficile de savoir exactement comment le projet est né ceci étant. A l’origine, le jeu était une suite de Flying Hamster, l’un de ses titres phares mais moins connus sur smartphone. Un Kickstarter avait été lancé pour celui-ci, jusqu’à ce que FDG Entertainment ne glisse dans les DM du développeur pour s’allier à lui. Un an plus tard, on apprenait que Game Atelier cherchait à faire de ce titre un nouvel épisode de la série Wonder Boy. Et aujourd’hui, nous le connaissons sous le nom de Monster Boy et le Royaume maudit.
Au-delà de son esthétique, qui fait appel à tout le charme de l’univers original tout en le réimaginant en un titre dont les animations sont dessinées à la main, Game Atelier a aussi cherché à respecter l’œuvre en faisant tout simplement appel… à son créateur original ! Ryuichi Nishizawa, créateur de Wonder Boy, a en effet participé à la conception du titre. De grands compositeurs de l’époque SEGA, comme Yuzo Koshiro ou Motoi Sakuraba, ont également été appelés pour créer de nouveaux thèmes cohérents dans l’univers global de la série.
Sans ce respect et cette attention toute particulière à s’intégrer dans un grand panthéon, Monster Boy et le Royaume maudit aurait sûrement été un très bon titre. Mais grâce à ce degré supplémentaire de révérence qu’a apporté Game Atelier, il a su former les grandes lignes d’une nouvelle tendance qui ravit aujourd’hui les jeunes comme les vieux : les nouveaux épisodes de séries mythiques, développées par des occidentaux avec l’appui des créateurs originaux, pour un résultat final qui vient souvent transcender l’original. Aussi, je pense qu’il faut dire merci à Game Atelier : leur courage a lancé une des tendances les plus saines et stylées que l’on voit aujourd’hui sur nos jeux vidéo favoris. Une chose est sûre : sans les efforts de Lizardcube et Game Atelier, on n’aurait jamais vu Wonder Boy Asha in Monsterworld sortir aujourd’hui.
Wonder Boy Asha in Monster World sur Micromania