Grâce à GTA, les joueurs peuvent vivre une vie de gangster virtuelle. Mais peut-on faire l’inverse ? Peut-on être un citoyen modèle dans GTA ?
Un défouloir naturel
Dès son premier opus paru en 1997 sur PlayStation, Grand Theft Auto jouait déjà avec les limites en vous permettant d’incarner un gangster. Considéré comme décevant graphiquement, le titre est en revanche félicité pour son gameplay offrant une grande liberté au joueur. Et c’est là l’essence même de GTA : nous sommes lâchés dans une ville, libre de voler des voitures, d’écraser les passants, de tirer sur tout ce qui bouge… Un comportement violent qui vient naturellement. Si les missions nous poussent à réaliser des actions illégales, l’essentiel des vols et meurtres est pourtant commis de manière totalement délibérée entre celles-ci.
Pourquoi agit-on ainsi ? Probablement parce que GTA nous permet de faire ce qui est impossible dans la vraie vie. Selon une étude publiée par la revue "Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking", certains joueurs, notamment les plus jeunes, utiliseraient même le jeu de Rockstar Games comme un exutoire pour apaiser leur anxiété. Bref, puisqu’il n’y a aucune conséquence et que le gameplay est particulièrement fun, comment résister à l’idée de tirer sur tout ce qui bouge ? Alors oui, ceux qui ne jouent pas à GTA peuvent vous prendre pour un psychopathe vu de l’extérieur… Mais tendez-leur la manette et voyez combien de temps ils mettront à écraser leur premier passant.
La vie de Robert, notre citoyen modèle
Jouer de manière violente dans Grand Theft Auto est donc plutôt naturel – c’est en tout cas la façon de jouer de l’immense majorité des joueurs. Par conséquent, le psychopathe, c’est-à-dire l’individu qui va à l’encontre des comportements sociaux classiques, ne serait-ce pas celui qui mène une vie parfaitement licite dans GTA ? Et puis d’abord, à quoi ressemblerait GTA pour un joueur qui respecterait la loi ? Ce serait en fait une énorme galère que seul un véritable psychopathe serait capable d’accepter. Pour le bien de cet article, nous allons créer le profil de ce fou qui se comporterait bien. Appelons-le Robert.
Pour commencer, impossible de gagner beaucoup d’argent rapidement, il faut se contenter des missions annexes, c’est-à-dire des métiers comme on en trouve dans la vraie vie. Chauffeur de taxi, pompier, ambulancier… Rien de bien trépidant, mais au fil des niveaux notre bon Robert parvient à engranger quelques milliers de dollars. Que faire avec ce joli salaire ? S’acheter sa première voiture, évidemment ! Car oui, voler une auto est une notion à oublier. Mais avant d’aller chez le concessionnaire, Robert va tout d’abord devoir passer le permis ! Une fois cette étape accomplie, notre psychopathe doit se rendre l’aéroport de San Andreas à pied pour importer la voiture de ses rêves… Enfin, celle qu’il a les moyens de s’offrir. 19 000$ plus tard, le voilà avec sa propre petite Sabre. Fais donc chauffer la gomme, Robert ! À condition de respecter le code de la route… Pas de passage au feu rouge, pas de contre-sens, pas d’excès de vitesse… Robert n’a pas le droit de dépasser les bornes !
Devenir rentier
Cela dit, si l’intérêt de GTA est largement réduit lorsqu’on essaye de bien se comporter, on se rend compte qu’il existe des moyens de finir sa vie correctement et de manière (presque) légale. Afin de gagner de l’argent sans trop se dépenser, Robert va opter pour la vie de rentier ! Pour commencer, pourquoi ne pas acheter un garage ? La concession Wang Cars par exemple ? En échange de la coquette somme de 50 000$, cette dernière peut rapporter à Robert des rentes s’élevant jusqu’à 8 000$ par jour. Même idée avec le supermarché Roboi's Food Mart et ses revenus maximums de 2 000$. De quoi s’assurer une retraite paisible afin d’éviter de devoir se comporter de manière déviante !
Et maintenant que ce bon Robert est rentier, que lui reste-t-il à faire ? Comme un jeune retraité, de nombreuses activités l’attendent aux quatre coins de la ville. Dans GTA San Andreas, il peut aller se sculpter un corps de rêve avec les bancs des différentes salles de sport. Le week-end se passera quant à lui à Santa Maria Beach pour un petit triathlon qui fera bien travailler le cardio. Robert est arrivé au bout de sa mission, c’est un citoyen modèle, même dans Grand Theft Auto !
Robert est-il un psychopathe ?
Evidemment, la vie rêvée de Robert dans GTA sera plus compliquée que ça. Une bonne partie des bâtiments et actions évoquées ci-dessus ne sont en fait débloqués qu’après avoir terminé certaines missions. La plupart d’entre elles obligeant le joueur à commettre des crimes, cela veut dire qu’il est impossible de suivre une route parfaitement licite dans les jeux de Rockstar Games. Et c’est justement pour ça qu’on aime cette série : elle nous permet de flirter avec le crime le temps d’une partie !
Gagner sa vie en effectuant des courses de taxi les unes après les autres, appliquer le code de la route, économiser pour s’acheter une maison… En fait, en voulant respecter la loi dans GTA, Robert a tout simplement recréé les étapes d’une vie normale dans un jeu de gangster. C’est définitif : Robert est bien un psychopathe. Quitte à vouloir reproduire la vraie vie, autant aller jouer aux Sims !
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