Transposer Mario Kart dans la vraie vie n’est pas mince affaire. Alors que Mario Kart Live : Home Circuit s’apprête à sortir, souvenons-nous de l’histoire de MariCar, le petit japonais qui en a trop fait.
Nintendo est extrêmement protecteur de ses propriétés intellectuels, et c’est bien naturel : c’est ce qui fait sa plus grande force sur le marché. Après le petit dérapage qu’aura été le deal avec Philips et les jeux développés sur sa CD-i, notamment les terribles Zelda Wand of Ganon et Link Faces of Evil, on ne reprendra plus le constructeur japonais faire du mal à ses bébés. C’est aussi pour ça que lorsque l’on voit un produit Nintendo original utilisant ses personnages, comme le dernier Mario Kart Live Home, on sait d’emblée que beaucoup de temps lui a été consacré.
Ce n’est toutefois pas la première fois que Mario Kart a été transposé dans la vraie vie. Problème étant qu’il ne s’agissait pas d’une initiative de Nintendo, loin de là. Au Japon, un petit entrepreneur a senti un filon à exploiter en proposant des tours de la ville de Tokyo en kart. Et bien sûr, il était possible de louer des costumes à l’effigie de tous les personnages de Nintendo pour réaliser celui-ci. L’entreprise, baptisée MariCar en hommage au petit surnom “Marika” par lequel la licence est souvent appelée au Japon, a attiré bien des locaux mais aussi de nombreux touristes. Vous avez sûrement vu le service sans le savoir dans bien des vidéos YouTube tant il a explosé en popularité très rapidement.
L’entreprise s’est vite implanté dans de nombreuses villes. Tokyo, Shinagawa, Akihabara, Shibuya, Osaka, Kyoto et Okinawa proposent toutes ces petits tours en kart, sur un circuit tout de même guidé qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler une coupe Mario Kart. À Tokyo par exemple, vous avez la possibilité de faire un tour incluant la Tokyo Tower, le Shibuya Crossing, le Tokyo Gate Bridge et le Rainbow Bridge.
Fin de la récré
Vous vous en doutez : plus la popularité de MariCar a grandi, et plus Nintendo a pris offense de tout cela. La firme japonaise a en effet amené la petite entreprise touristique au tribunal pour violation de propriété intellectuelle. En fin septembre 2018, le tribunal de Tokyo a jugé en la faveur de Nintendo et a condamné la société MariCar à une amende de 10 000 000 yens. Plus encore, l’entreprise a été totalement interdite d’utiliser le moindre costume lié à Nintendo et la moindre association avec la licence Mario Kart. Mais ça n’a pas suffit à MariCar, qui a fait appel à cette décision. Entre temps, elle a tenté de coller un petit autocollant “non associé à Nintendo” sur ses karts afin de calmer les ardeurs légales du géant du jeu vidéo.
Rebelote fin mai 2019 : le procès en appel est une nouvelle fois perdu, et MariCar mange une deuxième amende cinq fois supérieure. L’entreprise est non seulement condamnée à payer une amende de 50 000 000 yens cette fois-ci pour dommages et intérêts, mais elle doit également changer de nom. MariCar devient Mari Mobility Development, et son service est rebaptisé Street Kart.
Cependant, sa réputation le précède. On peut le voir rien qu’en faisant une petite recherche Google : en tapant MariCar, on retrouve immédiatement la petite attraction touristique. En tapant Street Kart, il n’est même pas sur la première page. Leur business est malgré tout resté intact, puisque en l’absence des licences Nintendo, l’entreprise ne s’est pas gênée pour proposer des costumes d’autres jeux vidéo et anime populaires, dont les ayants-droits sont de toute évidence bien moins regardants.
La leçon est là : ne jouez pas avec les licences de Nintendo sans l’accord de celui-ci, ou vous risquez gros. Aussi, lorsqu’il s’agit de transposer Mario Kart dans la vraie vie, on vous recommande bien plus de vous tourner vers Mario Kart Live : Home Circuit. Et en plus, pas besoin d’aller au Japon pour ça !
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