La dernière trilogie Star Wars n’a pas tout à fait répondu aux attentes. Serait-il le moment de changer de direction ?
Il est de ces œuvres culturelles qui ont dépassé le simple statut de produit pour devenir quelque chose de bien plus fort. Rares sont celles qui ont cependant atteint les cieux immenses comme Star Wars l’a fait. Aujourd’hui, le bébé de George Lucas est célébré aussi bien pour les qualités intrinsèques de son œuvre que pour ce qu’il a apporté à la culture en général. Il y a même une religion basée sur Star Wars, c’est dire ! Lorsque Disney en a racheté l’intégralité et lancer sa propre trilogie… Il y avait encore tout à faire avec la licence. Et rien du même temps, puisqu’arriver à continuer le canon d’une œuvre aussi ancrée dans les sentiments et la psyché du public est presque impossible.
Tout allait bien sur le papier pourtant, puisque Kathleen Kennedy a repris les reines de LucasFilms après avoir été la productrice associée du maître Steven Spielberg sur une grande majorité de ses projets. Steven Spielberg lui-même un grand ami et proche de George Lucas. Ce nom vous est peut-être inconnu, mais il reste rattaché à des sagas mythiques comme Indiana Jones ou encore Le Retour vers le Futur. Tout semblait aller pour le mieux alors que le premier film d’une nouvelle trilogie a ensuite été confié à J.J. Abrams, grand fan de l’univers Star Wars et réjuvénateur confirmé de space opera.
Et pourtant : Le Réveil de la Force, Les Derniers Jedi et L’Ascension de Skywalker n’ont pas tout à fait rempli le contrat. Les films spin-off se voulant agrandir l’univers sont aussi en demi-teinte, le plébiscité Rogue One se posant aux côtés d’un Solo qui a majoritairement déçu. La controverse continue de grandir autour du projet alors que l’acteur John Boyega, connu pour le rôle de Finn dans cette nouvelle aventure, se libère de ses contraintes de contrat. L’acteur utilise en effet son expérience dans Star Wars pour mettre en avant le fait que Hollywood ne sait pas écrire pour des acteurs et personnages noirs et les relèguent souvent au second plan.
En somme : sorti de Rogue One, la première ère Disney de Star Wars a connu bien des remous et est loin d’avoir été aussi importante que ne l’aurait voulu ses créateurs. Beaucoup pointe du doigt Kathleen Kennedy, tête pensante de cette nouvelle ère, pour cela. Cependant, un nouveau projet Star Wars a récemment mis tout le monde d’accord : The Mandalorian. La série exclusivement disponible sur Disney+ a su conquérir tout le monde en touchant juste autant sur la nostalgie que sur les nouveaux éléments. Et ce en prenant le temps de bien faire, sans trop vouloir toucher à tout au même moment.
La touche Mando, partout
La tête pensante derrière ce projet n’est autre que Jon Favreau. Et le bonhomme est bien connu dans le monde geek, puisqu’il n’est autre que le réalisateur qui nous aura fourni Iron Man au cinéma, et lancé ainsi le Marvel Cinematic Universe tel qu’on le connaît aujourd’hui. Si Kevin Feige est le maître d’orchestre, Jon Favreau est celui qui aura mis les instruments en place et composé la première symphonie.
Ce n’est un secret pour personne : Disney voulait faire avec Star Wars ce qu’ils ont réussi à faire avec Marvel. Une entreprise bien huilée avec de multiples projets à la fois, qui leur permettent d’avoir un film chaque année dans un univers partagé. Evidemment, grâce à cela, nous avons la satisfaction de pouvoir observer des œuvres s'entrelacer pour former un tout cohérent qu’il ne tient qu’à nous de démêler à notre guise. Mais pour Disney, c’est aussi l’occasion d’avoir des produits prêts à sortir chaque année pour multiplier ses gains sans jamais lâcher l’attention des médias comme des consommateurs. La machine Marvel tourne à plein régime depuis quelques années maintenant en ce sens, et déçoit rarement spectateurs comme investisseurs.
Star Wars a ce potentiel pour Disney. Mais contrairement à l’adaptation d’un univers de comics, qui intrinsèquement était avant tout lié à la communauté geek avant cela, s’attaquer à Star Wars n’est pas aussi simple. La saga tient ses origines de films qui ont fait un carton absolu au box-office, ont lancé la philosophie du blockbuster de l’été, et ont surtout été vu par des millions et des millions de personnes cent fois. Si les geek se le sont bien sûr appropriés et l’ont poussé bien plus loin encore, n’importe quel spectateur a un attachement particulier pour l’œuvre et ses propres souvenirs. Le lien émotionnel est aussi fort qu’il prend de nombreux visages. Autant de gens qui peuvent être insatisfaits à la moindre incartade.
Jon Favreau est celui qui a touché l’or avec The Mandalorian en réussissant aussi bien à étendre l’univers Star Wars qu’à ne frustrer personne. C’est là une qualité plus qu’importante pour réussir à transposer la saga de space opera en machine bien huilée. Peut-être serait-il temps de lui confier les rennes.