Comme toute grande franchise du cinéma, Alien a eu le droit à ses jeux vidéo inspirés de son univers. Si de très nombreux sont directement calés sur l’histoire principale, d’autres s’en éloignent. Au point de la surpasser ?
Sur plus de 25 jeux estampillés “Alien”, tous ne se basent pas directement sur la trame du film de Ridley Scott (1979) et de ses suites. Certains créent même des arcs narratifs totalement inédits que l’on a décidé d’explorer afin de répondre à une question existentielle : ne seraient-ils pas mieux que l'œuvre originale ?
Nouvelle génération
L’arc narratif de la protagoniste principale de la franchise Alien, Ellen Ripley, aura duré pas moins de 4 films. 4 longs-métrages durant lesquels la Lieutenant de Première Classe occupe tout l’espace et est au centre de l’intrigue. Le problème ? Elle finit par l’être presque trop. ATTENTION SPOILERS - Après son suicide dans le troisième épisode, les réalisateurs du quatrième décident de la faire revenir… Comment ? En lui inventant un clone. Bref, parfois, il faut savoir passer à autre chose.
C’est exactement ce que parvient à faire la série de jeux, dérivée de l’univers du film. L’un, tout particulièrement, s’en sort remarquablement bien : Alien Isolation. Dans ce survival horror de 2014, les joueurs incarnent à nouveau une certaine Ripley… Qui n’est autre que la fille d’Ellen. Sa mission ? Partir à la recherche de sa mère disparue 15 ans plus tôt durant les événements du premier film.
Isolation parvient de manière assez habile à nous présenter un personnage à la fois inédit (ou presque, la fille de Ripley est mentionnée à quelques reprises dans les films) mais toujours rattaché à l’univers original. Amanda (c’est son petit nom) apporte un réel vent de fraîcheur à l’univers tout en bénéficiant d’une backstory simple mais efficace : la recherche de la vérité sur la disparition de sa mère.
En parallèle, le jeu reprend certaines mécaniques scénaristiques vues dans les films tout en les transformant. Par exemple, au lieu d’avoir un seul androïde un peu louche (quel androïde ne l’est pas, après tout) comme dans la saga originale ou Prometheus, Isolation voit beaucoup plus grand en jouant sur le concept d’IA et d’esprit de ruche. Ce n’est donc pas un androïde qui est dangereux, mais bien une armée entière contrôlée par l’IA de la station spatiale (qui s’ajoute, donc, à la menace déjà omniprésente des aliens, évidemment).
Nouveaux points de vue
On l’a vu avec Amanda, les jeux nous permettent (littéralement) de traverser l’univers d’Alien en adoptant un autre point de vue.
C’est le cas de quelques autres titres de la franchise qui s’emploient à nous mettre dans la peau de personnages variés se frottant aux terribles xénomorphes. Dans Aliens : Dark Descent, disponible sur PS5, PS4, Xbox One, Xbox Series et PC depuis le 20 juin, la lutte contre les aliens nous est montrée du point de vue des Marines. Ces derniers ne font qu’une brève apparition dans le deuxième film (Aliens, 1986) et ne sont pas présentés sous leur meilleur jour (bourrus, violents et pas franchement fute-fute). Dans Dark Descent, ils sont, avec la capitaine Hayes qui les dirige, les principaux protagonistes et doivent survivre à une attaque de xénos. Petite spécificité du titre de Focus Entertainement, l’attaque de Xénomorphes n’est pas du tout accidentelle, mais bien provoquée par un saboteur ayant délibérément permis aux monstres d’envahir le vaisseau. Encore une fois, les ingrédients qui ont fait le succès de la franchise sont là, mais légèrement twistés afin de proposer quelque chose de complètement inédit.
Les aliens, aussi, ont le droit à un traitement particulier dans les jeux. Dans les titres Colonial Marines et Fireteam Elite, sortis respectivement en 2013 et 2021, ils ne sont pas ramenés en douce par le gouvernement au détriment des vies humaines… Non, ils sont carrément élevés par les humains afin d’en faire des sujets d’expériences une fois revenus sur Terre ! Mieux, ils se déclinent sous plusieurs formes jusque là inconnues. En complément des différents stades de transformation “classiques” (facehugger, chestburster, etc…), on croise des aliens de différentes tailles avec des caractéristiques parfois uniques qui les rendent encore plus terrifiants et dangereux… Et qui apportent un peu de substance (c’est le cas de le dire) au synopsis et aux enjeux narratifs des deux jeux.
En bref, en plus de bien s’insérer dans la timeline de la cultissime saga, les jeux Alien proposent des histoires inédites nous faisant découvrir de nouveaux personnages tous plus ou moins bien introduits et exploités. Grâce aux jeux, l’univers étendu d’Alien a de beaux jours devant lui.