Hiroshi Yamauchi, l’art du rebond
Dossier
PUBLIÉ LE 24 avr. 2023

Hiroshi Yamauchi,
l’art du rebond

Crédit : Nintendo
PUBLIÉ LE 24 avr. 2023

Président de Nintendo de 1949 à 2002, Hiroshi Yamauchi a laissé une trace indélébile dans l’histoire du jeu vidéo. Pourtant, à l’orée des années 1970, le destin de la firme aurait pu être totalement différent, la faute à des choix stratégiques contestables. Retour sur l’histoire d’un homme qui a su rebondir pour aller encore plus haut.

Avant d’être le mastodonte de l’industrie du jeu vidéo que l’on connaît si bien, Nintendo était connu pour ses jeux… de société (cartes à jouer, jouets traditionnels) C’est grâce à cette activité et aux décisions de son PDG Hiroshi Yamauchi que la firme nipponne se fait un nom.

Disney, taxis, hôtels et autocuiseurs

Depuis qu’il a repris les rênes de la firme en 1949, Hiroshi prend (littéralement) toutes les décisions. Son crédo ? Suivre son intuition, toujours. C’est lui, par exemple, qui décide, dès 1951, de produire ses cartes à jouer en plastique et non plus en carton. En parlant de carton, ce petit changement est un véritable succès qui pousse le Japonais, en 1958, à passer un accord stratégique avec The Walt Disney Company (rien que ça). Le deal ? Produire des cartes à l’effigie des personnages de la marque américaine. C’est (encore) un immense succès et Nintendo entre en bourse quatre ans plus tard. Décidément, tout ce que touche le petit prodige semble se transformer en or (ou en yens, plus précisément)...

“Semble”, car une décision stratégique va plonger la boîte de Kyoto au bord du gouffre. Durant les années 1960, Hiroshi va encore une fois suivre son instinct et diversifier les activités du groupe. Selon lui, les jeux n’ont pas d’avenir car ils ne sont pas “indispensables”. Il décide donc d’orienter Nintendo dans trois directions radicalement éloignées de son cœur de métier : l'électroménager avec le lancement d’un rice-cooker (oui oui), le transport avec une chaîne de taxis et le tourisme avec… des love hôtels. Malheureusement, ces choix s’avèrent très peu concluants et placent Nintendo, en 1966, dans une situation très précaire.

Mega Jump

Hiroshi a bien compris la leçon : après avoir mis sa boîte au bord de la faillite, il ne fera plus les mêmes erreurs. Il décide donc de (re)recentrer l’activité de Nintendo autour des jouets et des jeux de société, dont l’économie est en plein essor. Bien lui en prend : son gadget “Ultra Hand” se vend très bien au Japon et place la firme à la première place des fabricants de jouets au Japon.

Tout change en 1975. Lors d’un dîner, il prend conscience du potentiel que représente l’industrie du jeu vidéo naissante et décide de s’y lancer. Cette fois-ci, son intuition est bonne (on te l’avait dit, Hiroshi a bien retenu la leçon). La firme commercialise la Color TV Game en 1977 et surtout la Famicom en 1983 (que l’on connaît en Europe et aux USA sous le nom de NES), deux succès retentissants. Mais le meilleur reste à venir pour Nintendo qui sort, en 1989, la Game Boy. Le succès est immense (plus de 100 millions d’exemplaires vendus) et la marque est au sommet du (video) game.

Vision intemporelle

Le succès de Nintendo est grandement lié à la philosophie et au tempérament d’Hiroshi Yamauchi. Dans le monde de l’industrie au Japon, ses pratiques détonnent : il n’a pas sa langue dans sa poche et n’hésite pas, par exemple, à se moquer de ses concurrents.

En ce qui concerne les jeux, il encourage l'utilisation de graphismes avancés, d'un son de qualité supérieure ainsi que la création de personnages iconiques et mémorables. L'un des aspects les plus marquants de son approche est sa volonté de mettre l'accent sur la jouabilité des jeux Nintendo. Il est convaincu que ces derniers doivent avant tout être amusants et divertissants, plutôt que simplement impressionnants technologiquement… Une philosophie que l’on retrouve toujours chez Nintendo de nos jours.

Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp est disponible sur Nintendo Switch.

Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp