Plusieurs jeux, dont Chivalry II qui arrive, nous mettent dans la peau de preux chevaliers. Mais, au fond, la vie de chevalier n’a rien de sexy. Jugez plutôt.
Il y a quelque chose de romantique dans le fait d'être un chevalier. Entre les récits d'actes héroïques et les représentations d'armures rutilantes et glorieuses, la vie d'un chevalier a été transformée en quelque chose de plus grand qu'elle ne l'était réellement. L'envie de prendre l'épée et le bouclier et de vivre la vie d'un chevalier disparaît immédiatement dès que l'on en sait un peu plus sur ce qu'était réellement cette vie. Si l'expérience de la chevalerie variait considérablement d'un royaume à l'autre, quelle que soit la bannière que vous portiez, toutes ces expériences avaient un point commun : une vie nulle.
Être enrôlé à 7 ans
Il n'était pas totalement impossible pour un paysan devenu guerrier d'être reconnu pour sa grandeur et de monter en grade, mais c'était extrêmement rare. Dans la plupart des cas, les chevaliers sont "nés" dans ce rôle. Si votre père était chevalier ou si vous étiez de naissance noble mais loin de la ligne de succession, la chevalerie était pour vous. Sans déposer le moindre bout de papelard à Pôle Emploi. Enfin, si vous disposiez de vos deux bras et jambes. Cela signifie que, pour la plupart, dès votre naissance, vous étiez censé devenir un chevalier et vous battre pour votre seigneur. Le processus commençait généralement à l'âge de sept ans. Vous étiez confié à un noble pour apprendre tout ce que vous pouviez. Du coup, pas d’enfance passée à compléter votre Pokédex, ni à harceler vos parents pour un passage à Disney, et au revoir le divin enchaînement F3X-Téléfoot. La qualité de cette enfance dépendait entièrement des caprices du noble en question. Et quand on voit les vices actuels des prêtres… ne finissons pas cette phrase. Ensuite, à l'âge de 14 ans, vous deveniez un écuyer. En gros, vous chopiez une promotion d’apprenti larbin à larbin en chef. La classe.
Jouer à la police
Être un chevalier signifiait bien plus que de se présenter au combat à la demande de son seigneur. En temps de guerre, ou si leur nombre n'était pas appelé à combattre dans une bataille, on attendait d'eux qu'ils soient des leaders locaux au sein de la grande société paysanne. Alors, vous pouviez prendre toutes ces années d'apprentissage du combat et les jeter par la fenêtre, car vous vous retrouviez à ce moment-là comme le fermier principal jusqu'à ce que quelqu'un décide de faire un raid sur votre village. Occasionnellement, il fallait faire votre devoir de policier et, plus souvent, vous étiez le médiateur des conflits locaux. Genre, aller demander à Josiane de ne plus jeter son pot de chambre à la face de la voisine. Tout ça alors que vous aviez joué au lèche-bottes (véritablement) pendant des années afin de devenir le plus grand guerrier de tous les temps.
(Presque) une vie de moine
Au fil du temps, les chevaliers ont adopté leur propre code d'éthique. Année après année, le mot "chevalier" est devenu synonyme de "gentilhomme", mais il signifiait bien plus que le fait de bien traiter les dames (et, dans ce cas, "dames" désigne exclusivement les femmes de naissance noble, et non les sans-dents de l’auberge du coin). Ce code a dicté une grande partie de la vie des chevaliers. A quel point était-il strict ? Eh bien, les chevaliers étaient presque toujours des hommes pieux. Ainsi, si vous manquiez l'église un seul jour, vous pouviez être déchu de votre titre de chevalier ! Sans compter le devoir d’exemplarité lié au poste. Le seul truc positif avec ça ? Ce “code” ne concernait pas les personnes qui n’étaient pas issues de la noblesse. De quoi faire quelques carnages pour se détendre.
Très peu d’avantages pro
La plus grande barrière pour les guerriers souhaitant devenir chevaliers, était le coût absurde de l'équipement. N'oubliez pas que cela se passait des siècles avant que les gouvernements ne décident d'armer leurs troupes pour le combat. Étant donné qu'être chevalier signifiait être payé en propriété foncière (ou parfois simplement en "gloire de son seigneur"), vous n'étiez probablement même pas payé un sou. Ainsi, toute armure ou arme dont vous aviez besoin devait être achetée à l'extérieur, avec de l'argent qui ne vous était jamais donné. Ce n'était pas un problème pour les chevaliers de naissance noble, mais les autres chevaliers devaient travailler la terre et vendre des marchandises pour gagner assez d'argent pour se battre. Et, donc, mourir. Sans même avoir vu la couleur d’un Ticket Resto. Quand on vous dit que ça devait être une vie de m****...
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