Trials of Mana marque la sortie d’un nouvel RPG où la planète reste une des stars prédominantes de l’univers imaginé. Voilà un trait très marqué du jeu vidéo, qui tente maintenant de sauver notre chère terre nourricière... réellement.
Lorsque l’on parle de RPG, et particulièrement de jeux de rôle en provenance du Japon, quelques clichés sont présents dans la tête des joueurs. On pourra penser au sempiternel personnage amnésique ou le petit enfant qui est en fait le plus vieux de tous… Les clichés sont nombreux. Le plus simple d’entre eux : notre mission est de sauver la planète de la destruction. Quasiment coup sur coup, c’est la grande mission principale de nos héros.
L’influence japonaise
Certes, difficile d’aller au-delà d’une telle pression lorsque l’on a atteint ce stade. Mais avez-vous seulement remarqué que ces jeux ont tous en commun de mettre en avant… la nature, elle-même ? La planète n’est pas vraiment un concept abstrait, mais une entité à part entière. Dans Final Fantasy VII, la Shinra siphonne la Mako, littéralement l’énergie de la planète, pour des projets plus que néfastes. Dans Trials of Mana, et presque toute la série Seiken Densetsu d’ailleurs, le monde a été créé par une déesse qui se transforme en un gigantesque arbre une fois sa tâche accomplie. C’est de ce même arbre que de nombreuses choses dépendent, notamment la magie. Dans Pokémon, c’est la nature qui gère le monde, personnifiée par des créatures qui contrôlent divers aspects du cycle naturel tout comme des habitudes du quotidien.
Il faut dire que la culture japonaise est historiquement ancrée dans le shintoïsme, une religion qui à son cœur prône la vénération de la nature. Si le peuple japonais est aujourd’hui peu influencé par la religion, son folklore a gardé cette marque et la Nature y est omniprésente. Le Japon-même est une terre qui subit directement, et souvent tristement, la colère de Dame Nature. Entre typhons, tsunamis et séismes réguliers, le continent est marqué de toute part par l’influence de ces catastrophes naturelles. L’organisation du territoire aussi est influencée par un profond respect de la nature, les grandes villes se resserrant sur la côte pour laisser place aux montagnes, forêts et champs au cœur de l’archipel. Tout cela influence naturellement les créateurs japonais, qui dans leurs œuvres souvent mettent en avant le respect de la Terre comme primordial. On a cité quelques exemples de jeux vidéo plus tôt, mais on peut également le voir dans la plupart des œuvres du studio d’animation Ghibli (et notamment l’excellent Princesse Mononoke) ou encore la filmographie de Hirokazu Kore-eda.
Écologie et jeu vidéo
Aussi, il n’est pas étonnant de voir que le jeu vidéo lui-même est à tendance écologiste. Les développeurs de nos jours ont souvent été bercées par les œuvres japonaises d’antan, faisant que le respect de la nature est au cœur de l’industrie dans ses thématiques. Alors que le réchauffement climatique inquiète toujours plus, il n’est donc pas étonnant que les créateurs s’expriment. Ainsi, côté poésie, le créateur Jenova Chen de thatgamecompany a sorti Flowers pour nous montrer l’importance de la sauvegarde des plantes sur notre planète et notre impact sur l’Histoire. Abzü, par Gaint Squid Studios, reprend sensiblement la même formule pour nous faire explorer cette fois-ci les fonds marins, nous invitant à prêter attention aux océans. Mais il y aussi des développeurs dont l’engagement est plus politique et frontal, à l’image du jeu Fate of the World de Red Redemption qui nous fait devenir un stratège cherchant à régler le problème du réchauffement climatique dans le monde sur deux siècles.
Trials of Mana, qui sortira le 24 avril sur Nintendo Switch, PS4 et PC, est avant tout un remake d’une aventure de la génération Super Nintendo. Une génération qui n’avait pas encore totalement conscience de l’urgence de la situation climatique dans le monde, mais savait déjà que respecter la Terre était fondamental pour notre avenir.