Avec la sortie de Black Adam au cinéma, c'est l'occasion de se concentrer sur les personnages de l'univers DC qui ont débuté comme grands méchants... avant de rejoindre le bon côté au fil du temps. À leur façon.
Black Adam débarque au cinéma avec un slogan clair : ce n'est pas un superhéros comme les autres. Ou plutôt, ce n'est pas un superhéros du tout, tout au plus un antihéros. Avec l'évolution des comics et de leurs adaptations, ce genre de trajectoire est de plus en plus répandue. Les auteurs comme le public se lassent des simples superhéros sans peur et sans reproche et s'intéressent à des psychologies plus complexes. La preuve avec les revirements les plus marquants, même si certains ne sont que temporaires.
Black Adam
Le personnage a eu plusieurs origines souvent réécrites, mais l'essentiel à retenir, c'est qu'il s'agit d'une version antique de Shazam qui a très vite mal tourné. En effet, le bonhomme a une histoire des plus tragiques, parfois il perd son fils, parfois sa femme. Le résultat est le même, il décrète que le monde n'a pas besoin de sauveur mais tout au plus d'un dictateur-vengeur-destructeur. Cependant, sa motivation vient de son chagrin, pas uniquement de son goût pour la violence, d'où sa reconversion en antihéros lorsque les circonstances l'exigent. Là où cela devient intéressant, c'est que Black Adam conserve ses méthodes expéditives y compris après être passé du bon côté. Cela implique que ses « collègues » superhéros essaient tant bien que mal de lui faire comprendre que tuer des ennemis n'est pas la solution, mais sans succès. On ne se refait pas.
Bizarro
Créé par Lex Luthor, le clone raté de Superman n'a initialement qu'un seul but : concurrencer et détruire son modèle d'origine. Sauf qu'au fil du temps, son cerveau se détériore et il ne suit plus du tout ses directives initiales. Sa vraie nature se révèle alors : celle d'un Superman très simplet, mais qui ne veut de mal à personne. Il lui arrive d'être manipulé par d'autres méchants plus malins mais à titre personnel, il veut juste sauver le monde comme Clark Kent. Une fois que les autres superhéros apprennent comment dialoguer avec lui (par contre ça prend du temps), il ne représente plus de danger pour qui que ce soit.
Harley Quinn
On a tendance à l'oublier mais Harley démarre comme une grande méchante puisqu'elle est complice du Joker ; cela implique une série de meurtres sanglants et de crimes en tout genre. Sauf qu'au bout d'un moment, elle s'émancipe de son poussin et du même coup, pose un léger souci aux auteurs. Que faire d'elle ? Après des aventures pas folichonnes qui reposent avant tout sur son physique, elle est devenue une anti-héroïne à part entière, pas juste dans le cadre Suicide Squad mais en gagnant le respect de Batman lui-même. Et oui.
Peacemaker
Vu dans The Suicide Squad puis sa série attitrée, Peacemaker est un cinglé convaincu de faire le bien alors qu'il utilise les pires méthodes pour y parvenir, laissant derrière lui des cadavres à n'en plus finir. Sauf que dans la série Peacemaker, le personnage s'humanise de jour en jour, bosse avec des « gentils » et finit par affronter son père, un cinglé du Ku Klux Klan qui l'avait conditionné et traumatisé durablement.
En réalité c'est l'amour de James Gunn pour le personnage qui lui offre une rédemption digne de ce nom ; dans les comics, c'est plus compliqué.
Le Joker
Oui, vous avez bien lu, le Clown Prince du Crime a lui aussi effectué son lot de bonnes actions. Bon, rien à voir avec un revirement. Lorsque le Joker sauve la mise à quelqu'un, c'est encore et toujours sous le coup de la folie. Ainsi, on peut citer deux crossovers. Dans le 1er, son chemin croise celui de Carnage et Spider-Man. Le serial killer prend alors en otage Batman et le Joker lui explique qu'il n'est pas digne de tuer le justicier de Gotham, et que plutôt que de le voir commettre cet assassinat il préfère... tuer la ville entière avec un virus mortel. Pas terrible mais ça compte. Autre crossover, quand il fait équipe avec Crâne Rouge contre Batman et Captain America, jusqu'à ce qu'il réalise que Crâne Rouge est réellement un nazi (le Joker pensait que c'était un psychopathe déguisé). Cela nous donne cette réplique légendaire : « je suis un psychopathe, certes, mais un psychopathe américain et je ne ferai jamais équipe avec des nazis ». Enfin, dans son propre univers, il intervient un jour contre Black Mask et fait capoter son plan sans que personne comprenne pourquoi. Il explique alors, déprimé, qu'il lui en veut pour lui avoir « volé son travail ». Le travail en question ? Tuer un sidekick de Batman. En effet Black Mask avait alors tué Spoiler et Orpheus, deux acolytes du chevalier noir. Selon le Joker, c'était sa chasse gardée.