Pour la sortie de Kunitsu-Gami: Path of The Goddess, on a décidé d’enquêter sur un pan de l’Histoire devenu phénomène de pop culture : les samouraïs. Mais surtout, comment fait-on pour en devenir un ?
Commençons vite et bien : on sait, Soh, le personnage principal de Kunitsu-Gami: Path of The Goddess, n’est pas équipé d’une ō-yoroi, l'armure traditionnelle des samouraïs. Il n’empêche que ce bon monsieur manie le katana et est au service de la prêtresse Yoshiro, des attributs et fonctions qui correspondent à l’équivalent japonais de nos chevaliers (en même temps, on est ici sur un jeu fortement inspiré par le folklore nippon). À l'époque du Japon féodal, les samouraïs faisaient partie des troupes du seigneur (daimyo). Plus tard, ils prendront une place encore plus importante dans la société japonaise, administrant des terres et allant même jusqu’à concurrencer le pouvoir de l’empereur via le shogunat.
Mais avant de parler de leurs droits et devoirs, il faut revenir sur leur formation. Parce que comme pour un plombier, un pilote de ligne ou un facteur, on parle ici d’un job à part entière, et qui demandait un tout petit peu de discipline.
Une enfance rêvée
Premièrement, on ne devenait pas samouraï par passion. Et non, contre toute attente, il n’y avait pas un Poudlard ou une Sorbonne pour jeunes combattants rêvant de faire joujou avec des katanas. Pour avoir une chance de faire partie de l’élite (comme 99% du temps à l’époque) il fallait compter sur l’ADN et être le fils aîné d’un samouraï. Après, on parle de chance, mais ce n’était pas particulièrement une partie de plaisir.
Histoire d’apprendre à en prendre soin et à s’en servir le plus rapidement possible, les jeunes enfants recevaient des armes en bois dès l’âge de 5 ans. Et évidemment, cela s’accompagnait d’un entraînement plus ou moins rigoureux sur l’art de la guerre, mais aussi et surtout d’exercices physiques. Combat au corps à corps, équitation, tir à l’arc… Un bon petit programme de remise en forme destiné aux jeunes pousses. Bon, déjà, l’abonnement obligatoire à Basic Fit et les conditions de vie atroces permanentes, ce n’est pas fou. Mais la cerise sur le gâteau au wasabi, c’était le côté mental.
Pour être apte à prendre le meilleur sur leurs adversaires sur le champ de bataille, les samouraïs devaient ignorer la peur, la douleur, se montrer froids et calculateurs. Alors pour inculquer toutes ces belles valeurs, les enfants étaient exposés à toutes sortes de choses sympa : cadavres, exécutions, têtes coupées… un bonheur. Tout cela était basé sur le bushido qui, avant de devenir le pseudo de 15% des gamers (ou plus), était un code de principes moraux régissant leur vie. Pour schématiser rapidement, le mérite était central, tout comme la loyauté et l’honneur. Petite précision : il n’est pas question ici d’un prospectus que l’on jette vulgairement à la poubelle. Ici, un faux pas et on t’oblige à t’ouvrir le bide.
Toujours plus
On ne l’a pas précisé, mais en tant que membres de familles nobles, les jeunes samouraïs étaient parfois envoyés chez un autre seigneur. Si celui-ci était vaincu ou obligé de se faire seppuku (le petit planté de couteau dans le ventre histoire de se racheter et éviter le déshonneur), une bonne partie de l’arbre généalogique suivait, avec en prime les pupilles, serviteurs et autres. Quel bonheur d’avoir 10 ans, de passer son temps à s’entraîner, de n’avoir le droit à aucune émotion ou presque, et d’être condamné à mort parce que ton tuteur a trébuché en plein conseil… Heureusement, cette pratique appelée junshi a été interdite en 646 parce que trop coûteuse en vies humaines (ah bon ?!). Petit hic, personne n’a respecté le décret et elle a continué (au moins) jusqu’au 17e siècle.
Mais bon, comme rien ne vaut la pratique, il arrivait aussi que les enfants soient amenés à se battre. Attention, on ne parle pas de petites claques entre amis, hein. Il est bien question de batailles militaires de grande ampleur… Bah quoi ? C’est en forgeant qu’on devient forgeron, non ? Heureusement, cette période ne durait pas bien longtemps puisque ces jeunes combattants, appelés Uchibōzu, devenaient adultes entre l’âge de 10 et 20 ans. Et pour couronner le tout, ils étaient soumis à des mariages arrangés. Alors ? Qui veut devenir samouraï ?
Finalement, incarner un samouraï, c’est mieux dans les jeux. On va donc se contenter de poncer Kunitsu-Gami: Path of The Goddess et de ne pas penser à l’espérance de vie qu’on aurait eu à l’époque.
Kunitsu-Gami: Path of the Goddess est disponible sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et PC. Tu peux te le procurer via une carte prépayée.