Et si l’avenir du jeu vidéo se situait loin de l’anthropomorphisme ?
Dossier
PUBLIÉ LE 7 nov. 2024

Et si l’avenir du jeu vidéo
se situait
loin de l’anthropomorphisme ?

Crédit : Microids
PUBLIÉ LE 7 nov. 2024

Avec la sortie du jeu Les Fourmis, adaptation du roman cultissime de Bernard Werber, Microids et les développeurs de Tower Five (eux aussi français) ont tout donné pour nous offrir une véritable pépite de stratégie en temps réel. Plongés dans la carapace des insectes, on a réalisé une chose : est-ce qu’il ne vaut pas mieux incarner les animaux, de manière réaliste, et non imagée comme on en a l’habitude ?

Attention, certains ici (même ceux qui rédigent des articles) sont fans de Crash Bandicoot, il paraît même que leur PS1 était agrémentée d’un magnifique autocollant arborant la face du marsupial. On ne va donc pas tirer à boulets rouges sur les développeurs qui choisissent de donner vie à des animaux sous le prisme de l’Homme, mais (et oui, comme toujours il y a un mais), c’est vrai que parfois, incarner un “véritable” animal, ça a un charme indéniable. Tu es donc prévenu, que tu sois plutôt team Ratchet et Clank, Sonic, Gex et autres, pas la peine de venir nous agresser sur X.

En (Eric) cantonnant les animaux à leurs instincts les plus primaires, l’immersion n’en est que plus grande. Il suffit de voir les angles de caméra, l'échelle et les perspectives offertes par ceux-ci pour instantanément se retrouver transposé dans la peau d’une bestiole, qu’il s’agisse d’une fourmi ou d’un autre animal.

Le règne animal

Dans les années 90, l’adaptation du roman éponyme aurait probablement consisté en un jeu de plateforme dans lequel notre héros à six pattes aurait porté un fédora et enchaîné les punchlines du style : “Je vais donner un coup de pied dans la fourmilière !”, “Je peux porter 1000 fois mon poids, attention à toi Arnold Schwarzenegger !” et autres références de l’époque du plus bel effet. Est-ce que ça aurait eu son charme ? Un tout petit peu, mais tant qu’à faire, on préfère un Oddworld. Si c’est pour le rendre humain, autant créer un personnage fantastique, non ? Ou carrément opter pour ce qu’à fait Les Fourmis : jouer à fond la carte du règne animal.

Stray en a fait de même, et oui, on est encore sur un studio français (cocorico). Ils nous ont mis dans la peau d’un chat, le rêve de pas mal d’êtres humains déjà, et ont imaginé un univers post-apo tout autour. Encore une fois, la caméra a joué son rôle dans l’immersion, mais c’est aussi les capacités cognitives et athlétiques de la bête qui ont permis au soft de s’élever au-dessus de la mêlée (sans parler des animations…au poil).

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Crédit : Annapurna Interactive

À l'heure actuelle, le monde du jeu vidéo bat relativement de l’aile, et les licenciements sont légion. Pour redynamiser tout ça, pourquoi ne pas embrasser ce parti pris et imaginer des softs faisant la part belle aux envies et besoins de nos amis les animaux. On a bien eu Untitled Goose Game, ou carrément Goat Simulator, mais on pourrait aussi imaginer un open world basé sur la survie dans la jungle ou la savane, que ce soit dans la peau d’un lion ou d’une autre bête. En plus, s’il faut faire de la motion capture, Andy Serkis est tout à fait capable de mimer un orang-outan.

Que des développeurs lisent ces lignes ou non, de notre côté, on retourne gérer nos armées sur Les Fourmis, parce qu’il n’y a rien de mieux que de redécouvrir les forêts sous un jour nouveau.

Les Fourmis est disponible sur PS5 et Xbox Series.

Les Fourmis