Il y a deux ans, le Joker de Todd Phillips nous mettait une énorme claque. Et vous savez quoi ? Votre joue est peut-être encore rouge que vous allez en prendre une deuxième. Mais celle-ci imprimera le logo de Disney sur votre visage, et viendra de la main de Cruella.
Réalisé par Craig Gillespie avec Emma Stone comme personnage principal, Cruella est basé sur le personnage de Cruella de Vil du roman de Dodie Smith de 1956, Les 101 Dalmatiens. Cruella de Vil est surtout connue pour sa version animée du film de Disney de 1961, puis pour sa première version en live-action dans le remake de 1996 et sa suite, où Glenn Close jouait la méchante légendaire. Cependant, le Cruella de Gillespie est différent des versions précédentes car il faudra remonter aux années 1970 pour suivre la jeune créatrice de mode Estella de Vil, qui devient obsédée par les peaux de chiens et devient plus tard l'impitoyable et terrifiante méchante que tout le monde connaît aujourd'hui. Celle qui va définitivement imprimer son nom dans votre crâne.
Le Sans Dalmatien
Maintenant que la première bande-annonce de Cruella est sortie, le public a pu voir Emma Stone dans le rôle de Cruella de Vil et goûter au ton et au style du film, qui à son tour a eu le droit à de nombreuses comparaisons avec l'un des plus grands méchants de DC Comics : le Joker. Plus précisément, à la version du personnage de Todd Phillips. En 2019, Phillips a apporté une réinterprétation du méchant emblématique dans le film simplement intitulé Joker, avec Joaquin Phoenix jouant le personnage principal. Joker suit l'échec du comédien de stand-up Arthur Fleck, qui se tourne vers une vie de crime à Gotham City après avoir été constamment rejeté par la société. Une œuvre qui a su nous marquer sans pour autant mettre en avant le héros de son univers, puisque Phillips a admirablement réussi son pari de se passer de la belle gueule de Bruce Wayne. Exit le multimillionnaire beau gosse, tellement propre sur lui et fortuné qu’il en devient lassant, et place à une véritable histoire de vie qui vous chope par les tripes. Et surtout, à un récit dément auquel tout le monde peut s’identifier. Ce qui devrait être le cas de Cruella.
La Cruella de Disney semble s’inscrire exactement dans la même lignée que notre ami au rire si reconnaissable. Le trailer disponible nous présente un personnage aussi sombre qu’humain, bien loin des héros à l’eau de rose que l’on bouffe depuis des années. Parce qu’il faut le dire, il y en a marre de ces protagonistes tellement parfaits qu’ils finissent par incarner ce que l’on ne sera jamais. Si notre souhait était de leur ressembler, on aurait écouté toutes ces morales à deux balles servies par cette tante insupportable présente à chaque repas de famille. Vous savez, celle qui a raté sa propre vie et semble détenir toutes les clés de la réussite. Cruella, elle, semble aller à l’exact opposé de ces codes vieillissants. Badass à souhait, aussi désinvolte qu’un chat de gouttière, plus sombre qu’un petit doigt de pied qui se fracasse contre le coin d’une table basse : la demoiselle a tout pour être le pendant féminin du Joker. Sérieux, allez mater la bande-annonce et osez nous dire qu’elle ne peut pas tenir le rôle d’Harley Quinn. Et on ne dit pas ça parce que l’on sait que Margot Robbie et Emma Stone sont jumelles après avoir vu leur livret de famille (c’est complètement faux), mais tout simplement parce que si la magnifique Margot Robbie est la compagne parfaite du Joker de Jared Leto, Cruella a tout de l’âme soeur de celui de Joaquin Phoenix. Et, comme lui qui n’a pas besoin d’une chauve-souris pour briller, Cruella n’a aucunement besoin de la centaine de cabots tachetés qui ont fait son succès précédemment. Elle a bien plus à nous offrir qu’1h30 de reniflage de fesses.
Deux phénomènes de mode
Souvenez-vous de la fête d’Halloween qui a suivi la sortie de Joker. Comme un joli troupeau, tous les mecs ne disposant que de peu d'originalité se sont rués sur le costume du film de Todd Phillips. Alors imaginez un peu que les restrictions sanitaires soient levées... À votre avis, quelle sera la prochaine coupe de cheveux en vogue du côté des dames ? Une franche séparation de noir et de blanc. Et nous sommes aussi confiant que l’était feu Paul le poulpe, l'oracle d'Oberhausen. Tout ça pour vous dire qu’aussi semblable puisse paraître ces deux personnages fictifs, ils devraient avoir la même résonance dans notre réalité. Soit une capacité d’identification forte, permises par la mise en retrait des héros de leurs univers respectifs, afin de faire briller leur magnifique noirceur. Mais peu importe à quel point vous aimerez l’œuvre, s’il vous plaît mesdames, évitez la séparation de noir et blanc, adoptez plutôt un dalmatien.