Le monde du jeu vidéo de football ne se compose pas seulement de FIFA ou eFootball (anciennement PES), il existe aussi des œuvres footballistiques alternatives. Et parce que Mario Strikers : Battle League Football en fait partie, on a décidé de faire un retour sur ce genre vidéoludique.
Rocket League, Captain Tsubasa, Urban Freestyle Soccer… C’est fou comme les jeux de football qui différent du véritable sport sont légion dans la paysage du JV. Il faut dire qu’ils reprennent les codes, mais y ajoutent une petite dose de folie qui rend le jeu frivole et arcade. Du foot de rue au Striker, en passant par le carball, bienvenue dans le joyeux monde des jeux de football alternatif.
Un rapide retour vers le passé
Avant de prendre le virage, faisons un topo sur les jeux de foot. Tout commence en 1980 avec la sortie de NASL Soccer sur la console de Mattel, Intellivision. Des graphismes épurés aux pixels disgracieux (époque oblige), mais on aperçoit un gameplay déjà prononcé à coups de passes et d’envoi du ballon dans les buts. Par la suite, d’autres œuvres sportives débarquent mais peinent à trouver un public, du fait de la technique faiblarde de l’époque et de la physique irréaliste. Pas facile de reproduire le sport avec les outils de cette période.
Mais les années 90 apportent un vent de fraîcheur aux jeux de football. En ces temps immémoriaux du 16-bits, un certain Super Soccer (1992) ajoute sa pierre à l’édifice sur SNES et marque les esprits avec son style entre 2D et 3D impressionnant. Deux ans plus tard, un nouvel arrivant montre les dents : FIFA International Soccer par Electronic Arts, le tout premier opus d’une saga pas très connue dans le monde vidéoludique. La physique du ballon est bien plus souple et réaliste, un pari voulu et tenu par les Américains d’EA Sports (“It’s in the game”). De l’autre côté du Pacifique, c’est Konami qui se lance dans le game avec International Superstar Soccer en 1995, qui devient Pro Evolution Soccer (PES) en 2001. Le sport de ballon s’est fait une belle place dans le gaming, donnant ainsi naissance à des petits dérivés.
Quand le football change de forme
Tout d’abord, c’est quoi le football alternatif ? Tout simplement un dérivé du sport de base : le foot de rue, le futsal, le beach soccer, le tennis-ballon, etc. Ce qui rassemble tous ces sports, c’est le ballon rond et le jeu de pieds. Et comme le football est devenu très populaire dans le jeu vidéo, l’idée est venue d’ajouter ces alternatives dans le processus, histoire de toucher une communauté plus large. En commençant par le foot de rue : on reproduit à la maison ce qu’on fait avec les copains en sortant de l’école. Dans les grands noms, on retrouve le jeu d’arcade Back Street Soccer en 1996, où deux pays s’affrontent dans des lieux absolument pas prévus à cet effet (sur la route, dans un temple, etc.). D’autres jeux continuent à faire gonfler cette vibe très street, comme Urban Freestyle Soccer en 2003, qui se veut être un ersatz footballistique de GTA avec ses histoires de guerre de gang. Bon, on ne peut pas dire que ces jeux brillent par leur IA et leur gameplay, mais ils plaisent par leur volonté de ne jamais être sérieux.
Et le football alternatif dans le jeu vidéo, ça peut tout aussi bien se jouer dans un stade ! Dans ces cas-là, on pense aux jeux tirés du manga et animé de Captain Tsubasa (Olive & Tom par chez nous) sorti sur Famicom en 1988 au Japon (en 1992 en Europe dans une version occidentalisée appelée Tecmo Cup Soccer Game). On retrouve tous les codes du jeu de foot : ballon, but, joueurs… Mais avec un swap de skin pour coller avec l’esprit de la série de Yoichi Takahashi. Eh oui, on aime jouer au football avec nos persos favoris. D’ailleurs, cela donne des idées à Capcom, car leur héros Mega Man a lui aussi droit de monter son équipe sur SNES en 1994, dans un jeu sobrement intitulé Mega Man Soccer. Ici, on pulvérise l’équipe adverse au sens propre, car les shoots peuvent les mettre en pièce. La “violence” vidéoludique au football commence à faire son petit bonhomme de chemin jusqu’à arriver entre les pieds d’un plombier italien.
