En interview, sur Twitter ou le site Pottermore, c’est devenu son activité favorite. Depuis 2007, J. K. Rowling enchaine les révélations sur la saga Harry Potter, quitte à démonter nos certitudes et remettre en question notre enfance. Florilège.
Tragique : Hagrid est incapable de produire un Patronus
Utilisé comme bouclier protecteur faisant barrage aux créatures maléfiques - comme les Détraqueurs - le Patronus est un sortilège dont la puissance n’est plus à démontrer. Harry Potter invoque un cerf, Severus Rogue fait apparaître une biche mais quid d’Hagrid, l’amoureux des bêtes ? Lors d’une FAQ sur Twitter, la question a été posée à J.K. Rowling. Sa réponse est sans équivoque. « Hagrid n’est pas capable de produire un Patronus. C’est un sort extrêmement difficile. » Mais comme le rappelle la romancière sur Pottermore, Hagrid est loin d’être le dernier de la classe : peu de sorciers sont capables de l’exécuter : « La majorité des sorcières et des sorciers sont incapables de produire des Patronus. Savoir l’exécuter est généralement le signe d’un don supérieur pour la magie ». Mais pourquoi en est-il incapable, au juste ? Pour expliquer ce phénomène, il y a deux écoles : ceux, tout d’abord qui estiment que Hagrid manque de skills pour l’exécuter correctement. Ça se tient, puisque le garde-chasse de Poudlard s’est fait virer - lors de sa troisième année d’études - de Poudlard après avoir été accusé par Tom Jedusor d’avoir libéré le monstre de la Chambre des Secrets. Alors qu’en réalité, il élève simplement une araignée faisant approximativement la taille d’un immeuble de deux étages. Autre théorie : Hagrid n’aurait pas assez de bons souvenirs pour invoquer le Patronus. Pas con : l’enfance et l’adolescence d’Hagrid ressemblent plus à une tragédie grecque qu’à American Pie. Une mère qui l’abandonne à l’âge de trois ans, un père qui décède lors de sa deuxième année d’études et cette fameuse exclusion après avoir été accusé à tort. Life is unfair.
Inattendu : Poudlard ne coûte pas un centime
Dans la saga, la question de l’argent est rarement évoquée. On comprend que la famille Weasley galère à boucler ses fins de mois, mais ce trou béant dans leur compte joint s’explique-t-il par des frais d’inscriptions élevés de Poudlard ? En 2016, un journaliste de Mic a tenté d’évaluer le coût réel d’une année scolaire en combinant plusieurs sources : Pottermore, les déclarations de Rowling et « Internet en général » (dont Amazon, ndlr). Ce qu’il découvre est édifiant : en moyenne, l’année scolaire coûterait la bagatelle de 43 000 dollars, dont 42 000 dollars de frais d’inscription, en comparant l’établissement aux meilleurs internats du Royaume-Uni. Au global, la somme de 300 000 dollars doit être investie pour apprendre la magie. L’équivalent d’une demi-douzaine de reins, selon nos estimations. Mais J. K. Rowling n’a eu besoin - comme à son habitude - que d’un tweet pour mettre tout le monde d’accord : « Il n’y a pas de frais d’inscription ! Le Ministère de la Magie couvre les frais d’éducation à la magie. » Reste notre question préférée : qu’est-ce que les élèves vont faire de tout cet oseille ?
Fâcheux : Ron (et son père) devai(en)t mourir
J. K. Rowling n’a pas été tendre avec les personnages secondaires de sa saga. On pense à Hedwige, une petite chouette partie trop tôt. Ceci dit, la romancière a été relativement clémente avec son trio de protagonistes. Mais tout n’était pas joué d’avance pour Harry, Ron et Hermione. À mi-parcours, l’autrice a émis l’hypothèse de faire disparaître Ron, comme elle le révèle lors d’une interview accordée à Daniel Radcliffe : « Curieusement, j'avais prévu dès le départ qu'aucun d'eux ne mourrait » explique-t-elle. « Puis, à mi-parcours, j'ai commencé à penser que je pourrais en faire disparaître l'un d'eux. Par pure rancune. Ça reflète, je pense, le fait que je n'étais pas dans une bonne période de ma vie. Mais je pense qu'au fond de mon cœur, même si j’ai sérieusement envisagé de tuer Ron, je ne l'aurais pas fait. » La romancière, qui rend hommage chaque année à l’un des personnages secondaires tués lors de la bataille de Poudlard, a également pensé à faire disparaitre son paternel, afin d’amplifier la peur de Voldemort dans le monde de la magie. Arthur Weasley a finalement été épargné par Rowling, étant la seule figure paternelle décente de la série. « S'il y a un personnage dont je ne pouvais me séparer, c'est Arthur Weasley » explique-t-elle au Today Show en 2007. « Je pense que cela s'explique en partie par le fait qu'il y avait très peu de bons pères dans le livre. En fait, vous pourriez très bien affirmer qu'Arthur Weasley est le seul bon père de toute la série. » On note, tout de même, une certaine rancœur gratuite envers les Weasley.
Harry a fini sous l’escalier car Vernon détestait son père
Pour comprendre la situation précaire d’Harry, il faut remonter le temps. Et non, ce n’est pas uniquement parce que Pétunia méprise, du plus profond de son être, ce qui a un lien (de près ou de loin) avec la magie. En 2015, J. K. Rowling explique sur le site Pottermore que l’origine de l’embrouille remonte à un repas de famille. Ce jour- là, les époux font la connaissance de Vernon. C’est une remarque - innocente en apparence - de James à son (futur) beau-frère qui va mettre le feu aux poudres. Ce dernier, qui suppose que les sorciers dépendent des allocations-chômages (car se déplaçant sur un balai, oui oui), n’apprécie guère que James le traite avec condescendance en lui expliquant qu’une fortune (léguée par ses parents, ndlr) l’attend bien sagement à Gringotts. Vexé, Vernon quitte le restaurant, furieux. Et fera payer l’arrogance du père à Harry, du fait de leur ressemblance physique. On comprend mieux pourquoi il a posé des barreaux aux fenêtres.
Gênant : Harry est un cousin éloigné de Voldemort
C’était peut-être inévitable, mais ça reste troublant. Oui, Voldemort et Harry Potter sont liés par le sang, via la famille Peverell. Cet héritage est symbolisé par les reliques de la mort en leur possession : la cape d’invisibilité pour Harry, descendant direct d’Ignotus Peverell et la pierre de résurrection pour Tom Jedusor, qui lui vient d’Elvis Gaunt - son grand-père (et par extension de Cadmus Peverell, son premier détenteur). En résumé : les deux sorciers sont cousins (très éloignés). Mais pour J. K. Rowling, ce détail n’a rien d’étonnant : « presque toutes les familles de sorciers ont des liens de parenté si vous remontez à travers les siècles. » L’inceste, le mal de la génération P(oudlard).