Spider-Man a beaucoup d’ennemis, mais aucun n’arrive à le mettre réellement au tapis… Alors on s’est dit qu’on allait créer le vilain ultime !
Grande ouverture !
L’histoire de notre super-vilain commence le 5 juillet à Manhattan, arrondissement bien connu de New York. C’est le grand soir pour Giuseppe Fungonini. Après dix années à trimer dans un diner du Bronx, le voilà enfin prêt à embrasser la vie de chef. Face à lui, la large façade bleue du « Giuseppe Monte » affublée d’un panneau "Grande ouverture !" . Un petit établissement, certes, mais SON établissement ! En repensant à ses années de dur labeur et à ses économies investies, il pénètre fièrement dans son temple, prêt à ravir ses clients pour la grande première…
« Ce soir, nous allons régaler New York, alors donnez-vous à fond ! » , dit-il pour motiver ses troupes, alors que les premiers visiteurs sont accompagnés à leur table. Tous ses ingrédients sont là : du jambon de Parme, sa ville natale, des viandes sélectionnées dans l’une des meilleures boucheries du coin, des légumes d’une fraîcheur incroyable, des pâtes préparées le matin même et bien sûr, ses cagettes de champignons. Notre chef est connu pour ses recettes mettant à l’honneur ces précieuses créations de la nature. « Deux carpaccios de truffes pour la une ! » - la première commande est là, Giuseppe met toute son équipe au pas course. Il sort ses plus beaux tubercules et commence à les râper en fines tranches…
Soudain, une explosion retentit et notre chef est projeté en arrière, atterrissant dans sa batterie de casseroles qui tombe dans un immense fracas. Il se relève, sonné, et regarde autour de lui : de la fumée, des hurlements et sa cuisine flambant neuve détruite. À travers un immense trou dans le mur face à lui, il peut voir la salle également anéantie. Au sol, des clients et son personnel crient à l’agonie. Il respire intensément, tandis qu’à sa droite se relève une drôle de créature, vêtue d’un costume rouge. « Wahouuu, c’est ce qui s’appelle mettre les pieds dans le plat ! » . Giuseppe abasourdi, regarde cet étrange personnage se relever et partir en se tractant à un fil, tout en lâchant un dernier « Désolé ! » .
Soif de vengeance
Trois mois plus tard. Giuseppe Fungonini est de retour au Davy’s Diner, son ancien restaurant du Bronx. Face à lui, la vieille télévision. « Nous interrompons notre programme pour un flash spécial, Spider-Man est actuellement aux prises avec un individu se faisant appeler le Bouffon Vert au cœur de Central Park. La police… » . L’ex-chef du Giuseppe Monte appuie de toutes ses forces sur le bouton de sa télécommande pour éteindre l’écran. Enragé, il sort de son tablier une coupure de presse du Daily Bugle datant du 6 juillet : « Rixe mortelle à Manhattan entre Spider-Man et le Dr. Octopus, dégâts considérables dans le Diamond District » . Les yeux en larmes, il regarde la photo de son ancien établissement en miettes... « Tu as détruit mon rêve sale araignée, un jour je t’écraserai ! » , murmure-t-il les dents serrées.
« Une omelette aux champignons pour la 14, Giuseppe ! » , annonce le chef de salle qui le sort de ses songes. D’un coup de manche, il s’essuie les yeux et saisit la caisse de champignons de Paris arrivée de Chine ce matin. Il l’ouvre juste sous son visage et se retrouve pris par un étrange gaz qui en émane. « C’est quoi ce… » , dit-t-il. Ses yeux brûlent, il respire difficilement et tombe à la renverse en suffocant... Il se réveille quelques heures plus tard dans son lit et découvre un message sur sa table de nuit : « Tu as encore fait un malaise, pense à prendre un petit déjeuner avant de venir ! » . C’est l’écriture du patron du Davy’s Diner…
La naissance de Mush-Man
Encore assommé, Giuseppe se lève difficilement et se dirige vers sa salle de bain. Il ouvre le robinet de sa douche, se déshabille et pousse un cri. Face à son miroir, il constate que son corps est devenu d’un blanc laiteux couvert de points rouges et que sa peau s’est flétrie comme… Un champignon. « Oh mon dieu, ce sont ces satanés champignons qui m’ont fait ça ?! Il faut absolument que j’appelle l’hôpital ! » . Il se rue dans son bureau pour saisir son annuaire. Le vieux bouquin, planqué tout en haut de son étagère est plein de poussière et habité par une araignée. Pour enlever cette crasse, il souffle un bon coup dessus. Avec horreur, il constate que le courant d’air qui sort de sa bouche a une étrange teinte verte. L’araignée qui trône sur l’annuaire n’est pas partie, mais une excroissance blanche sort soudainement de son corps. « Aller, va-t’en, saleté ! » , dit Giuseppe en faisant un mouvement de la main. L’insecte se déplace alors, reproduisant exactement le même mouvement que la main de Giuseppe. « Bizarre… » , se dit-il, en décrivant un cercle avec son doigt. Face à lui, l’araignée fait un tour sur elle-même.
Toute la soirée durant, Giuseppe découvre son nouveau pouvoir : il peut contrôler les araignées. Il suffit pour cela de les infecter avec son souffle, puis de réaliser des mouvements avec ses mains pour les diriger. Lorsqu’il serre le poing, ses petites victimes se recroquevillent sur elles-mêmes et meurent instantanément. Il a déjà vu ça quelque part, ça ressemble aux Cordyceps, d’étranges champignons parasites qui sont capables de prendre le contrôle des fourmis ou des araignées. Sauf qu’ici, c’est lui le Cordyceps… « Ce sont les étranges champignons du Davy’s Diner… » , se dit-t-il fasciné, tout en continuant ses tests sur une petite araignée perchée sur son frigo. Soudain, il se met à ricaner sournoisement… Face à son miroir, Giuseppe comprend la destinée qui l’appelle : « On va voir ce que tu as dans le ventre, Spider-Man ! Si tu es une vraie araignée, alors tes heures sont comptées ! On va jouer à la marionnette toi et moi, je vais te faire danser et lorsque je serrerai le poing, tu te rappelleras de moi : Giuseppe Fungonini ! » .