Vous n’êtes pas sans le savoir : le réchauffement climatique est là, les glaciers fondent, les forêts disparaissent, et globalement, l’avenir ne paraît que très moyennement radieux. Pourtant, un espoir subsiste : le jeu vidéo. Oui, le jeu vidéo va sauver le monde. En tout cas, il le pense, et il le peut.
L’information a été rendue publique au mois de février : les Nations Unies lancent leur propre jeu vidéo mobile pour aider les jeunes à lutter contre le changement climatique. L’idée est aussi simple que potentiellement utopiste : capter l'attention de la génération Z (pour le dire simplement, les jeunes, ou la génération des personnes nées entre 1997 et 2010) pour protéger l'ozone. Le jeu se nomme Reset Earth, ou réinitialiser la planète terre, et se déroule en 2084, dans un monde post-apocalyptique où la couche d'ozone a été complètement détruite. Trois adolescents s'associent pour sauver ce qui peut encore l’être. Déclaration de Stéphanie Hay Smith, du Secrétariat de l'ozone des Nations Unies : “je pense qu'il est important que la jeune génération se rende compte qu’elle peut faire la différence”. Et au passage, looter comme pas permis.
Certes, ce jeu s’apparente à une goutte d’eau dans un océan de mauvaises nouvelles concernant notre bonne vieille planète. De plus, il est important de rappeler que la chaîne du jeu vidéo sur consoles émettrait environ 37 millions de tonnes d’équivalent CO2. A titre de comparaison, c’est 600 millions pour l’aviation. Des chiffres certes difficiles à certifier, mais qui disent bien une chose : le jeu a sa part de responsabilité dans l’état du monde, et donc, les joueurs et les joueuses, qui sont également des citoyens et citoyennes de la grande bleue. Deux milliards de gamers dans le monde, et autant de consciences à éveiller. Mais sans doute faut-il commencer par celle de l’industrie elle-même. Une dématérialisation, par exemple, signifie forcément moins de produits (matières premières, énergie et transport). Mais ce n’est pas tout.
Des initiatives pour tout changer
L’initiative Playing for the Planet Alliance regroupe pas moins de 21 groupes majeurs de l’industrie qui s’engagent donc “pour prendre des mesures visant à répondre à la crise climatique”. Comment ? Par exemple en limitant l’utilisation des plastiques ou en contribuant à sensibiliser les joueurs. Parmi ces signataires, les compagnies à l’origine de créations populaires comme Angry Birds, Assassin’s Creed, Subway Surfers ou encore Transformers: Earth Wars. Au total, les 21 signataires totalisent une audience de quelque 970 millions de joueurs dans le monde. Bref, de belles possibilités, mais surtout, de magnifiques promesses. Et ces dernières n’engagent que celles et ceux qui veulent bien y croire.
Mais le studio Ustwo Games, petite société indépendante britannique, n’est pas du genre à se contenter de belles paroles. Dans leur création Alba, qui se déroule dans une réserve naturelle sur une île méditerranéenne, il est effectivement question de préservation, de lien avec la nature, et d’avenir. Maria Sayans, PDG, a décidé de pousser la conviction un cran plus long, dans la réalité, en promettant de planter un million d'arbres, un pour chaque exemplaire de jeu vendu. Au début de l’année, ils étaient sur le point d'atteindre un demi-million d'arbres plantés, ce qui contribue à leur objectif de compenser 100% de leur empreinte carbone.