Trahison, enlèvement, coup d’État : de Vanquish à Resident Evil, retour sur les destins inattendus et souvent dramatiques des différents POTUS du monde vidéoludique.
Elizabeth Winters (Vanquish) : mensonges, haute trahison et suicide
Première femme à accéder à la présidence des Etats-Unis, Elizabeth Winters consent au même bizutage que ses prédécesseurs à la Maison Blache : gérer la menace communiste. Dans un monde surpeuplé où les ressources énergétiques se raréfient, l’Ordre de l'Étoile Russe, groupuscule d'extrémistes qui vient d’accéder au pouvoir, prend le contrôle de Providence, une station orbitale qui génère de l’énergie à partir du Soleil et l’utilise pour désintégrer San Francisco. Menaçant de réitérer l’opération sur New York, autre mégalopole peuplée de hipsters en Vans, la Russie entre en guerre ouverte avec Elizabeth Winters qui envoie ses meilleurs éléments les canarder dans l’espace. Le problème, c’est que le groupuscule a été financé, en secret, par la POTUS qui cherchait un prétexte pour raser Moscou. Incapable de vivre avec l’explosion de dix-huit Starbucks sur la conscience, elle évite le procès pour haute trahison en mettant fin à ses jours.
President Ronnie (Bad Dudes vs. DragonNinja) : enlèvement, burgers et séquestration
“Est-il vraiment possible que le président ait été kidnappé par des ninjas ?” s’interroge, très sérieusement, le synopsis de ce beat’em all sorti en 1988. Visiblement oui et l’heure est grave pour l’Oncle Sam : la vie de Ronnie, son chef de file, dont la ressemblance avec Reagan relève évidemment du hasard absolu, est en danger. Pour le secourir, les services secrets auraient pu sonder Bruce Willis ou Sylvester Stallone mais jouent la sécurité en réquisitionnant leurs plus solides combattants de rue, une discipline visiblement compétitive de l’autre côté de l’Atlantique puisqu’il existe une tier-list référençant les “street fighters” sur les ordinateurs de la CIA. Puisque l’intrigue n’a pas fini de nous étonner par sa complexité, ces deux “brutes rusées”, comme indiqué dans la description du jeu, doivent se débarrasser de dizaines d’ennemis en utilisant leurs poings et les armes abandonnés par leurs assaillants tout en sifflant des canettes de Coca pour récupérer de la vie. Aussi généreux qu’un conseiller de la Caisse d’Allocations Familiales après un trop perçu, President Ronnie remercie ses sauveurs en leur proposant d’aller se bouffer un burger. America, fuck yeah.
Michael Wilson (Metal Wolf Chaos) : coup d’État, baston et exosquelette
Remixé en 2019 par Digital Devolver, Metal Wolf Chaos a été imaginé, et ça risque d’en surprendre plus d’un, par FromSoftware avant le succès mondial de la série Dark Souls. Le pitch de ce jeu d’action d’abord sorti exclusivement au Japon ? Le joueur incarne Michael Wilson, le 47e président des Etats-Unis qui, après un coup d’Etat fomenté par son vice-président, sauve la démocratie parlementaire à l'aide d'un robot géant qui vole et bombarde des missiles sur les insurgés. Caricatural et loufoque, le propos du jeu est, pourtant, une critique bien réelle du patriotisme américain selon Masanori Takeuchi, producteur du titre sorti en 2004. “Metal Wolf Chaos ne dépeint pas fidèlement les Etats-Unis, mais il n’a rien d’une blague” prévient-il dans les colonnes de GameInformer. Hâte que Joe Biden présente la dernière mise à jour de son exosquelette en conférence de presse.
Adam Benford (Resident Evil 6) : révélations, contamination et cannibalisme
“Perdu dans un brouillard, t’es parano, manipulé par un autre, tu n’es que l’ombre de toi-même” rappait Maître Gims dans la track “Zombie” en 2013. L’ancien membre de la Sexion d’Assaut s’est-il inspiré de l’histoire d’Adam Benford, racontée l’année précédente dans Resident Evil 6, pour écrire son texte ? Je ne suis pas complotiste, mais la question mérite d’être posée tant le destin du président fictionnel des Etats-Unis dans le titre de Capcom fait écho à la poésie inégalable (et inégalée) de la “Ceinture Noire” du rap hexagonal. Car ce n’était pas facile mais Adam Benford l’a fait : son passage à la Maison Blanche s’est conclu de façon plus dramatique que celui de son prédécesseur, qui s’était, on le rappelle, fait kidnapper sa fille par une secte dans Resident Evil 4. En projetant de révéler l’implication du gouvernement dans la destruction de Raccoon City en 1998, Adam se met la classe politique à dos puis se fait trahir par Derek C. Simmons, son conseiller en charge de la sécurité nationale, qui le convertit au cannibalisme en propageant un nouveau virus sur le campus de Tall Oaks où il prononce un discours. Adam outragé, Adam brisé et Adam zombifié.
Remake du classique dévoilé en 2005, Resident Evil 4 débarque sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5 et Xbox Series X/S le 24 mars 2023.