The Legend of Zelda vient tout juste de sortir et comme l'on pouvait s'y attendre, le jeu est un énorme missile dont seul Nintendo a le secret. C'est aussi le retour de cette bonne vieille formule "à l'ancienne" : une vue du dessus qui en a régalé plus d'un par le passé. Justement, elle a fidélisé sans doute un peu trop notre bon vieux Dr. Bit…
Ecrit par : Max Cagnard
La sortie d'un nouveau jeu Zelda, c'est toujours un événement dans la sphère vidéoludique. La saga de Big N nous a habitué à bon nombre de bangers, d'abord avec une formule que l'on connaît bien avec une caméra éloignée, puis avec la recette en 3D initiée par le légendaire Ocarina of Time. Depuis, ce n'est que du bonheur et Nintendo ne s'est pas arrêté de se creuser la tête pour redoubler d'inventivité. Enfin, regardez Breath of the Wild et Tears of the Kingdom : le jeu vidéo n'a jamais connu ça et tout a été chamboulé. Quelle folie, mes aïeux.
Pourtant, la mythique firme japonaise n'a pas oublié d'où elle venait. Echoes of the Wisdom revient aux sources tout en innovant : on retrouve cette caméra du dessus propres aux premiers jeux (que l'on a retrouvé aussi dans pas mal d'épisodes comme The Minish Cap, Four Swords, Oracle of Ages, Oracles of Seasons…) mais cette fois-ci, on ne contrôle pas Link qui doit sauver Zelda… mais Zelda qui doit sauver Link. ENFIN.
Bref, à cette occasion exceptionnelle, on a demandé à notre cher ami (fictif) Dr. Bit ce qu'il en pensait. Pour rappel, c'est un vieux de la vieille, un mec ronchon qui a du mal avec la nouveauté et qui est resté un poil bloqué dans les années 80 et 90. C'est comme ça, on ne change pas qui l'on est.
Salut à tous. Ça va, les djeun's ? On s'éclate bien dans le merveilleux monde du jeu vidéo ? Alors, ça continue de faire des "frags" sur Fortnite, des 360 "noskaupe" sur Call of Duty ? Et après, vous voulez vraiment me faire une leçon sur les titres que, soi-disant, il ne faudrait pas que je loupe… Le truc, c'est que vous, vous n'avez pas connu ce que MOI, j'ai connu. La grande époque. La vraie. De mon temps, quand j'achetais une cartouche Nintendo qui valait un tiers du prix de la console, je peux vous dire qu'on la rongeait jusqu'à la moelle. Et on n'avait pas de YouTubeurs pour se renseigner : on lisait des magazines, nous. C'était quitte ou double : soit ton jeu était bien et tu prenais ton pied, soit il était naze et tu repartais cirer des chaussures et tondre des pelouses pour gagner trois francs six sous jusqu'au prochain achat.
Alors je peux vous dire que lorsque j'ai acheté les premiers Zelda - je ne vous parle pas de cette purge de Zelda II en 2D - j'avais intérêt à jouer, du genre beaucoup. C'est là que j'ai vu la lumière : Shigeru Miyamoto, mon Dieu à moi et le tien aussi, avait déjà tout compris. Cette première aventure m'a mis le pied à l'étrier, m'a fait comprendre que seule cette formule était valable pour la série The Legend of Zelda. Sans discussion possible.
Oui, je vous parle par exemple de cette caméra du dessus et d'une manette SIMPLE. Avec quelques boutons et pas cette horreur de pad de la Nintendo 64. Moi, mais vous aussi les jeunes, j'en suis certain, avez besoin de simplicité visuelle. Et je ne dis pas ça parce que j'ai de l'arthrose au pouce, mais gérer une caméra avec son doigt tout en contrôlant un personnage en 3D, ce n'est tout simplement pas fun. Et pas facile, je le répète.
Et puis bon, quel est ce délire aussi de proposer des mondes aussi vastes ? Je ne vous parle même pas d'Ocarina of Time et de Majora's Mask - ça m'avait déjà perdu, je ne vous le cache pas - mais Nintendo est complètement parti en vrille par la suite. Link sur un bateau, Link qui fait du B.A.S.E. jump, Link qui plane, Link qui regarde l'horizon à n'en plus finir… Si vous vouliez jouer à GTA, il fallait me le dire. Moi, je préfère largement avoir une zone délimitée, sortir de l'écran et passer dans une autre zone délimitée. Bien délimitée, même. On vous a trop laissé virevolter, vous les jeunes, alors que vous avez besoin de rigueur et de fermeté. Moi, de mon temps, ça filait droit… et les Zelda étaient simples à jouer et à regarder.
Au passage, je ne parle même pas du changement de look qu'ont eu à subir les personnages. Sérieux, Link est passé d'un modèle 3D avec gros bouts de polygone pas chouettes à une version cartoon dessinée par mon petit neveu, puis à une sorte d'elfe en cel-shadding et j'en passe. Vous savez, moi, à l'époque, mon personnage avait cinq bouts de pixels et on faisait avec. En fait, ça faisait même travailler notre imagination, tandis que vous, on vous sert toujours tout sur un plateau d'argent…
Bon, OK, je peux faire une concession sur Echoes of the Wisdom. Certes, le jeu est bien moderne comme la jeune génération aime, mais au moins, on retourne à des bases solides. Des bases qui me vont comme un gant. Des bases qui font honneur à la série. Des bases, quoi.
En plus, tous les ignares vont enfin pouvoir dire "qu'ils jouent Zelda" sans se tromper, puisque c'est littéralement le cas cette fois-ci. Ça m'évitera de les reprendre comme je n'arrête pas de le faire depuis plus de presque 40 ans : je vous jure qu'à force, j'en ai perdu toute ma salive… et je ne dis pas ça parce que je suis vieux, hein. Simplement parce que j'ai la sagesse et qu'en tant qu'expert du jeu vidéo, il est nécessaire que je vous apprenne la vérité. À vous, les d'jeuns. Vous, qui jouez à Fortnite et à Call of Duty. Vous qui aimez les Zelda en 3D… Je me répète ? C'est sans doute l'âge.