Manettes et vibration : le troisième sens
Dossier
PUBLIÉ LE 20 mai 2022

Manettes et vibration :
le troisième sens

Crédit : PlayStation/YouTube
Nico Prat
Nico Prat
Expert Micromania-Zing
PUBLIÉ LE 20 mai 2022

C’est une idée toute simple qui peut être utilisée de mille façons, mais aussi une idée qui ne date pas d’hier. Puisque nous sommes amenés à vibrer pour un jeu, que ce soit de peur ou de plaisir, pourquoi ne pas vibrer pour de vrai ? Petit récit de la vibration de nos manettes à travers l’histoire.

Il y a cette petite sensation, légère, le tout petit mouvement presque imperceptible, quand votre personnage saute, ou se cogne. Et puis il y a la manette qui part en sucette, qui semble prendre vie entre vos mains, qui tremble comme si la terre s’écroulait, alors que votre personnage se prend un tir de mitraillette dans les côtes. Devenu partie intégrante de l’histoire et de notre immersion potentielle, la vibration a sa propre partition à jouer. Ainsi, votre téléphone vibrera longuement pour un mail ou très légèrement pour un texto, et vous saurez, avant même de regarder l’écran, de quoi il s’agit. Il en va de même pour les jeux vidéo.

L’histoire même de la vibration comme technique de communication et de transmission d’information ne date pas du jeu vidéo. En fait, bien des décennies avant son apparition dans nos salons, elle était employée dans le domaine de l’aviation, permettant ainsi au pilote de repérer les dangers ou les malfonctions, et de les éviter. Par la suite, dans les années 70, ce sont les bornes d’arcade les plus développées (souvent des jeux de course ou de flipper) qui en bénéficient. Ainsi, la vibration est apparue pour la première fois dans le domaine qui nous intéresse en 1976, chez Sega, sur le jeu Fonz, jeu d’arcade en noir et blanc dans lequel le joueur doit aller le vite possible sans déraper de la route ou entrer en collision avec d'autres motos.

Let's get ready to Rumble !

Puis, dans nos salons, arriva le Rumble Pak. Pour les plus jeunes : le Rumble Pak est un module qui se connecte à la manette de la Nintendo 64 pour la faire vibrer. Un module un brin envahissant, un peu lourd, mais qui ne jurait pas avec la manette une fois ajouté. Et surtout, un vrai plus pour profiter pleinement du tout premier jeu disposant de la vibration : Lylat Wars, plus connu sous le nom de Star Fox 64. Forcément, devant le succès du Rumble Pack, tout le monde emboîte le pas. Quelques mois plus tard, à peine, Sony frappe fort avec le premier modèle de la DualShock, manette permettant des vibrations mais sans aucun ajout. L'un des premiers jeux à tirer parti des capacités de vibrations est Porsche Challenge (1997). De son côté, avec déjà un train de retard, Sega met en place un Vibration Pack pour la Dreamcast.

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Mais peut-être bien que tout cela, c’est déjà de la préhistoire. Car désormais, on ne parle plus de DualShock mais de DualSense. La manette de la PlayStation 5 est en effet équipée d'un retour haptique (des sensations qui ciblent le sens du toucher de l'utilisateur lorsqu'il interagit avec un objet), donnant ainsi le sentiment de réellement toucher les objets, les choses. Le Rumble Pack et ses vroom vroom intempestifs semble bien loin.

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