Avec le visual novel 13 Sentinels : Aegis Rim qui sort sur Switch, c’est l’occasion de voir ce que donne une œuvre littéraire connue adaptée à ce style vidéoludique.
Notre-Dame de Paris de Victor Hugo
940 pages de description de bâtiments, de moments difficiles voire insoutenables, alors quoi de mieux que d’en faire un visual novel ? Partons sur un style nippon dans le character design du même calibre qu’un Phoenix Wright. Et il faut adapter le tout pour le rendre plus léger. On zappe les centaines de pages de descriptions, car l’idéal avec le visual novel, c’est qu’il y a des backgrounds d’illustration. Le style vidéoludique offre une grande liberté, alors on rend l’histoire un peu plus “bisounours”, du même acabit que le film Disney : Quasimodo veut sortir avec Esmeralda, Phoebus et Frollo la convoitent aussi. Un quatuor amoureux, ça change un peu. Avec une dose d’humour, des dialogues aux petits oignons et le tour est joué.
L’homme invisible de H.G. Wells
En voilà une idée saugrenue d’adapter une œuvre sur un homme qu’on ne voit pas. Déjà, ça fait moins à animer et on peut l’imaginer à notre manière. Il est possible de se la jouer visual novel à la première personne, dans lequel on ne voit pas le protagoniste,de la même veine que Doki Doki Literature Club. Le style graphique est très proche d’un film noir, et donc est orienté dramatique, avec des petites doses d’humour de temps en temps. Comme l’homme invisible profite des ses capacités pour voler, il est possible d’implémenter des phases point and click dans les scènes appropriées.
Game of Thrones de George R.R. Martin
On attaque un gros morceau. Bon, les romans ne sont toujours pas terminés, mais on va faire avec ce qu’on a. Le plus pratique, aux vues des nombreux personnages, serait de se focaliser sur un protagoniste par famille et vivre l’histoire à partir de lui. Chez les Stark : Jon Snow, chez les Lannister : Tyrion, chez les Targaryen : Daenerys. Mieux vaut viser des personnages charismatiques que les sous-fifres. L’intérêt du jeu en visual novel serait de se focaliser sur le scénario et pas les actions, comme tous visual novels. Bon, ça risque d’être un joyeux bordel quand tous les personnages sont réunis, les scènes risquent d’être blindées.
L’Avare de Molière
Est-ce que le théâtre se prête au visual novel ? Franchement, oui ! Comme c’est un enchaînement de dialogues, il est facile d’adapter le style littéraire à ce type de jeu vidéo, puisque ce dernier est aussi une suite de discussions. Pour développer les didascalies, on peut utiliser les designs des personnages : chaque action est illustrable, car les gestes théâtraux sont toujours exagérés et grandiloquents. Et concernant les scènes, facile ! Au théâtre, il n’y a qu’un seul décor : simple, basique et moins cher. Merci Molière !
Ça de Stephen King
Un visual novel d’horreur, c’est un grand oui. Et pourquoi pas choisir une œuvre d’un des plus grands connaisseurs du genre. L’histoire est donc très sombre, mais en même temps complexe à mettre en scène : beaucoup de lieux, de personnages, d’action. Chaque adolescent vit un cauchemar très spécifique qui doit être mis en scène. C’est un travail colossal, alors il est judicieux de créer un nouveau protagoniste que le joueur peut incarner. Autant interpréter quelqu’un d’omniscient dans le Club des Ratés qui vit son propre cauchemar inédit. Comme ça, lui aussi a droit à son moment unique avec le clown Pennywise? Cela engendre une relecture du livre et s’adapte plutôt bien au style vidéoludique.
13 Sentinels : Aegis Rim sur Nintendo Switch dans la boutique Micromania