Maneater, un concept de Steven Spielberg
Dossier
PUBLIÉ LE 26 mai 2020

Maneater,
un concept de
Steven Spielberg

Crédit : Tripwire Interactive
Selim K.
Selim K.
Auteur Micromania-Zing
PUBLIÉ LE 26 mai 2020

Grâce à Maneater, vous pouvez barboter et bouffer tout ce qui bouge depuis le 22 mai. Mais si on vous disait que vous devez ce petit plaisir à Steven Spielberg ? Difficilement croyable, non ? Pourtant l'Entertainment King a bien eu son (petit) rôle à jouer.

En 1975, les plages mondiales n’ont pas connu la même affluence qu’à l'accoutumée. Pour les plus jeunes : non, aucun virus ne circulait dans l’air. Cette bizarrerie est due au génie d’un certain Steven Spielberg, qui, tout jeune (oui il l’a déjà été), sortait son second long-métrage : Les Dents de la Mer, une adaptation du roman de Peter Benchley. Avec cette œuvre désormais au panthéon du cinéma, Spielberg a réussi à faire flipper une bonne partie des ménagères et autres peureux du globe. Mais il y a un élément auquel il ne s’attendait pas forcément : que l’influence des Dents de la Mer perdure jusqu’en 2020, plus de quatre décennies plus tard, avec la sortie d’un titre comme Maneater des studios Tripwire Interactive. Nuançons tout de même : Maneater ne vient pas directement du cerveau de Spielberg. Par contre, si on revient à la racine du genre, on trouve bien un peu de Stevy.

L'ancêtre Jaws Unleashed

Si Maneater vous met dans la peau d’un requin et vous laisse vous promener dans les différentes eaux comme bon vous semble, cela n’est pas le premier à le faire. En réalité, il faut remonter 14 ans en arrière pour trouver une première esquisse de ce vous propose l’Action-RPG de Tripwire. À l’époque, en 2006, les développeurs d'Appaloosa Interactive tentent leur chance avec un titre plutôt ambitieux, mais bien aidé par l’œuvre qu’il adapte sur nos consoles : Jaws Unleashed. Qui, vous l’aurez sûrement compris au titre, n’est autre que l’adaptation vidéoludique de… Les Dents de la Mer.

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Crédit : THQ

Niveau scénario, Jaws Unleashed nous met dans la peau d’un grand requin blanc à Amity Island - 35 ans après les événements du film - dont le but est de ruiner le contrat du maire avec l’association EnvironPlus. Niveau gameplay, le joueur doit remplir des quêtes principales pour venir à bout de l’histoire. Et les premières prémices d’un RPG sont déjà présentes, puisqu’il est possible de s’adonner à des quêtes annexes mais également d’explorer les alentours d’Amity Island à notre guise. Appaloosa Interactive tire plus de 250 000 ventes de cette idée originale. Un franc succès pour une première tentative, toutefois insuffisant pour remettre le couvert. Ce qui laisse ce concept 20 000 lieues sous les mers pendant quelques années, avant qu’un outil formidable ne vienne le sauver de la noyade : le smartphone.

La relève sur mobile

Les fans de squales ont dû attendre jusqu’en 2010 pour retrouver un jeu de requin digne de ce nom. Et le précieux est arrivé des studios Future Games of London, qui pondent la première trilogie de jeux Hungry Shark. Avec les limites imposées par les téléphones du début de la dernière décennie, il faut dire adieu à la 3D, et barboter dans des océans en 2D. La dimension scénaristique fait également ses adieux. Avec Hungry Shark les objectifs du joueur sont tout autres : effectuer le plus gros score possible sur une partie et accumuler des pièces pour améliorer son requin et en acheter de nouveaux. Qu’on se le dise : cette première trilogie - bien qu’assez bonne - reste aujourd’hui comme un brouillon. La véritable explosion d’Hungry Shark n’est arrivée que deux ans après, suite au rachat de Future Games of London par… Ubisoft.

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Crédit : Ubisoft

Après avoir flairé tout le potentiel de la licence, Ubisoft donne un petit coup de pouce (de l’oseille, oui) aux petits gars de Future Games of London qui peuvent sortir une première pépite : Hungry Shark Evolution. Fort d’un nouveau moteur de jeu et de graphismes bien plus travaillés qu’auparavant, la série connaît un véritable boom. Encore aujourd’hui Evolution reste comme le plus gros succès de la série avec, tenez-vous bien, plus de 100 millions de téléchargements sur mobile ! Ce qui en fait un des boss du marché, en plus de permettre au combo Ubisoft-Future Games of London de continuer à faire évoluer son bébé. Le meilleur exemple étant la suite d’Evolution, Hungry Shark World sorti en 2016, qui a réussi à se faire une place sur PS4, Xbox One et Nintendo Switch deux ans plus tard.

Un tel succès témoigne de tout l’intérêt que portent les joueurs à l’égard de ces jeux qui vous mettent aux commandes d’un requin. Et ça, Tripwire Interactive l’a bien compris. Avec Maneater nous retrouvons les vestiges de Jaws Unleashed, agrémentés de quelques mécaniques tout droit venues d’Hungry Shark. Mais dans tout ce mélange il ne faut pas oublier une chose : sans Steven Spielberg, pas de Les Dents de la Mer. Pas de Les Dents de la Mer, pas de Jaws Unleashed. Pas de Jaws Unleashed, pas de Hungry Shark. Pas de Hungry Shark, pas de Maneater. Pas de Maneater, pas de… Maneater. Alors qu’est-ce qu’on dit ? “Merci Stevy !”