Dawn of Mana, ou Seiken Densetsu 4, est probablement le moins réussi de la série. Pourtant, tout n’est pas à jeter, et avec quelques modifications on se dit qu’il pourrait bien mériter son remake.
Un aspect RPG à reconstruire
Dawn of Mana est un peu le vilain petit canard de la grande fratrie Mana. Boudé à tel point qu’il n’est jamais sorti en Europe, les quelques chanceux qui y ont touché lui reprochent souvent la même chose : l’aspect RPG aux abonnés absents qui fait la force des titres précédents. Les petits villages, les armures, les différentes armes, tout cela est relégué au second plan sans que l’on puisse compter sur un leveling digne de ce nom. Parce que oui, dans Dawn of Mana, le niveau de votre personnage est réinitialisé à chaque chapitre ! Dès lors, on ne semble plus plongé dans une histoire, mais plutôt dans des stages qui relèvent plus de DoDonPachi que des chapitres d’un Final Fantasy. En 2020, alors que des RPG de grandes ampleurs fleurissent dans tous les coins, on se dit que Square Enix pourrait aisément corriger ses inepties passées.
Donner un semblant de charisme à Keldric et Stroud…
Un autre défaut de Seiken Densetsu 4 réside dans son personnage principal et l’antagoniste qui va avec. Disons-le clairement : Keldric, le héros de l’histoire, est doté du charisme d’une moule. Et, pour l’expérience sociale, essayez de passer une soirée en tête à tête avec ce genre de crustacé et vous verrez que ce n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus sympa. Alors quand il s’agit d’y passer des heures de jeu, imaginez un peu la torture. Le constat est le même pour Stroud, le grand méchant, dont les actes maléfiques semblent constamment gratuits et loin de la classe du Dark Lord de Sword of Mana. C’est pourtant à eux deux de nous tenir en haleine tout au long de l’aventure. Ce qu’ils ne parviennent pas à effectuer. Et que dire de la révélation de leur fraternité, vue et revue une multitude de fois. On tombe ici dans une grande facilité scénaristique qui ne rend pas hommage aux précédents épisodes. Quelques lignes de dialogues et autres refontes serviraient un peu mieux une matière première qui semble sous-exploitée, ce qui représente, au final, la raison d’être d’un remake.
Miser sur son point fort : son emballage
S’il est constitué de moults éléments insupportables, Dawn of Mana possède également des qualités bien établies. On pense forcément à sa 3D léchée. Pour un jeu sorti en 2006 sur PlayStation 2, on a rarement vu plus envoûtant visuellement. Les différents décors débordent de vie, de couleurs et installent une ambiance bien au dessus du niveau de son scénario. Et que dire des cinématiques. Ces dernières sont, pour nous, le gros point fort de l’oeuvre. Quand on y ajoute le travail de Kenji Ito au niveau du sound design, on pense avoir une pépite entre les mains. Mais la pauvreté de l'histoire revient vite gâcher l’ensemble. Un peu comme si vous arriviez à choper un date avec une femme ou un homme absolument magnifique… mais avec strictement rien dans le crâne.
Donner l’occasion aux fans européens de le découvrir
Nous avons certes été très dur avec ce Seiken Densetsu 4, mais vous ne retrouvez ici que la frustration produite par un épisode pas la hauteur de ses prédécesseurs. Et, il faut le dire, ces derniers ont placé la barre très haute. Avec la sortie de Trials of Mana Remake, on se dit que Seiken Densetsu 4 mérite tout de même le sien malgré ses défauts. Déjà parce que, justement, un remake permettrait de les corriger. Et, deuxièmement, parce qu’une série aussi mythique que les Mana mérite à coup sûr un quatrième épisode digne de ce nom. Cela permettrait également à Square Enix d’envisager une sortie européenne dont on pourrait tous profiter. Surtout après le 24 avril…