C'est fait : la conclusion du premier acte de « la série plus chère de l'histoire » a été dévoilée. Mais comment s'en sont tirés les principaux protagonistes ? C'est l'heure du bilan, sans langue de bois.
Galadriel
Élue « personnage la plus badass de l'année 2022 » par un comité exceptionnel composé de l'auteur de cet article, son chat et ami imaginaire, Galadriel n'a pas été épargnée dans cette première saison. Elle a été, dans l'ordre : martyrisée par un gamin, désavouée par son escouade, forcée à l'exil, jetée comme appât à un monstre sous-marin et mise en cage par de simples mortels de Númenor. De nombreuses épreuves qui ne l'ont pas détournée de son objectif de vie : vaincre Sauron. Un sale type qui était, alerte divulgâchis, à ses côtés depuis le début. Galadriel Holmes.
Note attribuée par le conseil de classe : 8/10
Elrond
Beaucoup de punchlines philosophiques, quelques promesses brisées et l'impression qu'il est, un peu malgré lui, le larbin utile du Haut-Roi. Alors que son cœur est pur, on le sait.
Note attribuée par le conseil de classe : 4/10
Halbrand
Fallait-il être aveugle pour occulter sa véritable identité ? Aveuglé par le désir de vengeance, à minima, car Halbrand est un « red flag » ayant pris forme humaine pour l'ensemble de l'humanité, sauf Galadriel. Une « partner in crime » qu'il a rencontré, doit-on le rappeler, par hasard en plein milieu de l'océan. Résumons tous les indices laissés par les scénaristes : un statut de « roi » que personne n'a vérifié auprès de l'assistance vidéo, un goût pour le travail du métal, un passé trouble et un look « Aragornesque » en guise de packaging. Fort heureusement, l'Elfe insoumise résout l'équation et lui lâche son plus beau « ptdr t ki » avant qu'il ne s'évapore de nouveau. Mais pour en arriver là, il a tout de même fallu qu'Halbrand donne une leçon de métallurgie à Celebrimbor, réputé à l'aise dans l'exercice.
Note attribuée par le conseil de classe : Plot twist/10
Isildur
Si l'on est pour l'égalité des chances entre personnages fictifs, on ne pouvait accueillir la présence d'Isildur dans une série baptisée « Les Anneaux de Pouvoir » qu'avec crainte et scepticisme. Et ce premier acte confirme nos doutes. Après avoir entendu des voix, ce qui est généralement mauvais signe d'un point de vue clinique, Isildur plaque son quotidien de mousse pour un autre projet : partir en Erasmus « à l'Ouest », s'imaginant probablement profiter d'un happy hour en terrasse avec Audrey Tautou et Romain Duris dans un remake heroic fantasy de « l'Auberge Espagnole ». Finalement, l'illuminé de Númenor se ravise, à la grande surprise de son père Elendil qui avait déjà lâché l'affaire, pour voguer vers la Terre du Milieu et éventrer quelques Orques. Disparu à la fin du premier acte, il peut toujours compter sur le soutien de son cheval, qui pulvérise le record du 100m en partant à sa recherche.
Note attribuée par le conseil de classe : 3/10
Bronwyn
Elle est l'une des rares mortelles courageuses et respectables de cette zone féodale qui deviendra le Mordor. Mais visiblement pas suffisamment pour ses congénères, dont la moitié préfère se soumettre aux Orques que de combattre à ses côtés. Même son fils, partiellement corrompu par l'épée maléfique de Sauron, se tâte pendant deux secondes avant de revenir à la raison. On le savait, mais on en a la confirmation : c'est (vraiment) difficile d'apprécier les Hommes dans l'univers de Tolkien. Un grand bravo à Bronwyn pour avoir supporté la cohabitation avec Waldreg et ses sbires.
Note attribuée par le conseil de classe : 8/10
Durin
Si vous n'aviez pas compris que les Nains excellent dans l'art de casser des cailloux, les scénaristes le rappellent avec subtilité dès le début du récit. Comment ? En organisant un concours entre Durin, né avec une pioche dans la main et Elrond, son « ami » qui le laisse en « Vu » sur Whatsapp depuis 20 ans. Remportant aisément le défi, le prince de Khazad-dûm raccompagne l'incruste à la porte comme un videur de boîte de nuit. Puis il se ravise, convaincu par ses grandes envolées lyriques. Résultat : Durin pardonne à Elrond tous ses péchés, lui offre l'apéro, le dîner, et répond à l'ensemble de ses demandes. Il se laisse même dépouiller de son minerai le plus précieux. Une vraie crème.
Note attribuée par le conseil de classe : 7/10
Nori
Parce qu'un Hobbit (ou un Piévelu, vous m'avez compris) doit toujours se coltiner un vieillard qui marmonne des sortilèges dans sa barbe, c'est l'aventureuse Nori qui hérite du fardeau dans les Anneaux de Pouvoir. Comprenant que le pauvre homme tombé du ciel a bien du mal à communiquer et - plus largement - s'insérer en société, Nori le couve tout au long du premier acte. Elle le nourrit d'escargots, lui enseigne le dialecte local et brave tous les interdits pour comprendre comment il a bien pu atterrir à proximité de son campement. Peut-être parce qu'elle a compris avant nous qu'il n'était pas si méchant, au fond. Nori is the real MVP.
Note attribuée par le conseil de classe : 9/10