Le strike ne se fait pas seulement au bowling
Nintendo, autrefois pas trop chaud pour développer son jeu de football, change d’avis et sort contre toute attente, Mario Smash Football en 2005 sur Gamecube. Oubliez le foot, car ici on joue au Striker, un dérivé hardcore qui demande un uniforme de protection pour le pratiquer. Pourquoi ? Parce que tous les coups sont permis, même (et surtout) les tacles. Comme on est chez Mario, on joue avec des personnages issus du Royaume Champignon, chacun possédant une frappe puissante (exemple : Luigi invoque une tornade et envoie tout valser sur le terrain). Le but ? Provoquer le chaos sur le terrain. Une suite voit le jour en 2007 sur Wii, avec son fameux gameplay arcade et un nom toujours aussi fougueux : Mario Strikers Charged Football. En fait, c’est plus un jeu de combat que de foot finalement. Et le public en redemande, mais Nintendo se fait attendre, et ce, jusqu’en 2022.
Entre temps, Strikers fait des petits, notamment Inazuma Eleven en 2008 (au Japon, 2011 en France) sur Nintendo DS, et surtout son dérivé Inazuma Eleven Strikers sorti en 2011 (au Japon, 2012 en France) sur Wii. Celui-ci est un mélange entre Captain Tsubasa et la saga Mario Strikers, notamment avec ses graphismes très proches d’un animé et son gameplay chaotique et rock’n’roll. Même le gardien en fait les frais et peut arrêter les shoots à coup de perceuse (oui, oui, c’est possible). En somme, dans ces différents dérivés, l'esprit du football (au sens propre du terme) est toujours là : le ballon reste au pied d’un humain. Mais si on alternait l’alternative avec des voitures ?!
Rouler et courir, même combat
C’est cool le réalisme, on ne dit pas, mais des fois, un peu de fantaisie ne fait pas de mal ! C’est pourquoi, en 2008, le studio Psyonix lance un projet miracle qui attire les foules encore aujourd’hui. Supersonic Acrobatic Rocket-Powered Battle-Cars, un nom à rallonge qui ne doit pas dire grand chose à tout le monde. Et pourtant, il est plus connu qu’on ne le pense, puisqu’il s’agit de l’ancêtre de Rocket League. Sorti uniquement sur Playstation 3, il insuffle de la fraîcheur en remplaçant les joueurs par des voitures. De plus, il propose un système de vol acrobatique avec turbo assez complexe, qui offre un gameplay jouissif et nerveux. Cependant, SARPBC (même l’acronyme est giga long) peine à trouver un public à cause de sa sortie exclusive sur la console de Sony.
C’est pour cela que sa suite, Rocket League, rejoint toutes les plateformes en 2015. Le succès est immédiat, le jeu devenant même au passage une discipline esportive. Et avec son passage en free-to-play en 2020, Rocket League laisse tous les joueurs l’essayer et l'adopter.
C’est quoi la suite ?
Même si les jeux de football traditionnel continuent d’attirer les foules (FIFA étant le jeu de sports le plus vendu au monde avec 260 millions de vente en 2021), le retour de Mario Strikers avec Battle League Football en 2022 marque la volonté des joueurs de casser les codes et de s’amuser toujours plus avec le ballon rond. On se souvient de l’accueil du trailer d’annonce en février 2022, la hype s’est faite entendre sur les réseaux sociaux. C’est clair pour tout le monde, le football alternatif a toujours autant de succès. Alors que peut-on imaginer pour son avenir ? FIFA a déjà relancé le style arcade et foot alternatif avec son mode VOLTA depuis FIFA 20, inspiré par les quatre opus FIFA Street, sortis entre 2005 et 2012. On sent qu’Electronic Arts veut proposer un dérivé de son jeu de base dans un savant mélange entre le sérieux et le chaos afin de se créer une communauté plus grande.
Alors peut-on espérer un mélange des styles ? On imagine sans problème un jeu de Striker dans lequel s’affrontent Bowser et Mbappé, un genre de Super Smash Bros Ultimate version football. On compte sur vous, les studios, faîtes-nous rêver !
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