Le 15 novembre dernier, Pokémon Épée et Bouclier ont débarqué sur Nintendo Switch. Pour nous, c’est l’occasion de passer en revue les questions débiles qu’on s’est toujours posé sur cette licence culte.
Comment est né le concept ?
Mais qui a eu l’idée folle d’inventer les Pokémon ? Son nom est connu de tous les fans historiques : Satoshi Tajiri. Le créateur de la franchise, réputé pour sa discrétion, s’est inspiré de son amour pour les insectes pour concevoir le jeu. Surnommé « Dr Bug » (Dr. Insecte, ndlr) par ses camarades de classe, Satoshi Tajiri - qui a grandi dans une zone rurale dans la banlieue de Tokyo - s’est pris de passion pour la collecte d’insectes pendant l’enfance, comme il révèle lors de l’une de ses rares interviews accordée au magazine TIME en 1999 : « En raison de l’urbanisation, les lieux pour capturer des insectes se font de plus en plus rare » explique-t-il. « Maintenant, les enfants jouent à l'intérieur de leur maison, et n’attrapent plus d’insectes. C’était aussi mon cas. Quand j’ai commencé à développer des jeux, j’ai décidé d’exploiter ce concept. »
Mais ce n’est pas tout. En 1990, Satoshi Tajiri découvre la Game Boy et perçoit, de suite, son potentiel. Notamment les possibilités offertes par le câble link, permettant d’échanger du contenu entre deux consoles. « Ce câble m'a vraiment intéressé. » révèle-t-il. « J’ai imaginé des organismes vivants qui se déplaçaient d'un bout à l'autre du câble. »
Quel est le premier Pokémon ?
Est-ce le premier Pokémon du Pokédex : Bulbizarre ? Est-ce Arceus, présenté comme le Dieu des Pokémon ? Tout dépend de vos critères, en réalité. Selon Ken Sugimori, l’homme en charge des artworks originaux, Rhinoféros est le premier Pokémon qu’il a conçu, étrangement. D’ailleurs, c’est pour cette raison que des statues à son effigie se trouvent dans chaque arène. Par la suite, Ken Sugimori s’est attelé à la conception de Mélofée et Lokhlass.
Pourquoi Pikachu est le Pokémon le plus populaire ?
Étrangement, ce n’est pas Satoshi Tajiri qui a propulsé Pikachu au rang de mascotte de Pokémon, mais le père de l’anime, Kunihiko Yuyama. La raison ? Le réalisateur ne souhaitait pas mettre en lumière l’un des Pokémon de départ, pour que tout le monde puisse s’identifier à la mascotte. « Quand ils ont réalisé l'anime, ils voulaient se concentrer sur un personnage spécifique. » rembobine Satoshi Tajiri. « Pikachu était relativement populaire par rapport aux autres et pouvait potentiellement plaire aux filles et aux garçons. Mais ce n'était pas mon idée. » Lors d’une interview accordée au site officiel, Ken Sugimori rappelle que Pikachu était, aussi, le Pokémon préféré au sein du studio : « J’ai imprimé les dessins et j'ai demandé aux gens : ‘Quel Pokémon préférez-vous ?’ Le grand gagnant du sondage était Pikachu. L’objectif de l’enquête était de déterminer les Pokémon qui allaient apparaître dans le jeu. » Autant dire qu’il n’y a pas eu de débat sur son cas.
Le nom d’un Pokémon a-t-il un sens ?
Spoiler alert : oui. Comme on pouvait s’y attendre, d’ailleurs. « Prenons l’exemple de Nyarth (Miaouss, ndlr) » explique Satoshi Tajiri. « Son nom renvoie à un proverbe japonais sur un chat qui a de l’argent sur la tête, mais qui l’ignore. C’est un proverbe sur la valeur de l’argent. Aux États-Unis, ce concept n’existe pas, alors on a changé le nom. »
… Et la traduction des noms, ça se passe comment ?
Là, ça devient plus complexe. En France, les traducteurs de Nintendo se basent sur les versions américaines et japonaises pour adapter les noms, ainsi que sur les artworks. C’est ce qu’explique Julien Bardakoff, l’homme à l’origine des noms des 251 premiers Pokémon, à 20minutes : « Il fallait faire un jeu de mots en gardant le brin de poésie ou le sens de la traduction japonaise. Un exemple avec Zenigame, game c’est une tortue, et zéni c’est une pièce de monnaie. La traduction Carapuce rend bien compte de ça, une tortue de la taille d’une puce. » Pour connaître la signification du nom de chaque Pokémon issu de la première génération, n’hésitez pas à lire cet article de Libération, où Julien Bardakoff détaille son raisonnement pour chaque cas. Un travail titanesque.
Comment les nouveaux Pokémon sont-ils conçus ?
890. C’est le nombre de Pokémon imaginés par Game Freak depuis la sortie de Pokémon Rouge et Pokémon Vert en 1996. Un sacré paquet, tout de même. Mais comment se déroule la création des nouvelles bestioles ? En plusieurs étapes, selon Junichi Masuda, compositeur et producteur historique de la franchise : « Nous avons plusieurs centaines de Pokémon, c’est donc difficile d’en créer de nouveaux. » précise-t-il à jeuxvideo.com. « Nous avons bien sûr des designers graphiques qui soumettent des idées et travaillent ensuite dessus, mais nous avons aussi des équipes impliquées dans la spécification générale du jeu, comme créer le monde lui-même (…) Par exemple, nous avons basé le monde du jeu (Pokémon Épée et Bouclier, ndlr) sur le Royaume-Uni donc nous avons fait beaucoup de recherches sur le type d’animaux ou d’endroits que vous pouvez retrouver au Royaume-Uni. » Selon lui, le processus de création d’un Pokémon dure approximativement trois mois.