Connaissez-vous le point commun entre The Legend of Zelda, Fire Emblem et One Piece ? Chacun d’entre eux a le droit à son spin-off avec un gameplay hack’n’slash, s’inspirant directement de Dynasty Warriors. Le jeu de Koei Tecmo est devenu un véritable modèle pour de nombreuses licences vidéoludiques. On vous explique pourquoi !
Un bébé signé Koei
Nommé Shin Sangoku Musou (rien à voir avec Dragon Ball) dans les contrées nippones, Dynasty Warriors naît en 1997 des petits doigts des développeurs d’Omega Force et de l’éditeur Koei. En 3D s'il-vous-plaît, car il sort sur Playstation. Mais Dynasty Warriors n’a pas toujours été le jeu qu’on connaît actuellement. À son lancement, il s’oriente vers le style versus fighting. On y voit s’affronter en 1v1 des personnages issus du roman chinois Les Trois Royaumes, narrant l’histoire de la Chine au début du premier millénaire. À cette époque, Dynasty Warriors s’apparente bien plus à un Tekken ou un Mortal Kombat. Mais la recette fonctionne et la suite ne se fait pas attendre.
Pour le deuxième opus, Omega Force change complètement sa ligne éditoriale pour livrer un titre entre beat’em up et stratégie tactique. On se retrouve sur un champ de bataille à affronter des armées ennemies et à capturer des zones, avant de combattre le général adverse en fin de stage. Le but est de reprendre le contrôle de la carte à tout prix et de tabasser tous les ennemis sur son chemin. Exit le combat en 1v1. C’est un succès total, puisque Dynasty Warriors 2 donne vie à 27 suites ! Cette direction très guerrière plaît tellement aux joueurs, qu’elle fait apparaître un nouveau genre dans le jeu vidéo (comme l’ont fait Dark Souls avec les Souls ou Metroid et Castlevania avec les Metroidvania) : le Musou, tiré directement du nom japonais de Dynasty Warriors. C’est pas tous les jours qu’on donne vie à un genre vidéoludique !
La force du gameplay
Pour comprendre la popularité du Musou, il faut revenir sur son gameplay. Comme expliqué plus haut, la guerre fait rage autour de nous et il faut donc se débarrasser des hordes de soldats ou sbires ennemis, afin de reprendre le contrôle de la carte (qui apparaît dans l’ATH). Comment ça marche ? On choisit d’abord un personnage à incarner, souvent un général ou une personne illustre. Puis, il suffit d’avancer pas à pas, zone par zone jusqu’au boss, tout en découpant la tronche des ennemis sur le chemin avant la fin du temps imparti. On comprend mieux pourquoi Dynasty Warriors est considéré comme un hack'n'slash : on coupe et tranche à tout-va ! Comme l’action se situe dans un beat’em up, on combat des marées d’ennemis générées en temps réel (sans rire, on peut en avoir plusieurs dizaines à l’écran en même temps) dans des lieux spécifiques, puis on avance dans la zone suivante une fois l’endroit débarrassé. On oublie pas de marteler les boutons pour faire des combos bien fous. Le but est de faire du scoring, d’où le décompte de KO en bas à droite. Notre personnage peut aussi s’armer d’un meilleur item avant de rejoindre le champ de bataille, ou bien recevoir des buffs intéressants via des objets. Ce n’est pas facile d’aller à la guerre, alors autant y aller bien équipé.
En tout cas, le modèle du Musou plaît beaucoup dans le paysage vidéoludique. Il donne d’ailleurs naissance à des œuvres qui en reprennent sa substantifique moëlle et son gameplay. On pense à quoi ? Eh bien, à The Legend of Zelda avec Hyrule Warriors, ou Fire Emblem Warriors, mais aussi à One Piece Pirate Warriors, Berserk and the Band of the Hawk, Dragon Quest Heroes, etc. Le principe est le même, mais dans des univers familiers de la pop culture. Pour la petite anecdote, il existe Warriors All-Stars, le Super Smash Bros. du Musou avec les personnages issus des jeux de Koei Tecmo !
L’apéritif servi par Dynasty Warriors
Comme le monde du jeu vidéo a l’air d’être attaché au Musou, on s’est demandé pourquoi. Et la réponse est claire : c’est un défouloir très plaisant. Il existe une immense satisfaction à taper à l’infini des hordes d’adversaires, qu’on décime avec une telle facilité (pour les sbires de base, les boss, c’est une toute autre histoire). Nos coups font toujours mouche et en enchaînant les combos, on peut créer des attaques dévastatrices et venir à bout des vagues d’ennemis avec panache. Sans oublier le sentiment de joie de récupérer toutes les zones grâce à une tactique bien pensée, on se sent chef de guerre dans les Dynasty Warriors !
Avec autant de bonne volonté, le style du Musou ne pouvait que marcher et s’exporter dans d’autres univers. Et franchement, c’est une méthode qui fonctionne bien ! Primo, parce qu’on retrouve des héros de licences familières comme One Piece et Fire Emblem. C’est toujours cool de se battre avec nos personnages préférés, à défoncer des ennemis par centaines et voir le nombre de KO grimper. Secundo, parce qu’on peut se permettre d’incarner des personnages considérés comme des PNJ. Vous avez toujours voulu jouer Impa de The Legend of Zelda avec un gameplay propre à elle ? C’est dans Hyrule Warriors que ça se passe !
Ces spin-offs sont de parfaits entremets dans l’attente de nouveaux épisodes canons. On vous donne un exemple avec la saga officielle Fire Emblem (FE). L’épisode 3DS, nommé Fates, sort en 2016 en Europe. Sa suite Three Houses ne débarque qu’en 2019 sur Nintendo Switch. Entre les deux sorties, les joueurs ont eu de quoi patienter grâce à Fire Emblem Warriors (2017). On y retrouve les personnages de Fates dans une histoire parallèle, mais dans des lieux déjà connus. En 2022, la suite du Musou de FE arrive avec Three Hopes, qui suit les personnages du jeu Three Houses. Si le schéma est le même qu’à l’accoutumée (un officiel - un spin-off - un officiel, etc), un épisode canon de Fire Emblem devrait arriver prochainement... Le Musou, en plus d’être un style de jeu très sympa, est un apéritif appréciable pour faire patienter jusqu’au repas. On raconte la même histoire ou un événement qui s’est déjà produit (un peu comme Hyrule Warriors, l'ère du Fléau), mais sous un autre angle. C’est là qu’on se rend compte que nos jeux favoris ont énormément de choses à raconter.
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