Concord : les clichés des joueurs types d’arena shooter chez le psy
Dossier
PUBLIÉ LE 21 août 2024

Concord : les clichés
des joueurs types
d’arena shooter chez le psy

Crédit : Sony Interactive Entertainment
PUBLIÉ LE 21 août 2024

Dans peu de temps, je pourrai enfin poser les mains sur Concord, le nouveau jeu de Sony qui se frottera au style de l'arena-shooter. Je suis impatient, mais cela me rappelle aussi quelques séances assez particulières…

Écrit par : Max Cagnard

Le 13 août prochain, Sony sortira Concord sur PlayStation 5 et PC, un FPS de type hero shooter ou arena shooter : le principe repose sur des affrontements en cinq versus cinq avec seize personnages au casting, six modes de jeu et douze maps complètement différentes. Évidemment, chaque personnage - qui s'appelle ici un Freegunner, soit un mercenaire de l'espace - dispose de ses propres capacités, armes et personnalité, l'idée étant de constituer une équipe homogène afin de compléter au mieux les objectifs. En gros, dites-vous que Concord s'inscrit pleinement dans le genre d'un Overwatch ou d'un Valorant, mais ancré dans un univers de science-fiction qui rappelle Les Gardiens de la Galaxie dans le ton et la direction artistique.

Et vous savez, quand j'entends qu'un nouvel arena shooter va débarquer, je ne peux pas m'empêcher de repenser à certaines consultations que j'ai données à des patients qui étaient justement des mordus de ce style de FPS. Ah oui, je ne vous l'ai pas dit, mais je suis psychologue (en tout cas, le temps de cet article) et l'arrivée de Concord me remémore quelques séances un peu particulières. Voici quelques notes que j'ai pu écrire au gré de mes discussions avec certains profils de joueurs que vous reconnaitrez sans doute…

L'OTP un peu trop insistant

Mon patient est un peu étrange, aujourd'hui. Il ne jure que par un seul personnage et se plaint d'être qualifié "d'OTP" par ses congénères. J'ai appris que cela voulait dire "One Trick Pony" : il a développé une terrible addiction à un héros en particulier et pas à un autre. Étant joueur moi même, je trouve cela étrange de n'opter que pour un perso et d'exclure totalement tous les autres du casting, ce qui apporte pourtant une variété de jeu très agréable.

En fait, mon patient va même un peu trop loin dans son délire : si un autre joueur a le malheur de sélectionner son personnage avant une partie, voilà qu'il se met à faire un véritable caca nerveux. Il ne peut s'empêcher d'insulter dans le chat, voir à tout faire in-game pour obliger le joueur à lâcher son héros de prédilection. Je décèle une véritable dépendance affective : évolution à surveiller de près.

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Crédit : Blizzard Entertainment

Le DPS only qui n'assure pas

Nouveau cas de patient à déclarer : le DPS only qui n'est pas vraiment du genre à être performant. Aurait-il un problème de violence comportementale dans la vie de tous les jours, avant même de jouer ? C'est possible. En tant que DPS, tout ce qui l'importe est d'infliger le plus de dégâts possible aux joueurs adverses en n'usant que des personnages les plus dévastateurs.

Il me dit qu'il se fiche complètement de la méta du jeu et m'affirme que la défaite est toujours causée par des tanks ou des soigneurs maladroits. Je pense que mon patient est un énorme bourrin qui n'accorde que peu d'importance au jeu d'équipe. Je lui prescris quelques calmants…

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Crédit : Blizzard Entertainment

L'audacieux qui prend un personnage pour la première fois en ranked

Mon patient d'aujourd'hui me met dans le doute. S'agit-il d'un inconscient ou d'un courageux ? D'un abus de confiance en soi, ou bien d'une témérité inavouable ? Choisir un tout nouveau personnage qu'il n'a jamais joué en mode classé, ça revient souvent à laminer ses statistiques, son ratio et son profil tout entier. Il semble jouer uniquement pour s'amuser, ce qui n'est pas un mal, mais ce qui oblige le reste de son équipe à la jouer stratégique pour remporter la victoire… mais cela ne semble que peu l'importer. Enfin, je ne dirais pas ça car sinon, il ne serait pas là pour m'en parler dans mon cabinet aujourd'hui. Je vais lui demander de revenir pour plusieurs séances, j'ai besoin d'identifier le trait de caractère qui lui cause un tel désagrément.

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Crédit : Riot Games

Le joueur un peu trop méta

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Crédit : Reddit

Méta, méta, méta. Mon patient aujourd'hui ne semble jurer que par ce terme. J'ai compté : il l'a répété 278 fois au cours de la séance. Il est tout simplement obnubilé par les tierlists établies sur le net et par les règles générales qui définissent les stratégies et la complémentarité. Le problème, c'est qu'en ne jurant que par la méta, il en oublie de jouer pour lui-même et faire confiance à son instinct. C'est un drôle de profil : un véritable performer impliqué dans l'intelligence de jeu… mais où est passée son âme d'enfant ? Hum, je vais devoir en parler avec lui lors d'une prochaine séance (facturée 69,99 euros l'heure).

Concord