Rares sont les créateurs aussi connus et reconnus que Shigeru Miyamoto dans le monde du jeu vidéo. Mais qu’est-ce qui distingue le papa de Mario et Zelda ? Voici ses ingrédients favoris.
Chaque créateur à son style, c’est indéniable. Si l’on pense à Hideo Kojima, on imagine immédiatement un concept tortueux où la politique se mêle à la génétique. Si l’on vous dit Suda 51, vous avez directement en tête du sang et des punchlines pour un titre très punk. Et Shigeru Miyamoto ? Le monsieur est plus difficile à cerner pour une raison toute simple : il a créé de nombreuses bases de ce que l’on considère comme “le jeu vidéo” aujourd’hui, ni plus ni moins. Mais il a bien sûr ses recettes et ses ingrédients favoris.
Un pavé de liberté
Ça pourrait ne pas être évident de prime abord, mais les productions de Shigeru Miyamoto restent toujours guidées par le fait de donner une grande liberté aux joueurs. Evidemment, l’exemple principal de cette tendance est la série The Legend of Zelda, qui a toujours eu à cœur de ne pas trop cadrer son aventure et laisser les joueurs explorer son monde pour trouver ses trésors. Mais on peut le voir aussi dans les autres titres de Shigeru Miyamoto, plus subtilement cependant. Par exemple : Mario. Si l’idée de liberté a vraiment pris une forme très visible à partir du passage à la 3D avec Super Mario 64, les jeux de plateforme en 2D donnaient aussi cette idée de liberté dans l’approche des niveaux. Si le but est aller de gauche à droite, la manière d’y arriver est très libre. Certains préféreront aller le plus vite possible, sauter le plus haut possible, louper la moitié du niveau. D’autres iront à leur rythme, tranquillement, calculant minutieusement chaque saut. Tous sont accueillis de la même manière.
Sur son lit d’exploration
La liberté est bien évidemment indissociable de l’exploration. Mais avec Miyamoto, ça vaut le coup de séparer les deux tant le créateur a toujours fait en sorte de récompenser les gens qui tentent de retourner ses jeux dans tous les sens. Quoi, vous voulez tout faire glitcher pour atteindre la plus haute tour du jeu censée être un décor visible au loin ? Voici une bonne poignée de pièces. Vous voulez feinter mon power up pour voler au-dessus du niveau sans véritablement jouer ? Voici une salle secrète. T’as vraiment réussi à atteindre cette partie complètement cachée du donjon ? Prends donc un cœur. Cela fait des années que les joueurs pensent être plus malin que le créateur, et des années qu’ils sont surpris de voir à quel point Miyamoto avait prévu de les accueillir à bras ouverts.
Et sa sauce innovation
A chaque titre, Miyamoto ne peut pas s’empêcher de chercher à innover. Rares sont les jeux dont il est directement responsable qui n’ont pas cherché de près ou de loin à remanier la formule d’origine. Zelda 1 en vue de dessus se transforme en Zelda 2 en vue de côté, plus action, puis en Zelda Ocarina of Time qui a repensé complètement la nature-même du jeu. Mario ne cesse de récupérer de nouveaux pouvoirs pour créer des expériences intégralement différentes du passé. Starfox joue avec la 3D dès la Super Nintendo, une console qu’on était loin d’attendre sur ce terrain. Pikmin trouve une sauce particulière entre réflexion et action. Et ce sans compter bien sûr sur le rôle qu’a joué Miyamoto dans la conception de la Wii ou encore de la DS. Il n’a tout simplement jamais envie de se reposer sur ses lauriers, et va toujours tenter de trouver cette touche unique qui est devenue synonyme de la touche Nintendo au fil des ans.
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Parsemée de mignonnerie
Et puis… Il y a le mignon. L’univers le plus “dur” que le game designer ait jamais créé est celui de Starfox où les pilotes sont des renards, des lapins et des grenouilles. Et s’il y a une certaine noirceur lorsqu’on lit entre les lignes, comme le fait que les jambes des pilotes sont en vérité amputées, elle n’est jamais véritablement apparente. Miyamoto a toujours eu un côté proche de la nature, au même titre que Satoshi Tajiri le créateur de Pokémon, qui s’exprime toujours dans ses jeux. Pikmin est peut-être le plus direct en ce sens, puisqu’il nous fait directement collaborer avec la nature, mais les divers monstres de l’univers Mario ou Zelda sont autant de preuves. Il y a toujours une certaine beauté, des instants calmes, de la détente sur quelques notes d’ocarina qui nous attendent dans un recoin du jeu. Au bout du bout, nous sommes toujours là pour nous amuser avant toute chose. C’est ça, le véritable cœur des productions Miyamoto.