Returnal s’apprête à devenir la meilleure exclusivité de la PS5. Et à raison : elle nous vient d’un petit studio qui a su faire ses preuves comme étant un as des gameplay exigeants et addictifs.
Vous le savez : lors d’une grosse sortie, on aime vous rappeler les origines des personnes qui ont créé le jeu que vous aimez. Pour bien des raisons, mais principalement pour rappeler que derrière chaque œuvre existe une histoire humaine, souvent poignante ou inspirante. Et dans le cadre de la sortie de Returnal sur PS5, cette histoire est d’autant plus importante que le jeu lui-même s’apprête à être la sortie exclusive la plus remarquée de la nouvelle génération. Pour cause : le studio Housemarque, bien que relativement peu connu comparativement aux mastodontes de l’industrie, est historique et mérite d’être connu de tous. Il est même plus historique que vous ne pourriez le penser.
Premiers pas sur Amiga
Avant même de parler de Housemarque en lui-même, il faut parler de Bloodhouse et Terramarque. À leurs créations en 1993, ils étaient les premiers développeurs de jeux vidéo officiellement en place en Finlande, un territoire qui jusque là était surtout connu pour son marché noir et sa scène… pour le moins étrange. Le talent ne manquait pas, mais naissait au milieu du piratage et de ce que l’on appelle la scène demo : des créations artistiques faites intégralement à partir de scènes générées par ordinateur, ce qui dans les années 80/90 était très rare et novateur. C’est de cette scène qu’a notamment émergé Remedy Entertainment, la superpuissance finnoise que l’on connaît tous aujourd’hui.
Housemarque, lui, est né de la fusion entre Bloodhouse et Terramarque en 1995. Bloodhouse s’était surtout fait connaître pour sa série de shoot’em up Stardust sur Amiga, quand les projets de Terramarque comme Elfmania sont restés assez discrets. Une fois la fusion faite, ces derniers sont restés relativement méconnus, mais ont tout de même travaillé avec de grands noms comme Take-Two ou Infogrames au développement de quelques titres comme The Reap ou Supreme Snowboarding.
L’explosion indé
Housemarque s’est véritablement fait un nom lors de la génération PS3/Xbox 360. Le Xbox Live Arcade ayant récupéré l’attention des joueurs comme de la presse, Sony y a bien vite répondu avec son PlayStation Network. Cependant, l’éditeur japonais ne bénéficiait pas nécessairement du même soutien des indépendants que son rival américain, faute d’être arrivée quelque peu en retard sur l’idée. Il s’est donc associé à quelques talents pour sortir du lot. Et vous l’aurez deviné, l’un de ces talents ne fut autre que Housemarque. Face à cela, le développeur finnois est tout simplement revenu à ses premiers amours, et a délivré Super Stardust HD sur PS3, un remake d’un de ses premiers titres de 1994.
C’est là que les joueurs ont commencé à le remarquer. Un gameplay aux petits oignons, une direction artistique chatoyante et une technique maîtrisée de bout en bout : les trois instruments qui ont tapé dans l’œil de bien des observateurs à cette époque. Trois instruments qui sont ensuite devenus un pilier du développeur, qui a enchaîné ce petit titre avec un autre plus majeur encore : Dead Nation. Housemarque a transformé l’essai en ajoutant un petit détail qui manquait jusque là à ses séries : du multijoueur. Dead Nation est en effet toujours un shoot-em up, mais en vue de dessus où 4 joueurs peuvent faire équipe pour oblitérer des hordes de zombies. Un gameplay d’autant plus addictif qu’il est partagé en local avec ses amis. Vous pensiez que les précurseurs des jeux d’équipe en coop à 4 étaient à voir du côté des Destiny et autre The Division ? Non : les développeurs indé ont lancé la tendance, et Housemarque faisait partie des meilleurs en la matière.
À la sortie de la PS4, nombreux ont été les joueurs à être quelque peu déçus du manque de jeux disponibles pour la console. Il faut dire que comme à chaque nouvelle génération, les titres originaux venaient à manquer. Cependant, un titre est sorti du lot, particulièrement dû au fait qu’il était offert avec la console pour peu que vous soyez abonnés au PlayStation Plus : Resogun. Et pour beaucoup, ce fut la claque : se pourrait-il que le meilleur titre exclusif de la PS4 soit… gratuit ?! Un gameplay vif, une ambiance lumineuse et explosive, et une bande son magistralement orchestrée : le titre de Housemarque s’est imprégné dans les rétines des joueurs Sony en un instant pour ne jamais les lâcher. Par la suite, Alienation (Dead Nation chez les aliens) a simplement confirmé que le studio finnois n’arrivait pas à rater sa copie dès qu’il s’agissait de gameplay.
L’alliance Sony qui fonctionne
Sur aujourd’hui 25 ans de carrière, Housemarque n’a jamais autant brillé que sous l’aile de Sony. Et c’est pourquoi le studio est souvent vu, à tort, comme faisant partie des PlayStation Studios. Pourtant, il est bien resté indépendant, et signe simplement ses exclusivités aux côtés de son ami Sony de toujours. Une tendance qui lui profite bien sûr, mais qui ne l’a pas empêché de sortir en 2017 Nex Machina, publié par ses propres soins, sur PC et PS4. Là encore un titre remarqué pour son gameplay et son ambiance graphique, mais ne suivant pas encore les “normes” des titres AAA du marché comme la caméra libre en TPS ou FPS.
Returnal est le premier essai du studio en la matière. Il s’est passé quatre ans entre Matterfall, son dernier titre PS4, et Returnal sur PS5. Quatre ans où l’on devine que Sony a mis les billets et offert la liberté dont le studio avait besoin pour qu’il puisse enfin développer un titre AAA tel que l’attend la majorité des joueurs. Mais ne vous y trompez pas : Housemarque est réputé depuis bien plus longtemps que cela. Et lorsque l’on voit la direction dans laquelle se dirige le titre, un bullet hell bien nerveux à base de die’n’retry, on sait d’emblée que Returnal sera parfait. Pourquoi ? Parce que Housemarque a prouvé depuis 25 ans tout son savoir-faire. Que vous en soyez conscient ou non.
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