La petite histoire de Goat Simulator
Dossier
PUBLIÉ LE 25 avr. 2025

La petite histoire de
Goat Simulator

Crédit : Coffee Stain Studios
PUBLIÉ LE 25 avr. 2025

En 2014, un jeu centré sur une chèvre, une échelle et une table de jardin a pris le monde du jeu vidéo d’assaut. Pour la sortie du remaster, 11 ans plus tard, on revient sur la folle histoire de Goat Simulator.

À l'origine, Goat Simulator n’avait rien de réel, les prémices du soft ont en fait été créés au cours d’une game jam. Pour info : il s’agit juste d’une sorte de défi auquel les développeurs participent. Au cours d’un mois, ils ont carte blanche pour imaginer un projet et travailler dessus. En gros, c’est une bonne manière de booster la créativité et le moral de chacun. Chez Coffee Stain Studios, en 2014, on s’est lancé dans l’aventure pour apprendre à maîtriser le kit de développement UnReal. Ce qui en a suivi ? Une démo de chèvre qui se balade dans une ville, le tout avec une physique plus que douteuse et un paquet de bugs.

Au départ, on est juste aux commandes d’une chèvre, avec des contrôles pas fameux, et on peut mettre des coups de tête dans des seaux, grimper à des échelles (tout en restant à l’horizontale) et… et bin pas grand-chose d’autre. D’ailleurs, les devs avaient acheté le modèle de la chèvre pour 20 dollars en ligne. Assez fiers de leur idée (plutôt débile, disons les choses), les développeurs postent quand même la vidéo sur YouTube. Le lendemain, en arrivant au bureau, le community manager se rend compte qu’elle en est à 80 000 vues. Là-dessus, et même si l’entreprise est occupée sur d’autres projets, la machine s’emballe, la chèvre est partout sur internet, même GameSpot leur demande de se concentrer sur Goat Simulator.

Game designer dans le studio suédois, Armin Ibrisagic a raconté comment tout ça se déroulait en interne : “Les gens ont commencé à nous envoyer des mails gigantesques pour nous expliquer pourquoi c’était important [de sortir le jeu] pour l’industrie. On a commencé à se dire qu’on pourrait peut-être sortir le truc, et que peut-être, si on ne le faisait pas, quelqu’un allait me mettre une balle en pleine rue.”

Au moment de se renseigner auprès de Steam pour une mise en vente sur la plateforme, voici la totalité de la réponse qu’ils ont obtenu : “DJ [aucune idée de qui est ce DJ] a commencé à venir au bureau déguisé en chèvre, il est super excité à l’idée de jouer au jeu”. Pour comprendre la vague d’enthousiasme (dont on est totalement passé à côté à l’époque), la bande-annonce claquée de la première démo totalisait déjà 4 millions de vues (attention, le taux de framerate était digne de celui de Cyberpunk 2077 à sa sortie sur PS4 et Xbox One).

Les développeurs prennent une décision radicale : rendre le jeu disponible le plus rapidement possible : qu’importe les bugs, ils veulent faire plaisir aux joueurs. La seule chose qui compte pour les devs, c’est de donner l’accès au Steam Workshop. Si tu ne nous crois pas, petit exemple : ils ont littéralement ajouté une girafe dans le jeu parce qu’un journaliste a posé un jour la question : “pourquoi est-ce que je ne peux pas incarner une girafe ?”. Aussitôt dit, aussitôt fait, et depuis, les développeurs n’y sont pas allés de main morte avec les mises à jour et contenus additionnels.

Alors que certains se rêvaient dans une sorte de GTA goatesque et voulaient voir une dizaine de tanks poursuivre une pauvre chèvre, d’autres annonçaient qu’il s’agissait très clairement du futur Game of the Year (une édition GOATY verra d’ailleurs le jour plus tard). Finalement, le jeu est sorti sur Steam, et en dix minutes, Coffee Stain Studios était rentré dans ses frais. Les critiques étaient soit dithyrambiques, soit catastrophiques : quand IGN mettait un 8/10 au jeu, GamesRadar+ optait pour un délicieux 1,5/5. Finalement, le jeu a surpassé les autres (vrais) titres du studio. Et au fil des mises à jour, il s’est épaissi, avec notamment la possibilité d’aller sur la lune.

Aujourd’hui, si Coffee Stain a pu créer un jeu aussi génial que Satisfactory et édité des titres comme Deep Rock Galactic (rock and stone) et Valheim, il le doit en grande partie à une chèvre à la langue pendue sur le côté et au regard maléfique. Qu’on aime ou qu’on déteste, Goat Simulator est un soft absolument culte, qui peut s’appuyer sur des trailers incroyables.

Goat Simulator Remastered est disponible sur PS5.

Goat Simulator Remastered